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MOUSTAPHA NIASSE – MALICK GAKOU : Deux chemins qui devraient se recroiser !


MOUSTAPHA NIASSE – MALICK GAKOU : Deux chemins qui devraient se recroiser !
Rien n’est plus instructif que l’interpellation de l’histoire dès lors qu’il s’agit de retrouvailles entre d’anciens camarades ou de frères de partis politiques, qui s’étaient quittés à un moment donné de leur cheminement, pour des raisons quelconques. À y voir de plus près, il semblerait que la séparation des chemins et leur jonction future est la logique à laquelle obéit l’histoire politique. Comme pour dire que c’est la déraison d’aujourd’hui qui engendre la raison de demain. En conséquence, telle se présente l’évolution des formations politiques qui serait tributaire d’alchimies ou de paramètres que seul le temps peut maitriser et juger. 

Les obsèques de la mère du secrétaire général de l’AFP, Moustapha NIASSE, ont été le théâtre de l’historique rencontre entre ce dernier et son ex numéro deux, El Hadj Malick GAKOU, accompagné de madame Mata SY DIALLO, ex présidente nationale des femmes de l’AFP et d’autres responsables. Deux hommes dont la communauté de leur destin politique paraissait une réalité, durant un bon moment, s’étaient quittés, suite à une divergence de vues par rapport aux perspectives électorales de 2017, consécutivement à une réunion du Bureau politique, qui s’est tenue un certain 10 Mars 2014. La douleur ayant frappé le mentor fut le mobile de cette retrouvaille inédite.   

À la suite de cet événement, le président de l’Assemblée Nationale avait laissé entendre dans la presse que son ex second accompagné de l’ex présidente nationale des femmes de l’AFP précitée et de quelques responsables de son parti, sont venus lui présenter leurs condoléances, lors du rappel à Dieu de sa maman, et ont passé toute cette journée, à Keur Madiabel. Ce dernier, touché par cet acte,  avoua la compassion de ses hôtes et déclara, non sans émotion, que c’est ça le Sénégal et que les portes du parti sont largement ouvertes à tous ceux qui l‘avaient quitté. Par conséquent, il tendit sa main à tous et poursuivra, dans cet élan, par une autre déclaration en ces mots : « Croyez moi, le parti réfléchit beaucoup à son passé, à son présent et à son futur, et dans quelques mois, le parti aura un congrès, avant les élections locales du 1er Décembre 2019. Croyez moi, nous n’excluons personne parce que dans nos cœurs, il y a du sang pur, et nous n’excluons aucune éventualité dans le cadre de l’esprit de l’éducation qui est donnée aux jeunes sénégalais et aux jeunes sénégalaises ... » 
Pour autant, les adages : « En politique, les adversaires d’aujourd’hui, sont les partenaires de demain. » ; ou « Il ne faut jamais dire jamais en politique. », constituent des nœuds de réalités. Ces deux hommes avaient emprunté des destinations opposées conformément à cette divergence d’opinions, née à cette date historique et qui fut déterminante dans la suite de leurs carrières politiques. C’est ainsi que l’enfant de Guédiawaye, prit ses distances de l’AFP, parti auquel il avait officiellement pris part à la mise en place, je dis à la réception du récépissé officiel servi par un commissaire de police, qui engendra une conférence de presse organisée dans un certain hôtel de la place. Moustapha NIASSE, Bouna Mouhamed SECK, Madieyna DIOUF, Serigne Mamoune NIASSE, Cheikh Bamba SALL et un certain El Hadj Malick GAKOU occupaient le présidium. 
Après plus d’une décennie de compagnonnage, cette séparation prit corps et le second, des camarades avec, mit en place « Le Grand Parti », en vue d’aller à l’élection présidentielle de 2017, alors que son ex leader faisait, à l’issue de cette rencontre du Bureau politique, largement acquis à la cause du président Macky SALL, son candidat ; je dis celui de la coalition Benno Bokk Yaakaar, comme toutes les formations de la mouvance présidentielle. Ce fut à un moment, prématuré pour nombre de responsables progressistes, mais approprié, selon le secrétaire général de l’A.F.P. quant à la dynamique de « Gagner ensemble et gouverner ensemble. », qui était le viatique de toute cette grande coalition. 

L’histoire politique est pleine de vicissitudes. Un faisceau de lumière porté là – dessus, nous édifie davantage sur ces formations politiques, pour ne pas dire ces leaders qui se sont dispersés pour prendre des chemins différends. Et par le gré d’alchimies relatives à certaines contingences survenues comme fortuitement, étaient obligés de se retrouver devant un l’intérêt commun selon les circonstances spatio – temporelles. 
Le président SENGHOR a fait son baptême de feu politique à la SFIO, sous la houlette de maitre Lamine GUEYE, premier avocat africain. Il le quittera en compagnie de certains camarades, consécutivement à certaines divergences dans le fonctionnement de cette formation et dans le choix de camarades pour occuper certains postes de responsabilités. Ce dernier mit sur orbite le BDS en 1948 dont il tint le premier congrès à Thiès. Son parti se massifiant, il sera rejoint par de jeunes intellectuels qui ont nom : Abdoulaye LY, docteur ès lettres, Amadou Mahtar MBOW, professeur d’histoire et de géographie, et des ingénieurs Ousmane Ndiawar DIALLO et Cheikh FALL, l’ancien directeur général d’Air – Afrique. Chemin faisant, l’agrégé en grammaire prit deux fois le dessus sur son ex mentor, notamment, aux élections législatives de 1951 et de 1956.   
En 1956, l’UDS (Section sénégalaise du RDA) lance l’idée de fusion des partis politiques que sont le BDS, le MPS de Doudou GUEYE, le MAC (Mouvement Autonome de la Casamance)  du professeur Assane SECK, la SFIO et des Sénégalais épris d’un meilleur futur de notre pays. De concertations en concertations, ce projet vit le jour et aboutit à la naissance du BPS (Bloc Populaire Sénégalais), sans la SFIO.  Ce fut un moment ou le regroupement, l’unité d’action entre ces formations, était nécessaire face aux impératifs de l’heure. L’unité fut le nom de son journal comme pour rester dans le sillage de son idéal. Le BPS remportait, dès lors, les élections municipales du 18 Novembre 1956 devant la SFIO, excepté à Dakar et à Saint Louis. Le congrès constitutif de ce parti fut organisé les 22, 23 et 24 Février 1957. 
Le 23 Juin 1957, s’est tenu le meeting de la Convention africaine – MSA au Champ des Courses de Dakar. Lamine GUEYE y lançait un appel à l’union et disait en substance : « Lorsqu’on ne sait plus où l’on va, on doit, tout au moins, savoir d’où l’on vient. Nous ne pouvons plus accepter la division dans ce cas. Souvenons nous que hier, nous étions unis et retournons à l’unité. ». Quelle humilité ! Quelle élégance ! Quelle grandeur ! Ainsi jaillissaient les prémices de l’union de ces formations politiques. 

Dans l’évolution labyrinthique  de la vie politique, la SFIO de Maitre Lamine GUEYE, est  devenue le PSAS (Parti Sénégalais pour l’Action Sociale). L’éminent avocat, à la date 1er Décembre 1957 déjà, lançait un appel au regroupement des partis et adressait un courrier y afférent à SENGHOR. Plus tard, après moult concertations des organes du BPS, il s’en est dégagé une convergence de vues. En juillet 1958, au Congrès de Cotonou, naissait l’idée de mettre en place un grand Parti de Regroupement Africain (PRA), en direction des indépendances dans le continent. C’est ainsi qu’après une étude exhaustive de toutes les modalités y afférentes par les instances des formations que sont le BPS, le PSAS et le MSUS, l’UPS (l’Union Progressiste Sénégalaise) sortait officiellement des limbes, le 20 février 1957, jour de son congrès constitutif tenu à la salle de cinéma « Star » du quartier de Fass à Dakar. Les chemins de Lamine GUEYE et de SENGHOR se croisaient de nouveau pour s’unifier. 

Un autre acte de grandeur, de très haute portée morale et politique fut posé par le président Mamadou DIA, au lendemain de sa libération de prison avec ses amis Valdiodio NDIAYE, Ibrahima SARR… Ce dernier avait, contre toute attente, suite à la grâce présidentielle qui l’avait élargi, allégué : « Si le Chef de l’État pense que je peux participer aux affaires de l’État et qu’il me convoque, j’irai discuter avec lui. ». Du coup, le président SENGHOR faisait voter par l’Assemblée Nationale une loi d’amnistie, portant sur les infractions à caractères politiques de 1960 à 1967. Pointaient ainsi les  appétences de retrouvailles entre SENGHOR et DIA. 
Maitre Ousmane NGOM, Jean Paul DIAZ et le professeur Serigne DIOP, suite à des désaccords avec maitre Wade, ont claqué la porte du PDS, du temps de sa farouche opposition. D’abord, Serigne DIOP, lança le PDS – Rénovation,  Ousmane NGOM, le PLS (Parti Libéral Sénégalais) et Jean Paul DIAZ, le BCG (Bloc des Centriste – GaΪndé). Ces derniers soutinrent le président Abdou DIOUF, en direction de joutes électorales, via un mémorable meeting qui s’est tenu au stade Iba Mar DIOP,  où, le clou de la cérémonie était le spectaculaire discours truffé de citations du coran entrecoupé de pleurs de l’avocat. En dépit de tout, le temps aidant, ces trois ex frères libéraux retournèrent au bercail. Serigne DIOP en devenait Médiateur de la République, Ousmane NGOM, Conseiller aux Affaires Internationales, puis Ministre, de même que Jean Paul DIAZ. Le calumet de la paix fumé, leurs chemins recroisaient celui de maitre WADE. 

Dans un passé non lointain, Djibo Leyti KȂ, secrétaire général de l’URD, qui avait quitté le parti socialiste qui l’a formé et couvé, retrouvait le président Abou DIOUF,  en ballotage, entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2000, subséquemment à une négociation infructueuse avec le leader du PDS, qui l’avait contraint à la défaite. Ayant senti vaciller son régime, DIOUF et l’enfant de Thiarny signèrent un pacte secret, en vue de faire bloc pour barrer la route à son challenger, moyennant un poste prépondérant dans le prochain Gouvernement, en cas de victoire socialiste. Nul n’en ignore que cette pirouette  politique allait jeter le discrédit sur le porte – étendard de l’URD. Finalement, l’ancien directeur de cabinet du président SRNGHOR, avec la chute de DIOUF et l’avènement de WADE à la magistrature suprême, rejoindra le régime libéral dont il fut un grand pourfendeur, et en  devint ministre de l’économie maritime. 

Le professeur Iba Der THIAM, député du peuple, après avoir dirigé avec brio le mouvement « Abdoo ñu doy » pour soutenir et renforcer le président Abdou DIOUF dans ses futures conquêtes politiques, fulminait à haute et intelligible voix que l’opposant Abdoulaye WADE, champion olympique de l’absentéisme à l’Assemblée Nationale, ne serait jamais au grand jamais, président de la République du Sénégal. « Du ci zayir du ci baatin », c'est-à-dire, en aucune manière. Les subtilités de l’histoire le propulsèrent, après la chute de son mentor, aux côtés du nouveau président libéral, dont il fut, finalement, un allié et un intrépide défenseur ; il devenait ainsi, sous ce régime, vice – président de cette institution. Ces deux hommes signèrent un bail relatif à un compagnonnage politique, d’où la fonte de la CDP Garab.gui dans le PDS. Ce qui confirme encore les adages précités. 

Consécutivement à ses postes de ministre d’État, directeur de cabinet du Président de la République et de Premier ministre, de la première alternance politique survenue en 2000, et après avoir traité son père spirituel, maitre Abdoulaye WADE d’ancien spermatozoïde et de futur cadavre, Idrissa SECK, le fils putatif, en profonds désaccords avec bon nombre de responsables du PDS, sortit virulemment de la barque libérale, en 2005, suite à une divulgation d’un chapelet de secrets politiques, voire d’État, et créa le parti « Réwmi ». Il sollicitera, bon an mal an, le soutien de son ancien parti, à fortiori, au-delà de celui de l’opposition classique dont il fut le candidat le mieux placé à l’élection présidentielle de 2019, celui de Karim WADE, son ancien « ennemi intime », le fils biologique de WADE, en retrait au Quatar. Des chemins se rejoignaient, tout de même. 

À la suite de Djibo KȂ, Moustapha NIASSE, ancien secrétaire politique et ancien directeur de l’école du parti de SENGHOR, claqua la porte du PS en 1999, en portant sur les fonts baptismaux l’AFP, qui joua un rôle de premier plan, en 2000, contribuant à l’élection de WADE à la Présidence de la République, quid de celle de Macky SALL devant WADE, en 2012. À deux reprises alors, le patron de la deuxième institution de la République jouait le rôle de « faiseur de roi », et écrivait, sous un autre angle, une séquence atypique de l’histoire politique de notre pays. Premier Ministre après la première alternance et Président de l’Assemblée Nationale après la seconde. Il sera suivi dans cette lancée par des caciques du PS ; je parle de Robert SAGNA (RSTDS), Souty TOURÉ, Mamadou DIOP et j’en passe. 

Aujourd’hui, à l’heure du l’union de cette myriade de partis politiques d’obédiences différentes, excepté Idrissa SECK et Malick GAKOU, tous ces leaders cités supra, se sont retrouvés dans la grande mouvance présidentielle, jadis appelée BBY. L’AFP dirige la deuxième institution de la République ; le PS (Ousmane Tanor DIENG), le HCCT ; et l’APR (Aminata TALL puis Mimi TOURÉ), le Conseil Économique Social et Environnemental. Pour rappel, DLK de l’URD était à la tête du Haut Conseil pour Dialogue des Territoires jusqu’à son rappel à DIEU. 

Au sortir de la fête de la korité 2019, à l’heure du pardon, ma mémoire rafraîchie par ce survol rapide de notre histoire politique étayée par la « logique » des rencontres, de retour au bercail, de refondation, de formation de grands ensembles, comme la réunification de toute la famille socialiste qui ébranle certains esprits, je pense que rien, je dis bien rien, ne devrait s’opposer aux retrouvailles « père – fils », j’allais dire NIASSE – GAKOU, en ce sens qu’ils l’ont déjà théorisé – l’un aux obsèques de sa défunte mère et l’autre à l’émission « Le Grand Jury » de la radio rfm - ce qui est loin d’être en porte – à – faux avec  notre passé politique, qui n’a jamais été un long fleuve tranquille. Le débat est posé. Que des responsables courageux, de part et d’autre de ces deux formations, mus uniquement par l’intérieur supérieur du parti et non par des calculs de positionnement, se mobilisent via deux délégations restreintes chargées de la mise en œuvre de ce projet déjà finalisé par le père et son fils. C’est cela mon point de vue. 
  
Mame Abdoulaye TOUNKARA 
Secrétaire général de l’AFP dans la commune 
de Dieuppeul - Derklé


Mardi 11 Juin 2019 - 09:19





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