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MACKY SALL : Le conte du guerrier Mbégnou devenu président de la République

Cette belle histoire a un point de départ situé dans la vie du père. Amadou Sall quitte le Fouta pour s’installer, en humble agent d’un projet agricole, à Fatick. Un déchirement que de tourner le dos au terroir installé aux flancs du fleuve Sénégal ? La séquence, qui se tourne en ce moment, renseigne sur le cours du destin. L’installation de la famille Sall, particulièrement la naissance de Macky sur les bords du Mindiss, est un repère dans l’histoire institutionnelle du Sénégal. Hormis sa rencontre et son amitié avec le célèbre Macky Gassama, Amadou a donné au Sénégal le premier Président né après les indépendances.


MACKY SALL : Le conte du guerrier Mbégnou devenu président de la République

Pour les grands hommes, l’histoire ne s’écrit pas forcément sur les terres abritant leurs racines. Emplis de rêves de conquête, ils marquent leur territoire loin de leurs bases. C’est le cas de Macky Sall. Loin du Fouta, terroir où ont poussé ses racines, le destin du futur président de la République s’est s’écrit à Fatick, sur les rivages de Mame Mindiss, cours d’eau tutélaire de la capitale du Sine. En cet après-midi du samedi 8 septembre, le souffle du « 12ème Gaïndé » reste accroché aux préparatifs du match de football Côte d’Ivoire-Sénégal, à notre descente à la gare routière. En cette journée ensoleillée, rien ne vibre véritablement. La ville est repos. Le décor n’est pas bigarré. A côté des voitures, des motos « Djakarta », engins fétiches de cette ville, assurent la desserte. Difficile de s’imaginer dans une capitale régionale. Et pourtant, ces terres ont été le théâtre des premiers pas de ce conte peu commun : Macky Sall !

 SOBRIETE A PEULGA

 C’est dans le quartier Peulga, sis à la sortie Ouest de la ville, qu’est nichée la maison familiale de l’actuel président de la République. En cette période d’hivernage marqué par les inondations, le domicile du Chef de l’Etat n’est pas épargné. La cour de la maison porte les traces des eaux stagnantes. Le modeste bâtiment, une R+1, est enveloppé dans sa robe immaculée. Le premier des Sénégalais n’a pas opté pour le clinquant. La sobriété, dans le style comme dans la décoration, est une option qui brille par sa constance. Sur la façade de cette bâtisse, veille une grande affiche de l’Apr avec l’effigie de Macky. Dans le hall, couché sur un matelas, un homme fait sa sieste. Installés devant le téléviseur, plusieurs enfants attendent le choc entre Eléphants du bord de la lagune Ebrié et Lions de la Téranga. Ici, le droit de parler revient à Samba Thimbo, l’oncle maternel de Macky Sall. Les deux maisons, qui sont côte-à-côte, sont reliées par une porte. Signe que le successeur de Me Abdoulaye Wade n’a pas coupé le cordon ombilical avec son royaume d’enfance.

L’oncle a vu grandir son neveu. Il l’a vu traverser les ans sur sa monture de détermination à se réaliser. D’abord à l’école, puis dans sa vie active d’ingénieur. Habillé d’un Kaftan de couleur jaune, un bonnet blanc à la tête, une canne à la main, ce septuagénaire se souvient toujours de l’enfance de celui qui deviendra le président de la République. Le récit coule de ses mots. Limpide. Le frère de la mère, tout un symbole dans leur pays sérère d’adoption, aimait bien et châtiait bien. « J’avais la responsabilité de leur éducation, ses frères et lui. C’est moi qui les ai emmenés à l’école. Quand on leur donnait des convocations, c’est moi qui allais répondre. Parfois, je prenais la cravache pour les corriger. Cependant, je n’ai jamais été convoqué à l’école à cause d’une querelle de Macky. C’est Aliou, son frère, qui était un peu belliqueux, mais Macky a toujours était un homme timide.»  

 DE PERE EN FILS…

Issu d’une famille Hal Pulaar, c’est à Fatick, l’ancienne capitale du Sine, qu’il a vu le jour le 11 décembre 1961. Il y passe l’essentiel de son enfance dans une fratrie de quatre enfants. Macky Sall est le fils d’Amadou Sall, un ancien employé du Projet Agriculture de Fatick. Sall père y officiait comme gardien jusqu'à sa retraite. Un très long parcours que celui qui mène le jeune Foutanké des rives du fleuve Sénégal aux berges de la rivière Mame Mindiss. Ce cours d’eau, totem de la cité nichée au cœur du Sine, a béni l’installation du natif de Ndouloumadji Founébé (département de Matam), en 1924. Le pater repose, depuis 1998, au cimetière du quartier Peulga de Fatick. Lui tiennent compagnie, dans ce repos éternel, la mère et la grand-mère de Macky Sall. Fervent disciple de la confrérie tidiane, Amadou Sall est décrit comme un homme, généreux effacé, calme et serein. Des qualités que porte, aujourd’hui, son fils Macky. Les témoignages sont éloquents. Ils portent la marque d’un voisinage long de plusieurs décennies. La vérité de moments passés ensemble. A 88 ans, Maïmouna Diallo a connu Amadou Sall à l’installation de celui-ci à Fatick. «L’attitude de Macky ne nous surprend pas. Son père et sa mère avaient le même comportement. Mbégnou (le surnom d’Amadou) était un homme modeste. Il ne se préoccupait pas des problèmes des autres. Quand il a emménagé dans ce quartier, il a noué des relations avec tout le monde», se souvient-elle. Samba Thimbo confirme: «Amadou était plus doux que Macky. Il était très fort physiquement, mais il n’a jamais était violent et il avait un très bon cœur.» 

C’est une ambiance de cousinage qui régnait dans la famille Sall. Amadou était le mari de sa cousine, Coumba Thimbo. «Amadou est le fils de ma tante paternelle. D’ailleurs, il porte le nom de mon père. C’est notre cousin. C’est en 1955 qu’il a épousé Coumba pour l’amener à Fatick.», renseigne Amadou Thimbo. Fatouma Diallo, épouse de notre interlocuteur, a passé plus de trente ans dans la famille Sall. Elle se souvient de la vie de ce ménage entre cousin et cousine. «Amadou et Coumba étaient très complices. Ils s’attendaient très bien entre eux, dit-elle. Ils étaient tous les deux très doux. Macky est façonné dans cette ambiance et il a le même comportement de que ses parents

 DETERMINE ET RESERVE

Son caractère réservé, ses discours simples et courts trahissent-ils une personnalité introvertie et en mal de charisme ? Racine Fall, chef de quartier Peulga et ami du père, rejette cette hypothèse. Il dit : « Macky est un homme très courageux. C’est pourquoi il ne veut pas de problèmes. Il n’a peur de rien. Quand il s’engage dans un combat, il y va jusqu’au bout.» Ass Malick Sène son ami, d’enfance, est du même avis. «Macky a toujours était comme ça. Il est très timide, mais il n’est pas inaccessible. Il a toujours entretenu de bonnes relations avec les gens de Fatick. C’est quelqu’un qui ne revient pas en arrière. Il regarde toujours devant. C’est pourquoi il ne parle pas beaucoup», dit-il. Dans sa ville natale, Macky Sall est présenté comme un homme intransigeant, animé par la bravoure des Ceddo. 

Macky Sall a le sang d’un Ceddo Foutanké. Son père Amadou Sall, originaire du village de Ndouloumadji Founébé, est un descendant de Ceddo Mbégnou. C’est d’ailleurs sous ce pseudo qu’il est connu à Fatick. «Nous sommes des Ceddo Kolyabé qui étaient les soldats de Koly Tengala (roi Manding). Ce sont nos enfants qui sont nés ici, mais le père de Macky, sa mère et moi, nous sommes tous nés au Fouta », explique Samba Thimbo. Dans les années 50 Amadou Sall quitte son Fouta. Son long voyage le conduit dans le Sine pour travailler comme manœuvre dans la construction de la route Fatick-Kaolack. Ses activités l’ont mené dans différentes zones de cette localité. Il fait la connaissance de Macky Gassama, le premier Maire de la ville de Fatick, l’homonyme du Président. C’est ce dernier qui lui trouve le poste de gardien au Projet agricole de Fatick. «Il était l’ami de Macky Gassama, explique Maïmouna Diallo. Sa fille aînée, Rokhaya, porte le nom de l’épouse de Macky Gassama qui était en ce moment à la Mecque. On ne connaît pas ses origines, mais il était devenu des nôtres parce qu’il a entretenu de bonnes relations avec tout le monde.» C’est aux côtés de son ami Macky (Gassama), responsable politique de Fatick, qu’il adhère, pour la première fois, à un parti politique, le Ps.

 DU MYSTICISME DANS L’AIR

C’est à une période marquée par des querelles mystiques dans le Fouta qu’Amadou Sall a quitté sa terre natale. Son départ suscite, aujourd’hui, beaucoup d’interrogations dans le Fouta. «Il a été chassé mystiquement de son village Ndouloumadji Founébé. C’est pour cela que Macky Sall ne met pas les pieds dans ce village. Pendant la campagne électorale, il a fait tout le patelin sans mettre les pieds dans ce village», lance une source Foutanké qui a préféré garder l’anonymat. Une information balayée d’un revers de la main par son oncle Samba Thimbo, sans donner d’explications détaillées. «C’est pour trouver du travail qu’Amadou est venu ici», rétorque-t-il. Et pourquoi Macky ne retourne-t-il pas dans ce village? La question laisse perplexe, ces histoires de bataille mystique ayant toujours existé dans cette partie du pays. Racine Fall, aujourd’hui chef de quartier Peulga de Fatick, est victime de cette pratique. Pour un problème de succession au poste de Jaraaf et de Farba, des titres honorifiques qui offraient des avantages en ces moments, son père est mystiquement chassé de son village de Thilogne. «Je n’ai jamais remis mes pieds au Fouta, parce que mon père me disait que si je retournais au Fouta, je mourrais », explique-il.

Loin du Fouta, dans le fief de Bour Sine Coumba Ndoffène Diouf, Macky Sall verra ses efforts couronnés par le poste de président de la République après les stations de maire de Fatick, Directeur général de Petrosen, ministre, Premier ministre et Président de l’Assemblée nationale. Une trajectoire accomplie dans la sobriété et la discrétion. La précipitation ou l’arrogance n’a jamais mis à nu ses ambitions. Macky Sall a commencé la politique dans le parti And-Jëf de Landing Savané, avant de rejoindre le Parti démocratique sénégalais à la fin des années 80. Après près de 20 ans de convenance avec le leader de Pds, il se fait des amis fidèles, mais d’autres ne passeront plus leurs vacances avec lui. Il quitte le parti pour incompatibilité de point de vue avec « la Constante ». Le voici à la plus haute station du pays, quatre ans après avoir tourné le dos au Parti démocratique sénégalais. Macky Sall succède à son ancien mentor et devient le quatrième Président de la République du Sénégal, le soir du 25 mars 2012. Le Fouta peut exulter, faire des gris-gris avec les chants du terroir. Fatick savoure la joie d’une hospitalité gagnante. Le Sénégal se projette dans l’ère des leaders post-indépendance.            

Ousmane Fall, envoyé spécial à Fatick.

Le Pays au Quotidien



Vendredi 14 Septembre 2012 - 14:30



Avis des Setalnautes

1.Posté par bayel ba le 22/02/2014 12:03 | Alerter
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Ndouloumadji Founébé, terre interdite aux chefs politiciens: la preuve du contraire!.

8 juillet 2010, 23:30



Les chefs politiques sont des " persona non grata" à NDOULOUMADJI FOUNEBE , voici la preuve du contraire.

Depuis des années notre village est vu comme un lieu où aucun politicien n'ose accéder. Cela a tant gené les jeunes ambitieux voulant voir développer leur village à travers la politique. Certe c'est vrai mais qui n'en a pas accès?Voyons.

A l'époque, le chef de canton venait régulièrement au village pour recupérer les impots et au lieu de prendre juste son dù il maltraitait les villageois. Il prenait une partie de leur bétail, leur récolte. Bref, tout ce que le chef de canton désirait et dès fois meme il les tabassait s'ils s'opposaient à l'une de ses voeux. Après plusieurs années de souffrance les sages du village se sont donc concertés pour trouver une solution qui mettra fin aux maltraitances répétitives qu'ils subissaient chaque année de la part du chef de canton. Aux termes de leurs concertations ils trouvent une solution qui est de prier pour le village et pour sa subsistance humaine présente et future. " Que le tout puissant nous débarasse de ces criminels,qu'il nous préserve de toute personne ayant l'intension de sémer le désordre dans le village ou de maltraiter ses fils telque le chef de canton le fait" telle était leur prière ainsi éternellement exaucée.

Après etre averti de ne plus venir dans le village, le sort de l'un des chef dénommé El FEHKY, trés curieux et qui voulait coute que coute savoir la cause de cet avertissement puis leur faire souffrir, est la preuve évidente que la prière des sages est exaucée.

Ainsi les chefs de canton se sont mis à l'écart de notre cher village sous prétexte qu'ils vont mourir. Mais non, c'est qu'ils n'ont pas respecté les règles! Jusqu'à nos jours toute personne quelque soit son statut, qu'il soit "ordinaire", chef de canton, politicien ou je ne sais qui, n'ayant aucune autre intension que de semer le désordre dans le village ou de maltraiter ses fils verra son sort. Donc tout personne surtout politicienne qui n'a pas ces intensions nous l'accueillons à bras ouvert,qu'il soit le bien venu. Et Dans le cas contraire qu'il assume ses responsabilités. Tout cela donc laisse à comprendre que nous ne sommes pas des ....comme le prétendent certains de nos voisins. Merci à tous ceux qui me comprendront. A suivre pour d'autres compléments inchallah.

Tout mon respect à tous les personnes qui se battent pour le développement du fouta en particulier de NDOULOUMADJI FOUNEBE. Dieu vous bénisse!

2.Posté par saliou ba le 11/08/2014 14:08 (depuis mobile) | Alerter
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Ce village Ndouloumadji founébé qui a vu jour dépuis le 16èm siecle aprés l éclatement d un grand village de "Doumma" situé en mauritanie actuel prés de Mbagne.il est causé par la peur de trahision des moeurs qui avaient plusieurs tanté de les éffacer. leur depart avait créé la naissance de plusieurs villages Gadiobe ,pété, diaba ,lydoube, ndouloumadji Founebé ,ogo ...etc. La mosquée bénite posée la premiére pierre par Imam Abdoul khadre kane l une des premiére dans la zone. Les arrieres grands parents du

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