En observant le processus d'élection à la station présidentielle sénégalaise , on se rend compte , que le face-à-face télévisé demeure l'un des maillons faibles , et non des moindres .
En effet , ce genre d'exercice adopté par toutes les grandes démocraties qui se respectent , participe à la vitalité démocratique .
En plus d'être un véritable révélateur , il permet à l'électeur d'affiner son choix , et de se faire une idée sur les capacités intellectuelles , la tenue et la carapace des prétendants de la république .
Si , il est vrai qu'on ne prêche pas un convaincu , en pensant aux militants des différents états-majors , néanmoins il serait judicieux d'éclairer la lanterne , de la majorité silencieuse de l'électorat qui se trouve en dehors des formations politiques .
Le giron politique Senegalais est resté trop longtemps orphelin de ce mécanisme , et il serait salutaire d'y remédier .
On ne doit pas "offrir" un pays , à un candidat qui ne satisfait pas au besoin crucial de débattre contre ses adversaires . C'est peut être anodin de décliner une vision dans un monologue , mais face à un contradicteur , c'est une autre paire de manche .
On ne peut plus faire l'économie de débats télévisés, pour une élection aussi importante qui engage la vie de toute une nation , c'est un manquement quasi- incestueux ...
L'ère de procéder à un choix par défaut , ou pour éliminer est révolue , la prochaine élection présidentielle doit permettre de trier la bonne graine de l'ivraie , et pour cela il faudra passer au shaker notre prochain "messie " .
Pour plaider l'opportunité , Alpha et Oméga , de la nécessité , d'inclure l'obligation de débats dans la longue quête du douillet fauteuil , vous me consentirez les soubresauts d'un texte qui paraitrai digressif par période .
Et puis franchement , au vu de la passe d'armes actuelle , entre rewmistes et apéristes , tous les ingrédients semblent réunis pour faire du futur entretien , entre le président-candidat Sall , et son challenger Seck , un incontournable ...
Entre les salves déclenchées , et les répliques , toutes aussi dévastatrices , le match aura bien lieu ...
Ce parallèle me plonge dans la vie politique française , avec la dualité épique de l'époque entre le clan , Chirac contre Balladur , et ensuite , Sarkozy contre Villepin .
Ils étaient tous du même parti , mais la guerre était telle que , Sarkosy , nous a sorti une , de ses assertions , dont lui seul détient le secret : " accrocher à un croc de boucher le comploteur " , à propos de l'affaire Clearstream , et en pensant bien sûre à Villepin .
Permettez cet écart , parce-que le combat IDY contre Macky , ne pas se méprendre , ressemble comme deux gouttes d'eau , à celui de Sarkozy Versus Hollande .
Il faut reconnaître que ce jeu de rôles peut laisser perplexe plus d'un , parce -que , IDY ressemble plus à Sarkosy , à bien d'égards , alors qu'il est dans la position du challenger , contrairement à Macky , qui sera le président , défenseur de son bilan et qui a des nuances avec Hollande .
Lors du débat de 2012 , personne n'aurait parié un kopeck sur la capacité de Hollande à tenir le choc . Ce fut une grande surprise de le voir malmener , celui qui passait alors , comme un redoutable rhétoricien ...
Pour revenir à nos moutons , au vu des derniers développement , avec certains sujets , agités de part et d'autres, par certains acteurs politiques , comme par exemple , la loi Ezan : un membre éminent de l'opposition ayant déclaré à la télévision , que le projet de loi fut élaboré dans le bureau de Macky , premier ministre à cette époque .
Et ensuite, le meurtre du marabout Mbacké Mbacké , fomenté nous dit- on , par IDY , du temps où il était premier ministre : dixit un proche du pouvoir , ainsi , tout porte à croire qu'un débat , entre IDY et Macky , serait apocalyptique ...
Si , ces sujets devraient être débattus , sans oublier les chantiers de Thiés , les fonds de Taïwan , l'arrestation de IDY , avec comme Macky , étant le bras armé de Wade , le protocole de Rebeuss etc , cela ferait autant de victuailles , qui à coup-sûre , agrémenteraient un face- à-face dont on se délecterait avant l'heure .
Jadis, les deux protagonistes étaient du même camp , et semblaient être liés par un destin commun , même si aujourd'hui tout les divise ,et un débat ne serait pas de trop pour les départager , tellement ils se connaissent bien ...
L'opposition de style est tranché , IDY a confié le poste de numéro deux de Rewmi à un trentenaire , optant pour une véritable purge et une cure de jouvence , aidé en cela par le pouvoir qui a débauché parmi ses "compagnons "de longue date .
Faut-il y voir un signe du destin ? En général Dieu ne récompense jamais la trahison , et qui sait , peut être que Macky a élagué les branches mortes de la formation aux couleurs orangées , avec des fruits pourris et des fleurs fanées , qui permettront à l'arbre de se régénérer , et les plants éclore de fort belle manière , afin de procurer une cuvée de très grand millésime ...
Le voeu d'innombrables sénégalais qui souhaitent un renouvellement de la classe politique , trouve un écho , dans la démarche de IDY . Il a compris qu'il faut se débarrasser de la vielle garde politique , es ce un hasard , ou une réelle volonté ? L'histoire nous édifiera .
En observant quelques pistes , sur l'ADN de son management , on peut comprendre aisément que l'homme n'est pas du genre à être complaisant .
Il exige des connaissances , dont lui même semble être friand et en connaître l'utilité , allant chercher le savoir un peu partout ( incursion de Princeton ) . Mine de rien , son équipe de jeunes fait son bonhomme de chemin et s'inscrit dans la lignée du chef .
Il donne l'impression d'avoir pris la mesure de la charge présidentielle , et dit : qu'il faut être président avant d'être élu . C'est un état d'esprit qui flirte avec celui de Sarkozy , à propos , de sa pensée à la présidence , en se rasant tous les matins .
Nombre de militants du PDS lui gardent une rancoeur tenace , qui provient de son compagnonnage du temps de la présidence de Wade .
Le palais était un sanctuaire , un haut lieu de décisions stratégiques , qui refoulait toute la bamboula qui avait fini de s'installer après sa rupture de ban , suivi de son départ .
À l'aune de IDY , le président Sall est victime du syndrome d'entourage , à chaque président avec sa cohorte de bras cassés , de laudateurs et de courtiers , tout le contraire qu'il faudrait à un homme dont dépend la vie de millions de personnes .
Qui plus est , il a béni la transhumance et se trouve être son plus grand promoteur . À ses basques , est flanqué , le syndicat de politiciens qui ont accompagné , tout ce que le pays a connu comme président depuis l'indépendance .
Toute la pourriture politique s'est donné rendez-vous aux portes du maquis , et sans nul doute , cette racaille qui mange à tous les râteliers ne fera que l'entraîner dans un piège .
Dans un autre registre , sa préoccupation de mettre fin au gaspillage a laissé place à une frénésie de nominations d'ambassadeurs itinérants , et de ministres -conseilleurs , les uns , aussi budgétivores et inutiles que les autres .
Il a raté le coche des cent jours , qui est décrit comme étant la période où il faut poser les actes d'une réforme en profondeur.
Son leadership manque parfois de poigne , malgré son surnom de "niangal " , ce qui explique sans doute parfois la cacophonie gouvernementale sur certains dossiers .
Bref l'homme semble sensible et affectueux , c'est du moins la constatation qui ressort de la distribution interminable de maroquin et de sa quête d'une recherche d'équilibre sans fin au profit des siens , pour les satisfaire .
Sa gouvernance se heurte à l'homo-sénégalensis , avec ses maux viscérales , tout le monde veut un poste , ou devenir ministre , en dépit parfois de situations personnelles confortables .
Il succombe aux tares congénitales et consanguines de la societe sénégalaise , charge à lui , de couper court à tout cela , car il sera l'unique responsable de son bilan au moment des comptes , comme dirait l'autre , la réussite est collective , l'échec est individuel .
Par définition , seule l'épreuve du pouvoir permet de jauger de la difficulté de la tâche , cela nous renvoie à Hollande , qui a avoué être confronté à l'exercice difficile du pouvoir .
Et le président Sall , a déjà confié , qu'il était encore jeune , et que perdre le pouvoir ne serait pas sa fin .
Pourtant , il lui faudra trouver la motivation nécessaire pour affronter IDY , qui aura le couteau entre les dents , tel un jeune premier avide de démontrer sa force .
Il devra batailler pour obtenir un second mandat , et se défaire d'un adversaire politique qui deviendra plus féroce , au fur et à mesure que l'échéance présidentielle se profilera à l'horizon .
La boîte de Pandore ouverte avec la CREI , devra transformer l'homme politique blasé en un gladiateur hors pair qui aura le souci de protéger sa famille .
Pour revenir à la similitude , Hollande , Sarkosy , lors de leur joute verbale , le premier avait bien pris soin de circonscrire essentiellement le débat au seul bilan du président sortant . Il avait campé le décor sur ce point précis , par la force des choses . Moult experts en communication ont reconnu que cela a été une stratégie gagnante ...
IDY semble procéder de la même manière , à chaque sortie il pointe du doigt le bilan et les incapacités supposées de son adversaire , cela lui donne au moins deux points de fixations ...
Il se susurre que Macky n'est pas percutant , qu'il ne tiendrait pas le choc devant Idy , rappelez vous , c'est ce qu'on disait de Hollande . Macky , si tous les coups qu'on lui prête sont avérés , ne serait pas loin d'être un assassin silencieux , et il ne se laisserait pas mener à l'abattoir , donc ce face-à-face pourrait bien révéler des surprise ...
Hollande , avant les présidentielles, avait fait un régime , perdu du poids , a parcouru le pays , il s'était glissé dans la peau de Mitterand , il était devenu dur , forgé par les vicissitudes et ses propres défaites au sein du PS .
Cela nous rappelle Macky , qui a fait le tour du pays , d'est en ouest , et du nord au sud , sans oublier la diaspora . Il en était revenu avec des certitudes , ce qui faisait de lui le meilleur candidat , forcément il était pugnace et pertinent sur les plateaux de télévision .
IDY , à certains égards , rappelle Sarkozy , ce dernier qui disait , que tous les matins , en se rasant il pense à la présidence . IDY , ne ressasse pas la même choses ,mais il semble être persuadé d'avoir un destin présidentiel , et de ses tentatives infructueuses , s'il n'est pas suffisant , il devra en tirer des leçons .
Le B-A-BA , de l'élection présidentielle , ce n'est rien d'autre ,que la rencontre d'un homme avec son peuple . Il faut serrer des mains , palabrer , dialoguer , rassurer .
Chirac , raconte qu'il a eu à développer une tendinite , après une campagne présidentielle harassante après avoir serré des millions de mains .
Bien entendu , qu'il faut aussi gagner la bataille de l'image , de la communication et du packaging dans un monde d'hyper-consommation médiatique .
Si , IDY semble l'avoir compris , au point d'initier la marche bleue en 2000 (temps de vaches maigres oblige ) , qui portera Wade au palais .
En 2012 , il aura abandonné sa vielle , bonne recette de derrière les fagots , squattant la place de l'indépendance , là où le candidat Sall sillonnera le pays , avec le succès que l'on connaît .
Les derniers développements montrent que IDY a repris les vielles recettes , et opère des tournées à la rencontre du peuple , suffiront - elles pour sa résurrection ?
En dépit des ingrédients dont raffole le grand public ,à la limite du voyeurisme , il est avéré sans pour autant être devin , que ce débat aura des objectifs prégnants pour confronter , projet , contre projet , sans les rancœurs dont il faudra se départir pour débattre sereinement .
Je demeure convaincu , que si Macky , en 2012 , avait débattu de son projet économique contre plusieurs contradicteurs à la suite , il ne changerait pas de plans à plusieurs reprises , et cela lui aurait évité d'être taxé de tatillon .
Un modèle économique se murit , on le récite , tel un leitmotiv , on le loge dans un coin de sa tête , on le décortique pour mieux l'appréhender, quitte à faire de l'auto- persuasion .
Certes l'économie n'est pas une science exacte , mais il ne se nourrit pas d'à peu près , il faut des dogmes à certains niveaux , des prévisions pour rendre efficiente et efficace sa mise en place , et pour cela rien de tel , qu'un débat pour confronter les idées et les modèles .
L'économie est à la société , ce que l'eau est au corps humain , c'est le carburant de la société dont elle est transversale ( économie verte , économie souterraine , économie informelle etc ) . Elle régule la Societe , bien pensée elle permet d'anticiper les crises .
Au Senegal , on a encore tendance à oublier les fondamentaux économiques , et vouloir émerger immédiatement . L'école doit être revisiter( prévoir un enseignement avec les besoins et les métiers du futur ) , et cela dés les primaires , on a fait l'erreur de débuter par une réforme de l'université , laissant les écoles élémentaires en situation de mort clinique .
La santé de nos entreprises privées nationales n'est pas à son firmament , et c'est une autre maladresse , car l'entreprise est un moteur majeur de l'économie .
En étant obligé de débattre de son modèle économique , l'opinion sera au moins fixé sur son sort , évitera un dol , et des lendemains déchantants .
Quid des autres candidats , il est évident que l'on assiste à un duel d'épouvantails qui se fait de plus en plus précis .
Les circonstances de la détention de Karim et le jeu clair obscur de Khalifa , projettent sur le devant de la scène , nos deux larrons , qui en tirent tout le bénéfice médiatique , au point de reléguer au second plan les autres acolytes .
En définitive l'introduction du face-à-face télévisé dans l'élection présidentielle est une nécessité impérieuse , sans quoi on assistera toujours à des atermoiements .
Cheikh Ahmed Tidiane Sall
Coordinateur Initiative Politique Pour Une Alternative Au Sénégal
En effet , ce genre d'exercice adopté par toutes les grandes démocraties qui se respectent , participe à la vitalité démocratique .
En plus d'être un véritable révélateur , il permet à l'électeur d'affiner son choix , et de se faire une idée sur les capacités intellectuelles , la tenue et la carapace des prétendants de la république .
Si , il est vrai qu'on ne prêche pas un convaincu , en pensant aux militants des différents états-majors , néanmoins il serait judicieux d'éclairer la lanterne , de la majorité silencieuse de l'électorat qui se trouve en dehors des formations politiques .
Le giron politique Senegalais est resté trop longtemps orphelin de ce mécanisme , et il serait salutaire d'y remédier .
On ne doit pas "offrir" un pays , à un candidat qui ne satisfait pas au besoin crucial de débattre contre ses adversaires . C'est peut être anodin de décliner une vision dans un monologue , mais face à un contradicteur , c'est une autre paire de manche .
On ne peut plus faire l'économie de débats télévisés, pour une élection aussi importante qui engage la vie de toute une nation , c'est un manquement quasi- incestueux ...
L'ère de procéder à un choix par défaut , ou pour éliminer est révolue , la prochaine élection présidentielle doit permettre de trier la bonne graine de l'ivraie , et pour cela il faudra passer au shaker notre prochain "messie " .
Pour plaider l'opportunité , Alpha et Oméga , de la nécessité , d'inclure l'obligation de débats dans la longue quête du douillet fauteuil , vous me consentirez les soubresauts d'un texte qui paraitrai digressif par période .
Et puis franchement , au vu de la passe d'armes actuelle , entre rewmistes et apéristes , tous les ingrédients semblent réunis pour faire du futur entretien , entre le président-candidat Sall , et son challenger Seck , un incontournable ...
Entre les salves déclenchées , et les répliques , toutes aussi dévastatrices , le match aura bien lieu ...
Ce parallèle me plonge dans la vie politique française , avec la dualité épique de l'époque entre le clan , Chirac contre Balladur , et ensuite , Sarkozy contre Villepin .
Ils étaient tous du même parti , mais la guerre était telle que , Sarkosy , nous a sorti une , de ses assertions , dont lui seul détient le secret : " accrocher à un croc de boucher le comploteur " , à propos de l'affaire Clearstream , et en pensant bien sûre à Villepin .
Permettez cet écart , parce-que le combat IDY contre Macky , ne pas se méprendre , ressemble comme deux gouttes d'eau , à celui de Sarkozy Versus Hollande .
Il faut reconnaître que ce jeu de rôles peut laisser perplexe plus d'un , parce -que , IDY ressemble plus à Sarkosy , à bien d'égards , alors qu'il est dans la position du challenger , contrairement à Macky , qui sera le président , défenseur de son bilan et qui a des nuances avec Hollande .
Lors du débat de 2012 , personne n'aurait parié un kopeck sur la capacité de Hollande à tenir le choc . Ce fut une grande surprise de le voir malmener , celui qui passait alors , comme un redoutable rhétoricien ...
Pour revenir à nos moutons , au vu des derniers développement , avec certains sujets , agités de part et d'autres, par certains acteurs politiques , comme par exemple , la loi Ezan : un membre éminent de l'opposition ayant déclaré à la télévision , que le projet de loi fut élaboré dans le bureau de Macky , premier ministre à cette époque .
Et ensuite, le meurtre du marabout Mbacké Mbacké , fomenté nous dit- on , par IDY , du temps où il était premier ministre : dixit un proche du pouvoir , ainsi , tout porte à croire qu'un débat , entre IDY et Macky , serait apocalyptique ...
Si , ces sujets devraient être débattus , sans oublier les chantiers de Thiés , les fonds de Taïwan , l'arrestation de IDY , avec comme Macky , étant le bras armé de Wade , le protocole de Rebeuss etc , cela ferait autant de victuailles , qui à coup-sûre , agrémenteraient un face- à-face dont on se délecterait avant l'heure .
Jadis, les deux protagonistes étaient du même camp , et semblaient être liés par un destin commun , même si aujourd'hui tout les divise ,et un débat ne serait pas de trop pour les départager , tellement ils se connaissent bien ...
L'opposition de style est tranché , IDY a confié le poste de numéro deux de Rewmi à un trentenaire , optant pour une véritable purge et une cure de jouvence , aidé en cela par le pouvoir qui a débauché parmi ses "compagnons "de longue date .
Faut-il y voir un signe du destin ? En général Dieu ne récompense jamais la trahison , et qui sait , peut être que Macky a élagué les branches mortes de la formation aux couleurs orangées , avec des fruits pourris et des fleurs fanées , qui permettront à l'arbre de se régénérer , et les plants éclore de fort belle manière , afin de procurer une cuvée de très grand millésime ...
Le voeu d'innombrables sénégalais qui souhaitent un renouvellement de la classe politique , trouve un écho , dans la démarche de IDY . Il a compris qu'il faut se débarrasser de la vielle garde politique , es ce un hasard , ou une réelle volonté ? L'histoire nous édifiera .
En observant quelques pistes , sur l'ADN de son management , on peut comprendre aisément que l'homme n'est pas du genre à être complaisant .
Il exige des connaissances , dont lui même semble être friand et en connaître l'utilité , allant chercher le savoir un peu partout ( incursion de Princeton ) . Mine de rien , son équipe de jeunes fait son bonhomme de chemin et s'inscrit dans la lignée du chef .
Il donne l'impression d'avoir pris la mesure de la charge présidentielle , et dit : qu'il faut être président avant d'être élu . C'est un état d'esprit qui flirte avec celui de Sarkozy , à propos , de sa pensée à la présidence , en se rasant tous les matins .
Nombre de militants du PDS lui gardent une rancoeur tenace , qui provient de son compagnonnage du temps de la présidence de Wade .
Le palais était un sanctuaire , un haut lieu de décisions stratégiques , qui refoulait toute la bamboula qui avait fini de s'installer après sa rupture de ban , suivi de son départ .
À l'aune de IDY , le président Sall est victime du syndrome d'entourage , à chaque président avec sa cohorte de bras cassés , de laudateurs et de courtiers , tout le contraire qu'il faudrait à un homme dont dépend la vie de millions de personnes .
Qui plus est , il a béni la transhumance et se trouve être son plus grand promoteur . À ses basques , est flanqué , le syndicat de politiciens qui ont accompagné , tout ce que le pays a connu comme président depuis l'indépendance .
Toute la pourriture politique s'est donné rendez-vous aux portes du maquis , et sans nul doute , cette racaille qui mange à tous les râteliers ne fera que l'entraîner dans un piège .
Dans un autre registre , sa préoccupation de mettre fin au gaspillage a laissé place à une frénésie de nominations d'ambassadeurs itinérants , et de ministres -conseilleurs , les uns , aussi budgétivores et inutiles que les autres .
Il a raté le coche des cent jours , qui est décrit comme étant la période où il faut poser les actes d'une réforme en profondeur.
Son leadership manque parfois de poigne , malgré son surnom de "niangal " , ce qui explique sans doute parfois la cacophonie gouvernementale sur certains dossiers .
Bref l'homme semble sensible et affectueux , c'est du moins la constatation qui ressort de la distribution interminable de maroquin et de sa quête d'une recherche d'équilibre sans fin au profit des siens , pour les satisfaire .
Sa gouvernance se heurte à l'homo-sénégalensis , avec ses maux viscérales , tout le monde veut un poste , ou devenir ministre , en dépit parfois de situations personnelles confortables .
Il succombe aux tares congénitales et consanguines de la societe sénégalaise , charge à lui , de couper court à tout cela , car il sera l'unique responsable de son bilan au moment des comptes , comme dirait l'autre , la réussite est collective , l'échec est individuel .
Par définition , seule l'épreuve du pouvoir permet de jauger de la difficulté de la tâche , cela nous renvoie à Hollande , qui a avoué être confronté à l'exercice difficile du pouvoir .
Et le président Sall , a déjà confié , qu'il était encore jeune , et que perdre le pouvoir ne serait pas sa fin .
Pourtant , il lui faudra trouver la motivation nécessaire pour affronter IDY , qui aura le couteau entre les dents , tel un jeune premier avide de démontrer sa force .
Il devra batailler pour obtenir un second mandat , et se défaire d'un adversaire politique qui deviendra plus féroce , au fur et à mesure que l'échéance présidentielle se profilera à l'horizon .
La boîte de Pandore ouverte avec la CREI , devra transformer l'homme politique blasé en un gladiateur hors pair qui aura le souci de protéger sa famille .
Pour revenir à la similitude , Hollande , Sarkosy , lors de leur joute verbale , le premier avait bien pris soin de circonscrire essentiellement le débat au seul bilan du président sortant . Il avait campé le décor sur ce point précis , par la force des choses . Moult experts en communication ont reconnu que cela a été une stratégie gagnante ...
IDY semble procéder de la même manière , à chaque sortie il pointe du doigt le bilan et les incapacités supposées de son adversaire , cela lui donne au moins deux points de fixations ...
Il se susurre que Macky n'est pas percutant , qu'il ne tiendrait pas le choc devant Idy , rappelez vous , c'est ce qu'on disait de Hollande . Macky , si tous les coups qu'on lui prête sont avérés , ne serait pas loin d'être un assassin silencieux , et il ne se laisserait pas mener à l'abattoir , donc ce face-à-face pourrait bien révéler des surprise ...
Hollande , avant les présidentielles, avait fait un régime , perdu du poids , a parcouru le pays , il s'était glissé dans la peau de Mitterand , il était devenu dur , forgé par les vicissitudes et ses propres défaites au sein du PS .
Cela nous rappelle Macky , qui a fait le tour du pays , d'est en ouest , et du nord au sud , sans oublier la diaspora . Il en était revenu avec des certitudes , ce qui faisait de lui le meilleur candidat , forcément il était pugnace et pertinent sur les plateaux de télévision .
IDY , à certains égards , rappelle Sarkozy , ce dernier qui disait , que tous les matins , en se rasant il pense à la présidence . IDY , ne ressasse pas la même choses ,mais il semble être persuadé d'avoir un destin présidentiel , et de ses tentatives infructueuses , s'il n'est pas suffisant , il devra en tirer des leçons .
Le B-A-BA , de l'élection présidentielle , ce n'est rien d'autre ,que la rencontre d'un homme avec son peuple . Il faut serrer des mains , palabrer , dialoguer , rassurer .
Chirac , raconte qu'il a eu à développer une tendinite , après une campagne présidentielle harassante après avoir serré des millions de mains .
Bien entendu , qu'il faut aussi gagner la bataille de l'image , de la communication et du packaging dans un monde d'hyper-consommation médiatique .
Si , IDY semble l'avoir compris , au point d'initier la marche bleue en 2000 (temps de vaches maigres oblige ) , qui portera Wade au palais .
En 2012 , il aura abandonné sa vielle , bonne recette de derrière les fagots , squattant la place de l'indépendance , là où le candidat Sall sillonnera le pays , avec le succès que l'on connaît .
Les derniers développements montrent que IDY a repris les vielles recettes , et opère des tournées à la rencontre du peuple , suffiront - elles pour sa résurrection ?
En dépit des ingrédients dont raffole le grand public ,à la limite du voyeurisme , il est avéré sans pour autant être devin , que ce débat aura des objectifs prégnants pour confronter , projet , contre projet , sans les rancœurs dont il faudra se départir pour débattre sereinement .
Je demeure convaincu , que si Macky , en 2012 , avait débattu de son projet économique contre plusieurs contradicteurs à la suite , il ne changerait pas de plans à plusieurs reprises , et cela lui aurait évité d'être taxé de tatillon .
Un modèle économique se murit , on le récite , tel un leitmotiv , on le loge dans un coin de sa tête , on le décortique pour mieux l'appréhender, quitte à faire de l'auto- persuasion .
Certes l'économie n'est pas une science exacte , mais il ne se nourrit pas d'à peu près , il faut des dogmes à certains niveaux , des prévisions pour rendre efficiente et efficace sa mise en place , et pour cela rien de tel , qu'un débat pour confronter les idées et les modèles .
L'économie est à la société , ce que l'eau est au corps humain , c'est le carburant de la société dont elle est transversale ( économie verte , économie souterraine , économie informelle etc ) . Elle régule la Societe , bien pensée elle permet d'anticiper les crises .
Au Senegal , on a encore tendance à oublier les fondamentaux économiques , et vouloir émerger immédiatement . L'école doit être revisiter( prévoir un enseignement avec les besoins et les métiers du futur ) , et cela dés les primaires , on a fait l'erreur de débuter par une réforme de l'université , laissant les écoles élémentaires en situation de mort clinique .
La santé de nos entreprises privées nationales n'est pas à son firmament , et c'est une autre maladresse , car l'entreprise est un moteur majeur de l'économie .
En étant obligé de débattre de son modèle économique , l'opinion sera au moins fixé sur son sort , évitera un dol , et des lendemains déchantants .
Quid des autres candidats , il est évident que l'on assiste à un duel d'épouvantails qui se fait de plus en plus précis .
Les circonstances de la détention de Karim et le jeu clair obscur de Khalifa , projettent sur le devant de la scène , nos deux larrons , qui en tirent tout le bénéfice médiatique , au point de reléguer au second plan les autres acolytes .
En définitive l'introduction du face-à-face télévisé dans l'élection présidentielle est une nécessité impérieuse , sans quoi on assistera toujours à des atermoiements .
Cheikh Ahmed Tidiane Sall
Coordinateur Initiative Politique Pour Une Alternative Au Sénégal