Par Siaka NDONG-Le domicile dakarois de Cheikh Sidya Bayo sis à Ngor, a été perquisitionné hier par des éléments en civil de la police sénégalaise. Ces limiers au nombre de neuf et sur instruction de la direction générale de la police nationale étaient à la recherche du passeport français du Président du Conseil National pour la Transition en Gambie (CNTG). Ce dernier qui est en détention depuis samedi dans les locaux du commissariat central de Dakar pour activités subversives, avait été extrait momentanément de la chambre de sûreté du poste de police du dudit commissariat pour les besoins de cette opération.
Mais ces flics qui étaient chargés de cette mission, sont rentrés bredouille au siège de l’Hôtel de police de Dakar sans le fameux document de voyage qui a disparu comme par enchantement. Selon une source ayant assistée à cette perquisition qui a démarré à midi pour se terminer trente minutes plus tard, les policiers chargés de cette mission auraient fouillé de fond en comble toutes les pièces de la résidence de l’opposant gambien qui est depuis lundi en instance d’expulsion.
Ces derniers qui ont débarqué à Ngor à bord de trois véhicules sont aussitôt repartis en direction du commissariat central avec le leader du CNTG. Face à cette nouvelle donne, les autorités sénégalaises déterminées à expulser l’opposant gambien du territoire national, n’ont pas perdu du temps pour saisir le Consulat général de France dans l’espoir d’obtenir dans les plus brefs délais un sauf-conduite. Mais les fonctionnaires du Consulat qui se sont rendus hier vers 17 heures au commissariat central de Dakar, n’ont pas voulu céder à la pression des autorités sénégalaises et ont promis de rendre compte à leur ministère de tutelle, le Quai d’Orsay.
Cheikh Sidya Bayo bien que d’origine gambienne est un citoyen français qui jouit de la double nationalité. Au moment où les services du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique étaient préoccupés à trouver une solution pour expulser l’opposant gambien, la Cour suprême a annoncé hier que le recours en annulation introduit par les avocats de Cheikh Sidya Bayo, pour casser l'arrêté du ministre de l'intérieur, était suspensif. Ce qui signifie en clair que dans un délai de 8 jours, l’activiste gambien ne peut être déporté.
Le principal concerné qui souffre d’une infection pulmonaire contractée dans la chambre « VIP » du commissariat central de Dakar où il est en détention, a été aperçu dans les couloirs du commissariat central hier dans la soirée très agité, criant à tue-tête pour exiger sa libération immédiate. C’était au moment où il devrait aller répondre à une convocation du commissaire Abdoulaye Diop, le régional de la sécurité publique à Dakar.
Rien a filtré de ce face-à-face qui s’est déroulé dans des conditions tout à fait mouvementé, puisqu’on pouvait entendre depuis la cour de l’hôtel de police, la voix de l’opposant gambien qui échangeait des propos aigres-doux avec les policiers-enquêteurs. Au moment où nous mettions sous presse, Cheikh Sidya Bayo était toujours en détention dans les locaux du commissariat central.
Dans cet imbroglio, le cas Bayo commence vraiment à donner du tournis aux autorités sénégalaises qui semblent avoir été prises dans le piège que leur a tendu le jeune opposant gambien de 35 ans, au régime du Président Yaya Jammeh.
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