VISITE DU CHEF DE L’ETAT A ZIGUINCHOR Mameboye Diao « vend » le « pôle Casamance »

Le développement de la Casamance est au cœur des préoccupations du président de la République. Macky Sall va d’ailleurs effectuer une visite à Ziguinchor lundi prochain, la quatrième dans la région depuis son accession à la magistrature suprême, le 25 mars 2012. 
 

Mais, cette fois, le chef de l’Etat va présenter aux Casamançais son projet dit «pôle Casamance» dont l’avant-goût a été décliné par Mameboye Diao. Face à la presse hier, jeudi 13 mars 2014, l’inspecteur des impôts et domaines a d’emblée indiqué que les «populations de la Casamance ont besoin d’un processus de paix basé sur une approche économique». D’où le pôle Casamance qu’il décline en trois axes. D’abord, confie-t-il, «c’est la relance de la filière rizicole qui est une activité typiquement casamançaise, mais dont la caractéristique industrielle est connue dans le Nord du Sénégal». 
 

Ensuite, relève-t-il, «il y a la promotion de l’emploi des jeunes et des femmes. Le troisième aspect, ce sont les pistes de productions». Car selon M. Diao «il ne sert à rien d’avoir une route goudronnée de Dakar à Ziguinchor, si on ne peut pas accéder à Tobor (village à l’entrée de Ziguinchor, Ndlr). Parce que les productions se font à l’intérieur de la région». 

Ce qui lui fait dire que le «pole Casamance vient compléter une ambition plus grande que le président de la République a eu à décliner lors du conseil des ministres de Ziguinchor, où il y a eu une enveloppe de 300 milliards F Cfa. Sans occulter la région de Kolda dont une enveloppe de 200 milliards a été prévue». 

 

Réfection des huit grands ponts de la Casamance

 

Autre chantier qui attend le Chef de l’Etat, c’est la réfection des huit grands ponts de la Casamance. «Même dans le cadre du PSE, fait remarquer Mameboye Diao, il y a beaucoup de domaines qui concernent la Casamance». 

Sans occulter, dit-il, que «la première grande annonce du chef de l’Etat, c’est la transe gambienne. Etant maintenant une infrastructure devant être construite sur un pays souverain, ça demande beaucoup de diplomatie». 
 

«Macky Sall a compris que l’enclavement de la Casamance ne peut être levé que par le pont de la transe gambienne. Il est en train de tout faire pour que ce pont soit une effectivité. Mais, s’est-il empressé d’ajouter, il ne faut pas occulter la réhabilitation de la RN6 qui relie toute la Casamance. Parce qu’il faut rallier la Casamance avec le reste du pays, mais, il faut aussi la rallier avec elle-même». 

 

Décalage dans la stratégie  de communication

 

Une communication est basée sur un objectif. Or, il y a un décalage dans la stratégie de communication du gouvernement, semble regretter l’inspecteur des impôts et domaines. 
 

«Tout le monde pense, par exemple, que la naissance et la fin du PSE, c’était le groupe consultatif de Paris. Pourtant, confie-t-il, le PSE, c’est 10.000 milliards. Avant d’aller à Paris, les financements afférant aux 7000 milliards avaient été trouvés. Malheureusement, on a accentué la communication sur les 18000 milliards que nous sommes allés chercher en France. C’est pourquoi d’ailleurs, beaucoup d’experts ont dit que le projet n’est pas ambitieux». 
 

«Pis, on pense que le Sénégal va s’endetter, alors que sur les 10.000 milliards, nous allons contribuer à concurrence de 4.800 milliards. Je pense que la communication qui concerne les actions du président de la République ou de son gouvernement soit réactive», conseille-t-il. 
 

L’appui de Salif Sadio
 

«Dans un conflit, il y a des signaux qui peuvent être rassurants ou nous pousser au pessimisme. Quand Salif Sadio a procédé à la libération des otages, j’avais dit que le président de la République gagnerait à comprendre le message», a rappelé M. Diao. Et d’ajouter : «l’offre de dialogue se décline de plus en plus de la part de la rébellion. Elle est constante chez le président de la République aussi. Ce qui signifie que nous allons résolument vers la résolution de la crise. Mais, il faut savoir profiter de l’opportunité».