Coup d’Etat rampant. L’histoire des relations heurtées entre le président de la république Macky Sall et le président du Rewmi, Idrissa Seck, remonte au début de l’alternance. Durant tout le temps qu’ils ont passés ensembles dans la maison du « père » (Wade), les deux frères-ennemis libéraux ont cohabité pacifiquement. Chacun s’était tracé un chemin politique et gérait un agenda caché. L’aîné, Idrissa Seck, formé et façonné par le Pape Sopi, accède très tôt au sommet de la gestion des affaires étatiques. Le 04 novembre 2002, Idrissa Seck, ancien directeur de campagne et de cabinet du président Me Abdoulaye Wade, accède à la Primature. Il remplace à ce poste, Mame Madior Boye, emportée par le naufrage du bateau le « Joola ». Pendant que le cadet, Macky Sall, était loin derrière dans la hiérarchie étatique. De mai 2001 à novembre 2002, il est ministre des Mines, de l'Énergie et de l'Hydraulique dans le gouvernement de Mame Madior Boye. Plus tard, d’août 2003 à avril 2004, il est ministre d'État, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, porte-parole du gouvernement du Premier Idrissa Seck. Il sera remplacé à ce poste par Me Ousmane Ngom. Une pilule amère pour Macky Sall ? On ne saurait le dire. Mais toujours est-il que depuis lors, les relations entre les deux hommes commencent à battre de l’aile. La méfiance s’installe. Les plans et contre plans se concoctent de part et d’autres pour « liquider » son vis-à-vis. Macky Sall, connu pour son caractère de revenchard, prêt à se venger de ses « ennemis », guette la moindre occasion pour prendre sa revanche sur Idrissa Seck. Le 1er Septembre 2003, le Troskiste et n°2 de l’ex Union pour le renouveau démocratique/Front pour l'alternance (Urd/Fa), Mahmoud Saleh (Ndlr : aujourd’hui les masques sont tombés, il est devenu le conseiller politique du président Macky Sall) du troisième étage de l’hôtel Indépendance sort un gros mot, encore méconnu du vocabulaire de la démocratie sénégalaise. Le « coup d’Etat rampant, puis debout ». Il a dénoncé l'existence « d'un coup d'Etat rampant », cette fois-ci, « debout » contre le chef de l'Etat (Me Abdoulaye Wade) et exhorte les forces « saines » de l'alternance et l'opinion à faire barrage. Le début de la fin pour Idrissa Seck. Une aubaine pour Macky Sall. Qui s’engouffre dans cette brèche ouverte pour la liquidation politique d’Idrissa Seck. Une liquidation politique qui commence par une campagne de diabolisation de l’ex Premier ministre. Le Journal « Il est Midi » dirigé par Ndiogou Wack Seck (actuel Pca de la Rts, il est aujourd’hui récompensé pour services rendus par le président Macky Sall) exécute le sale boulot. Idrissa Seck est vilipendé à longueur de journée et à longueur de colonnes. Le lynchage médiatique ne s’arrêtera qu’après le limogeage d’Idrissa Seck de la Primature en 2004.
Affaire des chantiers de Thiès. Les déboires d’Idrissa Seck. Une affaire dite des Chantiers de Thiès est brandie. Un dossier qui a porté la signature de l’actuel président Macky Sall. Qui avait convoqué le corps diplomatique accrédité au Sénégal au Méridien Président pour sceller le sort d’Idrissa Seck, à travers une communication sur les accusations de détournements dans les chantiers de Thiès. La communication de Macky Sall avait porté sur les conclusions du rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige). Sans masque ni « mackillage », Macky Sall porte ainsi le combat pour la liquidation politique d’Idrissa Seck, sous le regard approbateur de son chef Me Abdoulaye Wade. Plus tard, Idrissa Seck sera envoyé en prison dans le cadre de ce dossier, avant d’être totalement blanchi par la justice. Du fond de sa cellule de Rebeuss (prison centrale), Idrissa Seck n’a pas manqué de qualifier Macky Sall de « traître ».
Récépissé de Rewmi. Blanchi par la justice, Idrissa Seck, à la veille de la présidentielle de 2007 décide de présenter comme candidat du parti politique qu’il a créé, Rewmi. Tout puissant Premier ministre, Macky Sall, revient à la charge. Le 04 octobre 2006, à midi, Macky Sall convoque la presse à la primature pour casser encore Idrissa Seck. «Je vous informe des instructions déjà données au ministre de l’Intérieur de ne pas accorder de récépissé à parti politique qui s’appellerait Rewmi(…) En effet, Rewmi, notre pays en langue Ouolof, est un patrimoine collectif, un bien commun dont nul ne peut s’arroger l’exclusivité, quelle qu’en soit la finalité» déclara Macky Sall devant les journalistes. Ironie du sort, sept ans après, c’est sous le régime du même Macky Sall qu’Idrissa Seck a reçu le récépissé de son parti, Rewmi.
Les 7 milliards du Fonds Taïwanais. Macky Sall, qui connaîtra le même destin politique qu’Idrissa Seck dans le parti démocratique sénégalais (Pds) se retrouveront tous les deux dans l’opposition et candidat à l’élection présidentielle de 2012 contre leur bourreau Me Abdoulaye Wade. Même ayant en face un ennemi commun, l’adversité entre les deux hommes, refait surface. Durant la précampagne, Idrissa Seck, soulève un gros lièvre pour contrecarrer l’ascension fulgurante de Macky Sall dans les sondages. Il sort un dossier gênant pour Macky Sall : la gestion du Fonds Taïwanais d’un montant de 7 milliards. Un fonds remis à Macky Sall, alors Premier ministre de Wade et dont la gestion a été jugée « nébuleuse » par Idrissa Seck. Macky Sall tentera sans convaincre de donner des explications à ce dossier gênant de sa gestion.
Le Pacte de l’hôtel le Ndiambour. La tension monte entre les deux hommes durant la précampagne. Chaque camp affûte ses armes pour anéantir l’autre. A la veille de l’élection présidentielle de 2012, tous les leaders du M23 et candidat à la succession de Me Abdoulaye Wade, se sont réunis à l’Hôtel le Ndiambour pour signer un pacte, dans lequel ils s’engageaient tous à battre campagne ensemble et mettre la pression sur le président Wade pour qu’il le pouvoir. Quarante huit heures, le candidat de la coalition Macky 2012, rompt le pacte et bat campagne à l’intérieur du pays. Pendant ce temps, Idrissa Seck et quelques autres leaders du M23 affrontent tous les jours les forces de l’ordre entre la Place de l’Indépendance et la Place de l’Obélisque. Une attitude que les militants de Rewmi n’ont jamais pardonnée et ne pardonneront certainement jamais à Macky Sall. A l’arrivée, Macky Sall gagne l’élection présidentielle au second tour, avec le soutien de son frère ennemi Idrissa Seck et des autres candidats malheureux au premier tour. Depuis les « Rewmistes » regardent Macky Sall comme quelqu’un qui a chipé à leur leader son destin présidentiel. Aujourd’hui, malgré leur alliance dans le cadre de la coalition « Benno Bokk Yakaar », Idrissa Seck et Macky Sall se vouent une animosité cordiale. Les prochains jours seront déterminants dans la suite à donner à leur « maudite alliance ».
Harouna Fall / L'Observateur
Affaire des chantiers de Thiès. Les déboires d’Idrissa Seck. Une affaire dite des Chantiers de Thiès est brandie. Un dossier qui a porté la signature de l’actuel président Macky Sall. Qui avait convoqué le corps diplomatique accrédité au Sénégal au Méridien Président pour sceller le sort d’Idrissa Seck, à travers une communication sur les accusations de détournements dans les chantiers de Thiès. La communication de Macky Sall avait porté sur les conclusions du rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige). Sans masque ni « mackillage », Macky Sall porte ainsi le combat pour la liquidation politique d’Idrissa Seck, sous le regard approbateur de son chef Me Abdoulaye Wade. Plus tard, Idrissa Seck sera envoyé en prison dans le cadre de ce dossier, avant d’être totalement blanchi par la justice. Du fond de sa cellule de Rebeuss (prison centrale), Idrissa Seck n’a pas manqué de qualifier Macky Sall de « traître ».
Récépissé de Rewmi. Blanchi par la justice, Idrissa Seck, à la veille de la présidentielle de 2007 décide de présenter comme candidat du parti politique qu’il a créé, Rewmi. Tout puissant Premier ministre, Macky Sall, revient à la charge. Le 04 octobre 2006, à midi, Macky Sall convoque la presse à la primature pour casser encore Idrissa Seck. «Je vous informe des instructions déjà données au ministre de l’Intérieur de ne pas accorder de récépissé à parti politique qui s’appellerait Rewmi(…) En effet, Rewmi, notre pays en langue Ouolof, est un patrimoine collectif, un bien commun dont nul ne peut s’arroger l’exclusivité, quelle qu’en soit la finalité» déclara Macky Sall devant les journalistes. Ironie du sort, sept ans après, c’est sous le régime du même Macky Sall qu’Idrissa Seck a reçu le récépissé de son parti, Rewmi.
Les 7 milliards du Fonds Taïwanais. Macky Sall, qui connaîtra le même destin politique qu’Idrissa Seck dans le parti démocratique sénégalais (Pds) se retrouveront tous les deux dans l’opposition et candidat à l’élection présidentielle de 2012 contre leur bourreau Me Abdoulaye Wade. Même ayant en face un ennemi commun, l’adversité entre les deux hommes, refait surface. Durant la précampagne, Idrissa Seck, soulève un gros lièvre pour contrecarrer l’ascension fulgurante de Macky Sall dans les sondages. Il sort un dossier gênant pour Macky Sall : la gestion du Fonds Taïwanais d’un montant de 7 milliards. Un fonds remis à Macky Sall, alors Premier ministre de Wade et dont la gestion a été jugée « nébuleuse » par Idrissa Seck. Macky Sall tentera sans convaincre de donner des explications à ce dossier gênant de sa gestion.
Le Pacte de l’hôtel le Ndiambour. La tension monte entre les deux hommes durant la précampagne. Chaque camp affûte ses armes pour anéantir l’autre. A la veille de l’élection présidentielle de 2012, tous les leaders du M23 et candidat à la succession de Me Abdoulaye Wade, se sont réunis à l’Hôtel le Ndiambour pour signer un pacte, dans lequel ils s’engageaient tous à battre campagne ensemble et mettre la pression sur le président Wade pour qu’il le pouvoir. Quarante huit heures, le candidat de la coalition Macky 2012, rompt le pacte et bat campagne à l’intérieur du pays. Pendant ce temps, Idrissa Seck et quelques autres leaders du M23 affrontent tous les jours les forces de l’ordre entre la Place de l’Indépendance et la Place de l’Obélisque. Une attitude que les militants de Rewmi n’ont jamais pardonnée et ne pardonneront certainement jamais à Macky Sall. A l’arrivée, Macky Sall gagne l’élection présidentielle au second tour, avec le soutien de son frère ennemi Idrissa Seck et des autres candidats malheureux au premier tour. Depuis les « Rewmistes » regardent Macky Sall comme quelqu’un qui a chipé à leur leader son destin présidentiel. Aujourd’hui, malgré leur alliance dans le cadre de la coalition « Benno Bokk Yakaar », Idrissa Seck et Macky Sall se vouent une animosité cordiale. Les prochains jours seront déterminants dans la suite à donner à leur « maudite alliance ».
Harouna Fall / L'Observateur