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Tidiane Faye : «Zoss saura que je suis un professeur»

Il fait parti des lutteurs les plus techniques et les plus talentueux de l’arène sénégalaise. Il, c’est Tidiane Faye, originaire de Djilor dans la région de Fatick, sobre et très calme comme à son habitude, ce lutteur très doué, passé par l’équipe nationale, n’a pas connu de défaite depuis 2007.


Tidiane Faye : «Zoss saura que je suis un professeur»
Comment êtes-vous entré dans la lutte ?
C’est en 2003 que j’ai fais mes premiers pas dans la lutte avec frappe. Mais bien avant, je participais à des séances de mbapatt (lutte sans frappe).  Dans la banlieue, on organisait souvent des séances de lutte traditionnelle sans frappe dans les quartiers périphériques, à Lansar, Thiaroye Guedji, Pikine, Yarakh. C’est par la suite que j’ai fais mes premiers pas dans l’arène, grâce notamment à Max Mbargane. A l’origine, il était l’initiateur de beaucoup de séances de ‘’mbapatt’’ qu’il organisait dans nos fiefs respectifs jusqu’à ce qu’il parvienne à obtenir sa licence et son statut de manager. Nous ne le considérons pas comme notre manager, il est plus que ça. C’est notre père à tous, et il s’est investi énormément dans nos carrières moi et tant d’autres lutteurs de l’écurie.  Nous ne pourrons jamais lui payer tous les sacrifices qu’il a fait pour nous au niveau de l’école de lutte Lansar, de sa création à aujourd’hui. D’une part, c’est grâce à lui que beaucoup d’entre nous sont devenus ce qu’ils sont aujourd’hui. Je salue au passage l’accueil, les gestes et les encouragements des populations de Thiaroye qui n’ont cessé de nous soutenir et de croire en nous.
 
Comment analysez-vous votre parcours dans l’arène ?
De mes débuts dans l’arène à aujourd’hui, j’ai livré 26 combats avec 16 victoires et 4 défaites. Mon premier combat, c’était face à Eumeu Sène Junior qui m’avait d’ailleurs battu. Lors de la dernière saison, je n’ai eu qu’un seul combat, une chose qui m’arrive pour la première fois. Mon adversaire était Balla Diouf de Fass. C’est ma seule victoire de la saison 2012. Le fait de n’avoir disputé qu’un  seul combat ne relève pas de ma volonté. J’ai du mal à trouver des adversaires à ma hauteur, c’est-à-dire de même génération. J’ai accepté mon combat face à Balla Diouf parce que c’est le seul à avoir accepté de me rencontrer. Et pourtant, il sortait de trois défaites consécutives alors que depuis 2007, je n’ai pas connu de défaite. Les lutteurs susceptibles d’être mes potentiels adversaires refusent d’en découdre avec moi ou refusent les avances des promoteurs. Si je n’avais pas accepté un duel avec Balla Diouf, je n’aurai jamais eu l’opportunité de croiser Zoss qui est mon futur adversaire.
C’est en équipe nationale que vous vous êtes perfectionné en  techniques de lutte?
Je suis passé par l’équipe nationale de lutte durant la période 2006/2007. J’y ai fait deux années riches en apprentissage. J’ai beaucoup appris durant ces années en équipe nationale. Je ne remercierai jamais assez, Ambroise Sarr, Badji, Khalifa, l’ancien président des arbitres pour leurs conseils et leurs encouragements. Ils ont toujours répondu à mes sollicitations. La prise avec laquelle j’avais battu Jaguar, c’est en équipe nationale qu’on me l’a apprise et tant d’autres aussi. C’est au niveau de l’arène qu’on m’a donné le pseudonyme de ‘’professeur de Lansar’’ à cause des techniques de lutte que j’utilise lors de mes combats. C’est un journaliste sportif du nom d’Iba kane qui m’a donné ce surnom.
Etes-vous le chef de file à l’écurie Lansar ?
Regardez au niveau des autres écuries, ce n’est pas la même chose à Lansar. Nous n’avons pas de chef de file. Tous les lutteurs se valent mêmes si les catégories diffèrent. Nous sommes des jeunes talentueux et très nombreux à vouloir nous en sortir. Le travail, c’est notre devise et nous constituons une famille. Même s’il y a certains parmi nous qui sortent du lot ou qui sont plus connus que d’autres nous gardons ces mêmes vertus, vous ne verrez jamais ces histoires de chef au niveau de l’écurie Lansar. Notre écurie fait des pas en avant à chaque saison de lutte. Il n’y a ni concurrence, ni jalousie, nous essayons juste de nous surpasser pour rester parmi les meilleures écoles de lutte de l’arène.
Vous n’aimez pas la bagarre ou bien êtes-vous juste un adepte de la lutte pure ?
Concernant mon prochain combat face à Zoss de l’écurie ‘’Door Doorat’’, je ne fais pas plus que je ne faisais avant, concernant mes entrainements. Je maintiens mes deux séances par jour. Le matin, je fais de la musculation et le soir, je travaille le physique,  les contacts,  les ateliers et la technique. Certes, je ne privilégie pas la bagarre durant mes combats, mais je m’entraine en conséquence. Lors de mon combat face à Balla Diouf, c’est l’arbitrage qui n’a pas joué en ma faveur. Je voulais que le combat se termine au plus vite. Je croyais en mes capacités et j’étais sur d’être supérieur sur le plan technique. C’est mon adversaire qui avait opté pour la défensive en restant sur ses gardes et à donner des coups mais dès qu’il y a eu contact, je l’ai battu sans aucune difficulté. C’est juste pour vous dire que chaque combat avec la stratégie à adopter. Cela dépend de l’adversaire du jour. Se préparer pour un combat, c’est ne rien laisser au hasard et ne rien négliger jusqu’à la victoire finale.
Zoss affirme qu’il va vous apprendre à lutter qu’en dites-vous ?
Zoss va m’apprendre à lutter, je n’attends que cela de sa part. J’aime bien ce qu’il a dit et je l’attends de pied ferme. J’espère seulement qu’il tiendra sa parole comme ça, quand il fera des erreurs lors du combat, ce sera un plaisir de le rectifier. Il n’y a aucun souci sur ce plan là. Je suis un professeur en quête de connaissance. Ce sera un combat intéressant. L’erreur n’est pas permise pour deux lutteurs qui ont déjà fait leurs preuves dans l’arène. Zoss est cependant un adversaire que je respecte beaucoup. C’est un grand frère et après le combat, nous resterons des frères. C’est un plaisir pour moi et un honneur de l’avoir comme adversaire lors de mon prochain combat.
Accordez-vous une importance particulière à l’aspect mystique ?
L’aspect mystique occupe une part importante au niveau de l’arène. Il n’est pas rare de voir un lutteur atteint mystiquement. Personnellement, j’ai été touché à plusieurs reprises mystiquement lors de mes combats. Le dernier en date, c’est quand j’affrontais Pape Mor Lo. Le milieu de la lutte est ainsi fait. C’est une réalité et il faut faire avec. L’aspect mystique va de paire avec la lutte. Tout lutteur est conscient de l’importance de cet aspect dans l’arène. Seulement, c’est Dieu qui accorde la victoire ou la défaite malgré le fait que chaque protagoniste doit faire tout le nécessaire sur le plan mystique. C’est un aspect indispensable dont il faut tenir en compte et ne pas négliger.
Etes-vous sous contrat avec un promoteur ?
Je n’ai signé aucun contrat dans la durée avec un quelconque promoteur. C’est Gaston Mbengue qui a  démarché mon combat contre Zoss prévu pour le 10 mars. La saison de lutte est chargée, il sera difficile d’obtenir des dates lors de la saison 2013 même si mon plus grand souhait et de livrer un ou deux autres combats avant la fin de la saison. Pour l’instant, je ne suis pas sous contrat avec un promoteur pour cette année. Mais, je rends grâce à Dieu. La majorité des lutteurs de l’écurie ont décroché des combats. C’est l’essentiel. Il y a tellement de jeunes talents à l’affut au niveau de Lansar qui s’entrainent très dur, mais le mal est que tout le monde ne peut s’en sortir. Le milieu est très restreint et demande beaucoup de sacrifices. Je pourrais être sous contrat avec un promoteur, c’est une possibilité mais cela dépend des conditions. Un contrat se traite de façon minutieuse. Et cela dépend aussi de ce que l’on vous propose dans le contrat. Certains lutteurs ont signé des contrats avec des promoteurs, c’est peut être parce que cela les arrangent et qu’ils vont en tirer profit. Je ne suis pas contre l’idée. J’ai juste mes principes concernant la question des contrats. Personnellement, c’est mon staff et notre manager qui sont chargés de signer nos contrats.
Vous êtes membre de l’association des lutteurs ?
Je fais partie de l’association des lutteurs en activité que dirige Boy Kaïré. D’ailleurs, c’est Ness qui est notre responsable chargé de nous tenir au courant de tout ce qui se passe. C’est lui qui nous donne toutes les informations dont on a besoin. Le fait qu’ils ont été des adversaires, n’enlève en rien le respect mutuel qui existe entre ces deux personnes. Ils entretiennent de très bons rapports comme nous aussi les jeunes lutteurs qui sont derrière cette association.
 
Quelle appréciation faites-vous des nouvelles règles introduites par le CNG ?
Je pense que  tout  ce que le CNG amène au niveau de l’arène comme changement, c’est dans le cadre de la bonne marche de la lutte et de son développement. Depuis 1994, le CNG est présent au niveau de l’arène. S’il n’avait pas d’utilité je pense qu’il aurait été dissout depuis fort longtemps. Il se peut des fois que nous les lutteurs, nous ne soyons pas à l’abri de sanctions allant jusqu’à l’amputation de nos cachets. Mais il faut l’accepter. C’est comme ça. Tout ne peut pas être parfait. C’est au fur des années qu’il faut changer ce qui ne va pas. Il faut reconnaitre que le CNG a fait du bon travail quand même. Les supporters ne sont pas exempts de tout reproche. Mais, ce sont des passionnés. Et ce ne sont pas tous les supporters qui sont animés par la violence. Cette violence se retrouve partout. Ce n’est pas seulement au niveau de l’arène que les gens revoient leur position par rapport à la question. Il y a les navétanes qui drainent un monde fou et on assiste parfois à, des scènes de violence. Seulement la lutte est tellement mise au devant de la scène, qu’elle est tenue pour seule responsable de la violence au niveau des stades.


Lundi 3 Décembre 2012 - 11:45





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