Setal.net
Vendredi 6 Juin 2025
21:38

setal

Demande de liberté provisoire / 32 Milliards de caution : Tahirou Sarr joue son Va-Tout face à la Justice


Demande de liberté provisoire / 32 Milliards de caution : Tahirou Sarr joue son Va-Tout face à la Justice
Dans les arcanes feutrées mais brûlantes du Pool judiciaire financier, Tahirou Sarr tente une nouvelle échappée. Inculpé dans un dossier explosif de détournement de fonds publics évalué à 91 milliards FCFA, l’homme d’affaires — patron de Sofico SA — revient à la charge avec une demande de liberté provisoire, cette fois appuyée par une caution colossale de près de 32 milliards FCFA, soigneusement constituée et validée par la justice.
 
Comme le révèle L’Observateur, l’ordonnance autorisant l’inscription d’hypothèques sur trois biens immobiliers situés à Rufisque a été pleinement exécutée. Ces propriétés, inscrites au nom de l’État du Sénégal, sont évaluées à 20,6 milliards FCFA. À ce bloc patrimonial s’ajoute un cautionnement en numéraire de 11 milliards, consigné à la Caisse des dépôts et consignations (Cdc). Soit une garantie totale de 31 905 033 000 FCFA, présentée comme couvrant “l’intégralité du manquant intégral” selon les termes mêmes du dossier.
 
Le timing n’est pas anodin. Cette offensive judiciaire de Tahirou Sarr intervient après le refus initial de la justice, motivé notamment par l’irrégularité de l’un des biens proposés, le TF 420/Bis de Mbane, que le juge avait estimé appartenir à l’État, malgré un bail en cours à Sofico. Cette erreur stratégique ayant été balayée, la défense affine désormais sa tactique et joue la carte de la régularité formelle.
 
Toujours selon L’Observateur, l’avocat principal de Tahirou Sarr, Me Seydou Diagne, a même sollicité, le 13 mai, une attestation de non-enrôlement d’un éventuel pourvoi en cassation contre la décision favorable rendue par la Chambre d’accusation financière le 2 mai. Objectif : démontrer qu’aucun recours ne vient fragiliser la validité de l’ordonnance autorisant la caution.
 
Mais derrière cette mécanique juridique bien huilée, le dossier reste politiquement et pénalement hautement inflammable. À l’origine de l’affaire, un rapport explosif de la CENTIF, daté du 20 décembre 2024, avait mis en lumière des flux financiers suspects entre Tahirou Sarr et le député-maire Farba Ngom, via Sofico SA et le Groupe Immobilier Suisse (GIS). Ce document a abouti à l’inculpation de Tahirou pour des charges lourdes : association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, escroquerie sur deniers publics et abus de biens sociaux, sur une autre somme estimée à 25,3 milliards FCFA.
 
La défense, elle, s’organise comme une véritable armée en ordre de bataille. Autour de Me Seydou Diagne, plusieurs ténors du barreau sont venus prêter main-forte : Me Wade, Me Boubacar Koïta, Me Guédel Ndiaye et Me Aly Fall. Une équipe XXL pour affronter un État décidé à faire tomber les figures les plus en vue d’un système aujourd’hui remis en cause par la traque financière.
 

Bamba Toure

Lundi 19 Mai 2025 - 14:18










Google+

Partager ce site