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Mais, Macky, où on va là ?


Mais, Macky, où on va là ?
C’est comme qui dirait qu’on peut s’adresser au président de la République, M. Macky Sall, l’interpeller de n’importe quelle façon. Il n’y a pas dans ses rapports avec ses interlocuteurs, surtout ses collaborateurs, cette distance, cette réserve pour ne pas dire cette marge de respect due à sa personne, à son statut de chef de l’Etat. On a vu des ministres, membres de son cabinet présidentiel, s’épancher dans les médias, l’apostrophant publiquement, contester publiquement ses choix et décisions et même le défier  ? N’est-ce pas le ministre-conseiller Moustapha Cissé Lô qui se met presque à le faire chanter ? N’est-ce pas Mahmoud Saleh qui se met dans une posture de montrer qu’il fait les décisions du Président Macky Sall ? N’est-ce pas son argentier Harouna Dia, qui pourtant était fort discret, qui s’épanche dans les médias pour étaler sur la place publique tout ce dont le nouveau Président lui serait redevable ? N’est-ce pas le syndicaliste Youssou Touré qui rue dans les brancards pour parler de reconnaissance du ventre de la part du chef de l’Etat ?

Tout cela fait désordre, surtout qu’il n’y a eu aucune voix pour recadrer les uns et les autres, leur imposer une certaine tenue. Nombreux sont les citoyens qui se sont indignés de ces attitudes, notamment celle de Moustapha Cissé Lô, qui parle chaque fois avec autorité pour en imposer à Macky Sall. Ont-ils tort, ceux qui se demandent ce qui peut bien justifier ces bravades de Moustapha Cissé Lô ? Les sorties ont gêné les proches du Président, des membres de sa famille et on se doute bien que lui-même Macky Sall, n’a pas manqué d’être gêné avec les propos tenus régulièrement par Moustapha Cissé Lô. Avec en prime, l’insulte à la bouche !

Si lui le Président Macky Sall, avait voulu rester ferme et ne pas céder au chantage, refusant toutes les demandes d’audience de son ministre conseiller Moustapha Cissé Lô, l’opinion publique ne le sait pas du tout. Si en réunion de cabinet, il a évoqué les sorties de Moustapha Cissé Lô et de certains autres collaborateurs pour les regretter et les mettre en garde, l’opinion publique ne le sait pas. Si Moustapha Cissé Lô a approché le frère du Président Sall pour réfuter les vulgaires injures qu’il aurait proférées, l’opinion publique ne le sait pas non plus. Aucun signal visible, aucune mise en garde publique n’est sortie du Palais, à part une foucade de son porte-parole, Abou Abel Thiam, pour fustiger l’attitude de Moustapha Cissé Lô. La réaction du porte-parole du Président Sall a été un simple coup d’épée dans l’eau, car aucune décision de sanction n’a été prise pour la conforter. Le Président Sall a fait le dos rond, laissant passer la tempête. Ce «silence assourdissant» a fini par pousser d’aucuns à se demander si un certain machiavélisme ne commençait pas à habiter Macky Sall pour qu’il inspirât les sorties de Moustapha Cissé Lô ?

A la réunion du directoire de son parti vendredi dernier, Macky Sall avait voulu enfin sonner le holà. Il a indiqué à ses camarades que ces attitudes sont inacceptables et qu’il y a une limite à toute chose. Certes ! Mais si Moustapha Cissé Lô, qui avait pris la parole avant lui, a mis de l’eau dans son bissap, parlant d’un ton conciliant, il n’a pas moins persisté dans l’attitude de défiance, car il n’attendra même pas la réponse du chef de parti. Idem de Youssou Touré qui dénoncera devant cette instance de l’Alliance pour la République, les investitures pour les élections législatives prochaines. Lui non plus n’a pas jugé nécessaire d’attendre la réponse de Macky Sall. Résultat des courses, l’autorité du chef se trouve bafouée. A la vérité, un chef bon enfant, bon garçon, ne tardera pas à se laisser marcher sur les pieds. Mais au-delà de sa personne, c’est le principe d’autorité qui sera lésé pour le plus grand dommage du groupe tout entier. En effet, «dépositaire d’une autorité, le chef n’a pas le droit d’abdiquer ; il doit à l’intérêt général de faire respecter l’autorité». Lacordaire soulignait aussi que «les hommes ne recherchent pas la complaisance d’une autorité faible ; ils sont heureux de trouver quelqu’un qui soit fort et sur qui ils peuvent s’appuyer ; la fermeté virile les rassure, la faiblesse complaisante les met en défiance et finalement les dégoûte». De toute l’histoire politique du Sénégal, Macky Sall a été le chef de l’Etat le mieux élu. Rien ne doit pouvoir l’empêcher d’asseoir son autorité.

Il n’en demeure pas moins que certains choix du Président Macky Sall sont fort discutables. Quelle est l’idée de «récompenser»  Ndiogou Wack Seck pour le nommer au poste de Président du Conseil d’administration de la Radiodiffusion et Télévision du Sénégal ? Selon le schéma de fonctionnement de la Rts, le Pca n’a aucune emprise majeure sur la gestion de l’entreprise, mais le symbole a été écorné. Cette nomination apparaît comme une insulte d’abord aux journalistes de la Rts mais aussi à toutes ces nombreuses personnes que la plume affabulatrice de Ndiogou Wack Seck a injuriées, calomniées, traînées dans la boue.  Avec cette nomination, Macky Sall signe les insultes que Ndiogou Wack Seck distribuait au gré des colonnes du Messager ou de Il est Midi à l’encontre de citoyens coupables, en son temps, de dire leur opposition aux choix politiques du Président Wade. Ndiogou Wack Seck défiait son monde en refusant même de déférer à des citations devant la barre pour répondre de plaintes de citoyens. Il est vrai que Ndiogou Wack Seck avait finalement été éjecté du système Wade parce que Karim Wade ne voulait plus le voir en dessin. Il a  aussi soutenu Macky Sall durant ses épreuves d’adversité avec le président Wade et sa famille. Sans doute que Macky Sall récompense ce soutien, surtout que le bonhomme a besoin d’une certaine prise en charge sociale. Mais il aurait pu le lui apporter par des moyens ou procédés autres que de placer ce contre-modèle du journaliste à la tête de la première entreprise de presse du Sénégal. Cho­qués, nous sommes nombreux à l’être ! Est-ce que ce genre de nominations à des emplois publics est dans l’air du temps ? Répondant à des critiques relatives à des mesures de nomination décriées de certaines personnalités à de hautes fonctions publiques, le ministre-conseiller Mahmoud Saleh n’avait pas trouvé mieux à dire que «Macky Sall a le droit de nommer qui il veut où il veut ». Il faut vraiment admettre que ce n’était pas pour cela que Macky Sall avait été plébiscité le 25 mars 2012. Bien au contraire !

Par Madiambal Diagne


Mercredi 23 Mai 2012 - 13:09





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