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Aliou Sow n’est pas content de l’héritage de Wade

Ancien ministre et ancien Secrétaire général de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl) Aliou Sow brise, dans ce premier jet d’un long entretien accordé au journal «Le Pays», le silence dans lequel il s’était, volontairement, emmuré depuis un laps de temps. Le probable adversaire de Macky Sall en 2017 assène des vérités crues sur la gestion du Parti démocratique sénégalais (Pds), les audits et jette un faisceau de lumière sur le mouvement qu’il compte enfourcher pour se frayer un chemin vers le palais de la République. Aussi simple que ça !


Aliou Sow  n’est pas content de l’héritage de Wade
Connu pour être un fort en thème, Aliou Sow s’est replié, depuis le 25 mars, dans son cocon.  Qu’êtes-vous devenu ? 
Je travaille. Parce que j’ai compris, depuis fort bien longtemps, que ce n’est pas en hurlant, en versant dans la calomnie et la médisance ou en prenant place dans le débat politique - qui est aujourd’hui marqué par des procès d’intention, des jugements de valeur et des invectives - qu’on va s’élever ou qu’on va mieux préparer l’avenir. La phase de la conception est une partie importante de l’action. Le peuple sénégalais a atteint une maturité politique sans pareil. Il est devenu exigeant, il écoute les gens et juge les offres politiques qui sont soumises à son appréciation. Par conséquent, il faut travailler à être à la hauteur de l’attente de nos compatriotes, de la maturité politique et de l’exigence du peuple sénégalais. C’est pour cela qu’après des prises de position claires sur les questions majeures, nous nous retranchons toujours dans notre coin pour réfléchir, mûrir des idées et élaborer des stratégies pour mieux préparer l’avenir car nous avons tellement reçu du Sénégal et des Sénégalais que nous devons travailler pour faire partie de ceux qui sont les plus grands bâtisseurs que l’histoire du Sénégal retiendra. Nous sommes dans une phase de conquête, comme disait Paulo Coelho. Après la chance du débutant, qui m’a bien profité dès le bas âge à occuper de hautes fonctions, j’engage, désormais, la phase de l’épreuve du conquérant. Et dans cette conquête, que je veux victorieuse, je ne prête pas le flanc. Et, par conséquent, je suis de cette race de politiques qui sont convaincus que pour faire prospérer sa patrie, il faut l’aimer profondément. Aimer sa patrie ne doit pas uniquement être une invocation mais un comportement. En tout cas, je suis en train de travailler, au quotidien, pour renforcer mes attributs intellectuels, académiques, patriotiques. Pour ne pas dire engager les meilleures démarches pour l’implantation du Mouvement des patriotes pour le développement (Mpd/Liggey) au cœur de l’écrasante majorité des Sénégalais et dans tous les coins et recoins du Sénégal, sans oublier nos concitoyens de la diaspora. Je passe mes journées à accorder des audiences, parfois à une dizaine de délégations, et fais beaucoup de déplacements, sans tambours ni trompettes, à l’intérieur du pays à la rencontre de ceux qui font le Sénégal. Comme le semeur, je veux être jugé de l’efficacité de mon action à l’heure de la récolte.   
Est-ce que vous pouvez revenir sur les raisons ayant présidé à la mise sur orbite de votre mouvement et l’accueil que lui ont réservé les Sénégalais ? 
En fait, j’ai appris à tirer des leçons de nos expériences. Cela m’a permis de comprendre que les meetings ne sont pas des indicateurs de popularité ou d’adhésion à une cause. Mais, simplement des dépenses d’argent, inutiles parfois. J’ai compris que les lobbyings inutiles ou la création artificielle d’existence médiatique par les réseaux sociaux ou par les médias classiques ne donnent pas forcément les victoires. Cela, certains l’ont appris à leurs dépens. J’ai compris que ce n’est pas par de grands noms qu’on gagne une élection. Car le citoyen modeste, simple dans son petit coin, a une influence sur dix, voire quinze personnes. Et je préfère m’adresser directement à lui. J’ai compris que ce n’est pas avec milliards qu’on gagne une élection. J’ai compris que les jeunes et les étudiants, que les hommes politiques négligent parfois,  font et défont les pouvoirs. Même la première guerre mondiale est partie d’un étudiant serbe et non d’un Etat. Par conséquent, j’ai élaboré, dans un pays où 65% des habitants ont moins de 35 ans, une nouvelle approche de persuasion et de recrutement sans grand bruit. J’ai remarqué, dans ce cadre-là, que beaucoup de structures politiques, qui annoncent parfois des chiffres ridicules de militants, ne jouent qu’avec leur propre intelligence. Moi, je veux travailler sur du béton. C’est pour cela que nous avons lancé, en créant le Mpd/Liggey, la vente des cartes de membres fondateurs et membres simples, en lieu et place des cartes vendues à 100 ou 200 Fcfa par certains partis du pays. Moi, j’ai considéré qu’un parti ou un mouvement, politique ou citoyen, doit tirer l’essentiel de ses ressources des cotisations de ses membres, des dons et des legs. J’applique à la lettre cette disposition légale. Pour dire que personne ne peut, dans ce pays, avoir des millions de militants. C’est vraiment se tromper. Tout récemment en France, un pays qui fait plusieurs fois le Sénégal sur le plan démographique, le vainqueur, certes contesté, d’une élection interne à l’Ump n’a pas récolté 100.000 votants. Donc, nous misons dans un premier temps sur 10.000 adhérents, avant le lancement officiel du mouvement, la mise sur pied des organes et du bureau national provisoire. Quant au deadline pour le placement des cartes, il reste tributaire du rythme de vente et de recouvrement. 
Peut-on savoir où est-ce que vous en êtes avec  de telles opérations ? 
Au moment où je vous parle nous en sommes à 9257 cartes de membres vendues. Nous avons commencé la vente depuis un mois et demi. Ce qui m’a beaucoup séduit c’est de voir des villageois comme moi acheter, dans un contexte de morosité économique, des cartes à1000 Fcfa. Après, ils s’organisent, par groupe de 25, en unités de veille et d’action patriotique. Le plus important, et ça c’est une autre leçon de vie, c’est que l’essentiel des responsables engagés dans notre mouvement sont, à plus de 80%, constitués par des hommes et des femmes, non seulement vierges politiquement, mais que je ne connaissais pas avant le 25 mars. C’est après la défaite que ces gens - venus d’un peu partout, parfois membres de partis au pouvoir ou  responsables du Pds - viennent vers nous. Parce que la stratégie c’est de ne pas dire, jusqu’à l’obtention des 10.000 premiers adhérents, aux gens de venir. Ce n’est qu’après que nous engagerons l’opération de recrutement. Nous avons lancé une communication, non pas par l’étalage de ce que nous avons fait dans les médias, mais en nous adressant directement aux citoyens sénégalais que nous trouvons dans leurs maisons, dans leurs chambres d’étudiants, dans les amphis, dans les lieux de travail… pour un échange direct, en sachant qu’ils nous serviront de relais. Et c’est impressionnant. Je vous ai démontré, tout à l’heure, la preuve de ce que je vous dis et comment nous sommes organisés. C’est une personne qui prend les cartes, les vend, signe le serment d’adhésion, part à la banque verser l’argent et donne les reçus au trésorier. 
Est-ce qu’on peut dire, présentement, que le mouvement a une bonne assise nationale ? 
Je le confirme. Nous ne sommes pas encore dans toutes les collectivités locales du Sénégal, mais nous sommes, au moins, déjà dans beaucoup d’entre elles. Parce que nous travaillons sur du réel, on n’est pas dans le bluff. Je ne peux pas vous dire qu’on a tant de cartes, alors qu’on ne l’a pas. Nous avons également des représentants à l’étranger, notamment en Côte d’Ivoire, au Tchad, en Espagne, aux Etats-Unis, en Italie, en Belgique, en France et la progression poursuit son bonhomme de chemin. D’habitude, ceux qui adhèrent ne sont pas des politiciens de métier. Ce sont des gens qui ont réussi dans leur vie ou qui veulent réussir parce qu’ils ont le potentiel avec de grandes convictions. Parce que, pour nous, un militant qui achète la carte de membre dans ces conditions équivaut à 5 ou 6 électeurs. 
Vous avez dit, dans votre propos liminaire, que vous cous êtes fixé un deadline de 4 ou 6 ans. Est-ce à dire que Aliou Sow a déjà lancé le compte à rebours pour la prochaine présidentielle ? 
Absolument, je vous le confirme. 
Est-ce que vous serez candidat en 2017 ? 
En tant que croyant, je ne peux pas le dire de façon péremptoire. En tant que démocrate, je ne dois pas le dire. Je suis membre fondateur d’un mouvement dont la présidence provisoire me revient actuellement, sur la base d’une décision du collège des fondateurs avec lequel je travaille. Bien entendu, je ferai tout pour que mon comportement, mes propos, mes attributs, mes compétences et mon patriotisme soient conformes à ce qui est attendu d’un bon candidat. Au point que ceux avec qui je travaille et d’autres avec qui je ne travaille pas puissent penser, le moment venu, que je suis prêt,  qu’il faut me parrainer et me présenter à la présidentielle. 
Etes-vous toujours membre du Pds ? 
Absolument ! Je le confirme également. Au moment où je vous parle, ce mouvement n’est pas un parti politique, mais qui peut le devenir. S’il le devient, on ne pourra pas être membre de deux partis politiques. Mais, au moment où je vous parle, je suis membre simple du Parti démocratique sénégalais (Pds), au nom de mon attachement aux valeurs libérales, de ma loyauté irréversible à mon idole Abdoulaye Wade mais aussi d’un devoir de perpétuation de son œuvre. Et, pour moi, l’essentiel est de m’inscrire dans la dynamique de perpétuation de l’œuvre de Wade, d’être l’un de ses dignes héritiers politiques et idéologiques et qu’il puisse dire un jour, qu’Allah lui prête vie, «je ne me suis pas trompé quand j’ai fait de ce garçon un des plus jeunes députés du Sénégal, le plus jeune ministre du Sénégal et de l’avoir gardé pendant une décennie sans jamais le révoquer, même si, en vérité, j’ai pensé qu’il pouvait attendre, alors j’étais prêt pour aller loin avec lui». 
Pourquoi on ne vous voit pas dans les instances du Pds ?  
Je me suis expliqué à maintes reprises sur cette question. Moi, je me reconnais un seul leader politique qui s’appelle Abdoulaye Wade. Il reste le patron du Pds. Mais, pour le moment, il en n’est pas l’animateur principal parce qu’il est loin du pays. J’avais dit, il y a de cela plus de 5 ans, que le seul digne de mon allégeance politique dans le Pds s’appelle Abdoulaye Wade. N’importe qui d’autre ne peut être qu’un allié ou un adversaire, un concurrent ou un ennemi, selon son choix et sa volonté. Je ne suis pas en train de mépriser, de négliger ou de manquer de considération à personne. En tant que libéral, je respecte tous les Sénégalais et tous les hommes politiques, y compris mes plus féroces concurrents. Mais, j’ai le droit de dire que pour faire allégeance à quelqu’un, il faut que je détecte en lui plus de valeurs (moralité, décence, compétence, patriotisme et aptitudes) que moi à faire avancer les choses et à mieux servir le pays pour en avoir apporté les preuves.  Quand j’adhérais au Pds, les gens oublient que je n’ai pas choisi le parti de Moustapha Niasse qui habite pourtant le même village que ma famille maternelle, je n’ai pas non plus choisi Djibo Ka, qui avait beaucoup mon estime quand j’étais étudiant. Je n’ai pas choisi d’autres partis. J’ai choisi le parti de celui qu’on présentait comme le plus diplômé d’Afrique, du Cap au Caire. Bref, le mieux formé, l’économiste, le juriste et l’avocat. C’était le jeune élève qui était le premier de sa classe qui aspirait toujours à faire partie des meilleurs, qui était séduit et attiré par l’homme qui symbolisait pour l’excellence et le mérite. C’est Abdoulaye Wade qui m’a attitré. Si, dans ses rangs actuels, il y en a quelqu’un qui incarne autant que lui, mais mieux que moi, ces critères ou ce profil, je n’ai pas à douter un seul instant pour être derrière lui. 
Si on vous suit, on a comme l’impression que l’héritage de Wade est en train d’être vendangé ? 
Mais gravement. Il y a un bradage de son héritage qui est en cours. C’est cela la vérité. 
Etes-vous alors de ceux qui pensent que de toute la galaxie autour de Wade, il n’y a pas quelqu’un capable de mener le Pds à bon port ? 
Je ne le dirai pas ! Au Pds, il y a des hommes et des femmes de qualité et de valeur qui croient en Wade. Mais, en l’état actuel de la concentration des pouvoirs politiques, les mains qui en ont la charge ne sont pas à la hauteur et n’ont aucun critère pour perpétuer l’œuvre de Wade, encore moins être l’alternative et faire rêver mieux que Macky Sall ou son groupe les Sénégalais. Maintenant, peut-être qu’un jour, le chef de notre parti, tirant les leçons, va recomposer les choses de la manière la plus conforme à la réalité politique actuelle, aux aspirations des Sénégalais et à la nouvelle architecture l’électorat sénégalais. 
Ne pensez-vous pas que ceux qui sont à la tête du Pds ont les mains liées par ce qu’il est convenu d’appeler la traque des biens présumés mal acquis ?
Je ne peux rien dire la dessus. Je ne suis ni un devin, ni  un futurologue. Je préfère simplement m’en référer à ce débat très pollué, très gênant et très chargé. Tantôt les gens parlent de politisation, tantôt on parle de persécution ou de règlements de comptes. Le camp d’en face parle plutôt de promotion de la bonne gouvernance et de la nécessité d’une reddition des comptes. Qui a raison ? Qui a tort ? En tout cas, l’histoire nous édifiera. Même si, en vérité, il y aura des victimes. Mais, la politique est ainsi faite. Parfois, on peut être victime d’injustices, mais il ne faut jamais être revanchard. C’est parce qu’il y a de l’injustice dans la politique que les meilleures mains doivent s’y engager pour arriver, un jour, à bout de l’injustice et mettre en avant l’égalité des chances, l’équité et la justice. En tout cas, moi, j’attends de voir. Car personne ne pourra abuser tout le temps les Sénégalais ou les mener en bateau, sur la base d’une fausse vérité ou pour un simplement règlement de comptes. Maintenant, je pense qu’en lieu et place d’invectives et de ce débat peu conforme à la courtoisie et à la bonne image du Sénégal, il était préférable que chacun, à sa manière, se défende en faisant confiance à la justice de notre pays. Qu’il fasse usage de tous les recours qui s’offrent à lui et de tous les moyens de défense légaux jusqu’à ce que l’opération s’avère, un jour, être une pure manipulation politicienne. Mais, jusqu’à preuve du contraire, on doit faire confiance à tout le monde. 
Dans cette optique, beaucoup de vos frères libéraux fustigent la démarche du pouvoir. Partagez-vous leur avis ? 
Vous savez moi ce qui me gène dans cette affaire, c’est la tendance à médiatiser par des fuites organisées des faits relatifs à cette opération de traque des biens supposés mal acquis. C’est extrêmement gênant. Je suis journaliste de formation. Parfois, on met les journalistes au banc des accusés de façon injuste. Le journaliste ne peut parler que de choses qu’on lui a filées. Les journalistes ne sont pas dans les salles d’audition, ne sont pas au tribunal, ne sont pas ailleurs, ne sont pas la où les grandes choses se passent à l’état actuel de la situation. Pourquoi tous les jours, tout ceux qui s’y passe, les éternuements, les comportements de dignité ou de peur, allégués ou réels sont dans la presse comme si on voulait diaboliser, humilier, faire passer des gens pour des moins que rien, cela me paraît aussi un peu gênant et cela peut saper la crédibilité de l’opération si crédible pouvait elle être. Je pense en vérité, il faut que ces choses se passent dans la grande normalité pour ne pas dire dans un fonctionnement normal d’un état démocratique où c’est un élément parmi mille autre éléments qui font fonctionner l’état quotidiennement. Tout de même après le gouvernement n’a pas un programme qui se limite au rappel quotidien de Yonnu Yokkuté sans nous montrer les effets de Yonnu Yokkuté et la traque des biens mal acquis. En tout cas tout cela est gênant. Maintenant quand à ceux la de mon camp qui opposent tout le temps l’argument pourquoi moi pourquoi pas l’autre, pourquoi ceux de mon camp et pas l’autre camp, la meilleure réponse c’est de se battre quotidiennement pour convaincre la majorité des sénégalais que le pouvoir actuel n’est pas la bonne solution aux problèmes des sénégalais mais l’alternative se trouve dans le camp de l’opposition et que dans cinq ans au maximum dans dix ans que le nouveau pouvoir issu des rangs de l’opposition puisse être et tirer au clair ce qui s’est passé avant. Le président de la République a dit une chose qui me paraît très intéressante quand il annonce que l’Ofnac est pour les actuels dirigeants.  moi je m’autorise de le croire en me disant qu’ils ont fait à peine dix mois mais dans un an, dans deux ans aussi les corps de contrôle de l’Etat passeront en revue la gestion du pouvoir actuel. Et bien entendu, je verrai est ce que avec la même rigueur, on appliquera les recommandations. Tel que je connais le Président Macky Sall, je suis persuadé que ceux qui sont avec lui n’ont qu’à se tenir à carreau et se comporter correctement par rapport à la politique de bonne gouvernance qu’il annonce. J’en suis persuadé, parce qu’il est même obligé. Ne serait-ce que pour faire bonne figure et crédibiliser sa gouvernance aux yeux de l’opinion nationale et internationale et bannir à jamais certains écarts de comportement et de gestion au niveau de son gouvernement.


Mercredi 23 Janvier 2013 - 11:48





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