Le monde de la musique vient de perdre l’un de ses piliers : Jimmy Cliff, né James Chambers, est mort ce 24 novembre à 81 ans. Figure majeure du reggae jamaïcain, il laisse derrière lui une empreinte profonde, façonnée par plus d’un demi-siècle de créations, de combats et d’audace artistique. Sa disparition, annoncée par sa famille, provoque une vague d’émotion mondiale, tant son influence dépassait les frontières de la Jamaïque.
Propulsé sur la scène internationale dès les années 1960, Jimmy Cliff a contribué à faire connaître le reggae bien avant son explosion planétaire. Des titres devenus mythiques comme “Reggae Night” ou ses performances emblématiques dans “The Harder They Come”, film culte de 1972, ont permis à des millions de personnes de découvrir l’âme vibrante du genre. Artiste complet, il naviguait aussi à l’aise entre studio, cinéma et collaborations hybrides, bâtissant une identité sonore unique.
Au-delà de la scène occidentale, Jimmy Cliff a entretenu avec l’Afrique une relation profonde et durable. Véritable passeur culturel, il y révéla la dimension sociale et politique du reggae, et contribua à son implantation sur tout le continent. Ses tournées, ses alliances artistiques et son engagement pour l’unité musicale ont fait de lui un pont vivant entre les peuples, une voix qui résonnait autant dans les rues de Kingston que dans celles de Dakar ou Nairobi.
Jusqu’à la fin, Jimmy Cliff est resté un artiste voyageur, souriant, inlassable, marqué par un humanisme rare. Son décès laisse un vide immense, mais son héritage continue de vibrer dans chaque note de reggae à travers le monde. Plus qu’une star, il fut un symbole : celui d’un son libre, d’une lutte pacifique et d’une culture qui n’a jamais cessé de traverser les générations.







La chanteuse guinéenne Djélikaba Bintou Kouyaté doit une nouvelle fois faire face à ses détracteurs
