Tout, décidément, dans les actes de ce pouvoir, nous renvoie aux mauvaises pratiques en cours sous le règne du président Abdoulaye Wade. Ce qui ne saurait étonner du reste quand on sait que l’actuel président de la République est le digne élève du Maître…
Jamais, en effet, l’affairisme n’a autant prospéré dans ce pays que sous le règne de ce dernier. Des marchés nébuleux étaient attribués à des hommes d’affaires que l’on voulait enrichir sans se soucier de leur capacité à les exécuter… l’essentiel étant qu’il y ait des commissions et des rétro-commissions à se partager !
De ce point de vue, la rupture n’est pas au rendez-vous sous le régime du président Macky Sall. Bien au contraire ! A preuve par ce marché de 615 véhicules destinés aux collectivités locales du Sénégal attribué de manière particulièrement nébuleuse à l’homme d’affaires Cheikh Amar, —un de ceux qui ont fait, justement, les meilleures affaires sous Wade et qui n’a jamais été inquiété par les nouvelles autorités, comme quoi la traque contre les biens mal acquis est bien sélective.
Ce marché d’un montant de presque huit milliards de francs, donc, a été attribué à la société TSE de M. Amar alors pourtant que, sur au moins deux lots de l’appel d’offres lancé par le ministère de la Décentralisation et des Collectivités locales, elle n’était pas moins disante.
Au contraire, c’est la société CCBM (Comptoir commercial Bara Mboup) de l’homme d’affaires Serigne Mboup, lui aussi bien en cour sous Wade du reste, qui était moins disante.
L’autorité contractante, comme on dit, c’est à dire le ministère a usé de subterfuges pour écarter le vainqueur et attribuer le marché sans autre forme de procès à M. Cheikh Amar. Un point, c’est tout.
Le problème c’est que, en plus d’avoir fait des offres plus chères qui vont faire perdre à la collectivité nationale, c’est-à-dire à nous tous, la coquette somme de 700 millions de francs d’après les calculs du Forum civil — alors pourtant qu’on est sous le règne de la gouvernance sobre et vertueuse ! —, M. Cheikh Amar n’est pas un concessionnaire automobile. C’est là son moindre défaut. Lui, son cœur de métier, c’est plutôt la vente de matériels et équipements agricoles et, accessoirement, d’engrais.
Autant dire qu’il n’y connaît que dalle en matière de véhicules. Et ce même si sous Wade où tout était possible, il avait eu à gagner un ou deux marchés pour la fourniture de véhicules. C’était une incongruité mais enfin, on se disait que c’était sous Wade et que tout était donc possible.
Le président Macky Sall ayant promis la rupture dans tous les domaines, on espérait, justement, que ce genre de magouille ne serait plus possible. Force est de constater que, là aussi, on s’était trompés !
Car enfin, M. Serigne Mboup est concessionnaire automobile depuis longtemps et représente de grandes marques dont il assure le service après-vente à la grande satisfaction et de ses clients et des fabricants, il était même sur le point d’implanter dans notre pays une usine de montage automobiles et dispose dans ce domaine d’un savoir-faire certain.
Plutôt que de lui attribuer ce marché ou, en tout cas, de n’ouvrir cet appel d’offres qu’aux concessionnaires automobiles, non seulement on l’ouvre à tous vents, mais encore on l’attribue à un profane dont ce n’est même pas le métier.
Et qui, qui plus est, ne sera même pas capable d’assurer le service après-vente ! On espère simplement que, comme sous Wade, des rétro-commissions n’expliqueraient pas cette attribution scandaleuse. Le président Macky Sall prônant la gestion sobre et vertueuse, on est sûr que non !
Toujours est-il que cette décision de donner ce marché à un concurrent qui n’est même pas un professionnel du secteur de l’automobile a mis dans tous ses états Serigne Mboup qui promet de se battre par tous les moyens pour que cette injustice soit réparée.
En attendant, il était depuis lundi dernier dans la soirée à Abidjan où les autorités, semble-t-il, seraient prêtes à lui dérouler le tapis rouge pour qu’il y implante sa société de montage de voitures. Comme quoi, nul n’est prophète en son pays…
S’agissant de Cheikh Amar, clarifions notre position : oh certes, c’est un hommes d’affaires sénégalais, un digne fils du pays qui se bat courageusement et créée de nombreuses entreprises ainsi que beaucoup d’emplois. Nous estimons donc qu’il mérite d’être encouragé et d’avoir accès à la commande publique.
A condition que ce soit dans son secteur d’activités et qu’il laisse les autres faire ce qu’ils savent faire mieux que lui. Autrement dit, à chacun sa place et que les vaches soient bien gardées. En attendant, l’Etat a le devoir de réparer le tort fait à Serigne Mboup qui doit quand même pouvoir être charbonnier, c’est-à-dire maître chez lui.Ce même si, du temps des socialistes aussi, on avait vu des tailleurs gagner des marchés… pour construire des routes mais enfin, on croyait que sous Macky Sall toutes ces pratiques étaient à jamais révolues !
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