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Crise sahélienne : comment la Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal perçoit la menace terroriste (Étude)


Crise sahélienne : comment la Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal perçoit la menace terroriste (Étude)
C'est aujourd'hui que Timbuktu Institute et la Fondation Konrad Adenauer ont procédé à la restitution du rapport " Crise Sahélienne et nouvelles dynamiques socio religieuses dans la Moyenne Vallée du Fleuve Sénégal" comprenant une partie de la région de Tambacounda et Matam.

Dans une région touchée par le phénomène du jihad, il est opportun de tâter le pouls des zones frontalières. C'est à cet effet qu'une enquête a été menée dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal qui part de la région de Matam à la région de Tambacounda. Dans cette étude accompagnée par la Fondation Konrad Adenauer, le Dr Bakary Sambe et les chercheurs de l'Observatoire mettent en lumière les vulnérabilités d'une zone laissée pour compte malgré les nombreux programmes portés par l’État du Sénégal mais aussi de la résilience des populations locales.

Sur le plan socioéconomique, les chiffres montrent effectivement que les populations de la région de Tambacounda sont plus vulnérables que celles de Matam en terme d'accès aux services sociaux de base. Il est aussi noté une fréquence des conflits et du vol de bétail. Des difficultés qui rendent complexe l'exploitation de ces niches porteuses de croissance, d'après l'étude présentée à la presse ce mardi 12 avril.

Sur la question des tensions entre différentes obédiences,le rapport révèle que plus de 68% en moyenne répondent par la négative, (67% à Matam et 69% à Tambacounda). “ce qui pourrait confirmer le climat social apaisé qui existe entre les différentes composantes religieuses du pays même si des cas isolés viennent perturber la quiétude religieuse”, fait noter l'étude qui trouve que l'une des explications est à trouver dans le fait que les tensions intra-religieuses dans le reste du pays opposent souvent courants confrériques et acteurs réformistes (salafistes, wahabbites). Au même moment, l'Etat se caractérise par une faible appartenance confrérique.

Cette faible proportion de la présence d'un nouveau discours dans la moyenne vallée donne une idée de la perception de la chance qu'a le groupe extrémiste de s'implanter dans cette partie du Sénégal. À Matam, 62 % des enquêtés estiment que les groupes extrémistes ne sont pas présents alors qu'ils sont 57% à Tambacounda. Cependant, l'étude renseigne que plus d'un tiers n'ont pas d'avis sur la présence ou non de ces groupes dans les zones frontalières étudiées. Dans le même sillage, l'avis des 855 personnes qui ont été interrogées dans le cadre de cette enquête a été sollicité sur l'existence de prédicateurs dans la zone. L'écrasante majorité des sondés affirme qu'il n'existe pas de prédicateurs actifs dans la zone. À Matam, ils sont 97% contre 89% pour Tambacounda. Ceux qui ont répondu par l'affirmative croient savoir que les prédicateurs sont originaires du Mali, de la Mauritanie, du Niger. À Tambacounda, on estime que les prédicateurs en provenance du Nigeria occupent le haut du tableau devant les Marocains et les Nigériens. 

Malgré la proximité avec le Mali, les habitants de cette zone ne craignent pas une influence des groupes radicaux ou extrémistes. C'est du moins l'avis de 85% des matamois et 69% des tambacoundois interrogés. À les croire, les autochtones ont plus tendance à prêter oreille à leurs guides qu'un autre. Ce qui rend plus difficile l'implantation d'organisations terroristes dans la zone. L'enquête rapporte que les personnes interrogées soutiennent en majorité qu'il n'y a pas d'individus dans la localité qui seraient capables d'apporter un soutien à des groupes terroristes. 

Sur la menace terroriste, les populations avec lesquelles les chercheurs ont discuté affirment qu'elle proviendrait essentiellement du Mali. La Mauritanie est aussi citée même si c'est loin derrière les deux pays précités tandis qu'une infime partie craint une action de l'intérieur du pays. Mais cette inquiétude peut être amortie par la présence des forces de défense et de sécurité dans les zones frontalières.

À Tamba, la gendarmerie dame le pion à tout le monde et sa présence est vue par 92 % des personnes interrogées. Mais à Matam, c'est la police qui vient en premier, selon 47% des enquêtés. Mais cette présence de l’État à travers sa gendarmerie, sa police et son armée ne suffisent pas pour prévenir l'infiltration djihadiste. Il est attendu de l’État qu'il accentue les efforts pour ce qui est de l'emploi des jeunes pour ne pas rendre le terrain déjà frappé d'innombrables vulnérabilités propices aux recrutements djihadistes. C'est d'ailleurs l'une des recommandations de l'étude qui suggère aussi de faciliter et rationaliser l'accès à la terre et au financement des projets agricoles pour fixer les jeunes et les femmes des zones frontalières. 

L’État devrait aussi travailler à sécuriser lesdites zones en y renforçant les FDS. Il est préconisé d'appuyer la Douane pour qu'elle occupe une place importante dans la chaîne au vu de la circulation de certains produits à double usage dans les zones frontalières..


Mercredi 13 Avril 2022 - 09:30





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