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Lettre ouverte adressée au ministre de sa santé et de l'action sociale


Lettre ouverte adressée au ministre de sa santé et de l'action sociale
Madame le Ministre, je voudrais attirer votre attention sur une situation poignante et malheureuse que j’ai eu la guigne de vivre ce vendredi 16 octobre 2015, sur le chemin du retour de la grande mosquée de « Castors », après la prière hebdomadaire de « Diouma ». Il  est 14 heures quinze minutes, lorsque, cheminant avec un oncle et voisin de quartier, diplomate retraité de son état, nous échangions sur les problèmes de notre localité et de l’hygiène dans les mosquées. 

Au moment de conclure notre discussion, nous aperçûmes soudain, à cent mètres, un jeune homme, s’affaler à plat ventre, sur la route asphaltée qui dégageait une chaleur torride. Ainsi, nous nous précipitâmes pour nous rendre à son chevet,  ce qui nous permit de découvrir qu’il s’agissait d’un quidam bien habillé, d’une vingtaine d’années, victime d’un malaise. 

Fortuitement, cela s’est passé devant la maison familiale, de feu notre regretté Cheikh NIANG, sise à Dieuppeul 2, un des infirmiers de SOS – Médecins disparus récemment dans le crash de l’aéronef de Sénégal – air. Je me permis d’enjoindre les deux jeunes témoins de l’accident de le soulever minutieusement de la chaussée, pour le poser sur les marches de l’escalier du magasin d’en face et je saisis d’urgence le commandant de la caserne des sapeurs pompiers de Dieuppeul dont les hommes rappliquèrent automatiquement. 

A peine, arrivés sur les lieux, l’un des soldats du feu qui conduisait le véhicule de service reconnut l’infortuné dont une partie du  visage trempée de sueur, était recouverte de sable. Ce dernier tonna à haute voix : « Monsieur,  je reconnais très bien ce garçon ; je crois que ça doit être  la cinquième fois que nous venons à son secours. Je me rappelle l’avoir recueilli un soir, vers une heure du matin, aux alentours de l’université Dakar Bourguiba et transporté à l‘hôpital.»  

L’un des secouristes l’enquêta sur son identité et son adresse. Il grommela : «  Bassirou GAYE, originaire de Kolda, précisément du quartier de « Kounkané », demeurant à Diamagueune  chez sa tante Moussou AIDARA.». Le hic, c’était que le malade n’avait aucune pièce d’identification, mais détenait par devers lui un sachet de pharmacie contenant une boîte de médicaments et  les hommes en bleu m’informèrent de la procédure à suivre en de pareilles circonstances, avant de me dire que dans ce cas d’espèce, il faut que je me  constitue, momentanément tuteur du jeune pour qu’il  puisse prétendre aux soins médicaux appropriés, une fois arrivés à l’hôpital.  

 Mon tapis de prière à la main, j’obtempérai et nous nous rendîmes à l’hôpital général de Grand Yoff, à bord de l’ambulance. Arrivés au service d’urgence, les secouristes s’en ouvrirent aux deux toubibs de service qui vérifièrent d’abord ses constantes, 37 degrés C de température et le soumirent à un feu - roulant de questions avant de m’apprendre qu’ils n’étaient pas en mesure de l’interner vu que le malade jouit d’un statut d’inconnu. Pour preuve, dans le couloir d’à côté, une dame non identifiée y est couchée depuis six mois sans aucune attache familiale et bénéficiant des soins nécessaires et de leurs attributs. Par conséquent, il était impossible de trouver une quelconque alternative à cette triste situation.  

M’ayant convaincu de le laisser partir parce que ne remplissant aucun critère d’éligibilité aux soins médicaux, je me rendis compte de la véracité des propos des sapeurs pompiers ayant précédé à notre déplacement. Mon sang ne fit qu’un seul tour lorsqu’un infirmier lança : «Il faut l’amener loin d’ici et l’abandonner à son sort. ». Je ne me fis pas prier pour riposter énergiquement. 

Hélas, la mort dans l’âme, au paroxysme de mon désespoir et de mon affliction, nous quittâmes l’hôpital dans les mêmes conditions, à bord du véhicule rouge qui nous a reconduits au carrefour de Castors où, après notre descente, les secouristes prirent la direction de l’hôpital Principal pour une intervention d’urgence.  

Abattu, je remettais à l’impécunieux de quoi se payer le transport devant le mener à son domicile sans manquer de lui prodiguer des conseils quant au comportement d’un bon citoyen, je veux dire la recherche immédiate de la carte nationale d’identité dont il ne faut jamais se séparer… 

Madame le Ministre, il m’échoit l’opportunité de vous interpeller par rapport à cette problématique de prise en charge médicale d’une certaine classe de citoyens en détresse, victimes d’accidents, parfois vivant dans l’extrême pauvreté, autant dire qui n’ont pas le minimum requis pour se présenter devant un médecin en cas de besoin.  

Madame le Ministre, il n’est pas rare d’entendre parler, à travers les médias, des citoyens sénégalais dénoncer avec véhémence, ces dysfonctionnements de notre système de santé quant à la prise en charge d’un parent malade refoulé de l’hôpital, valsant d’une structure de santé à une autre, faute d’argent ou de papiers justificatifs jusqu’à ce mort s’ensuive. 

Madame le Ministre, les sapeurs pompiers avaient raison de tenter de me faire l’économie du déplacement sitôt qu’ils avaient fait le point sur son identité ; ce que je ne pouvais accepter par humanisme d’abord, non assistance à une personne en danger et que sais je… 

Madame le Ministre, dans l’optique des résultats obtenus par votre département dans le cadre des progrès significatifs réalisés quant aux objectifs du millénaire en matière de santé et aux directives du Président de la République dans ce secteur, il faut, à mon humble avis, trouver un paradigme à ces situations malheureuses quand bien même, au troisième millénaire, il est inadmissible de voir un citoyen sénégalais circuler, à tout le moins, sans la modeste carte nationale d’identité. Il en est de même du coût assez élevé de la mammographie hors de portée de la bourse de la sénégalaise moyenne.  

Madame le Ministre, dans la même veine, nous nous réjouissons de vos réussites, votre équipe avec, et dont la compétence s’est encore illustrée, aux yeux du monde, par vos performances dans la lutte contre ébola, comme en atteste le satisfecit du système des Nations Unies à votre endroit – plus aucun cas dans le pays et le traitement curatif de l’étudiant guinéen atteint ;  ce qui a, de nouveau, contribué à rehausser le prestige de notre pays. Félicitations !!!  

Madame le ministre, vu l’envol de l’Agence de la Couverture Maladie Universelle, à cheval sur son tableau de bord et dont les performances sortent des limbes sur toute l’étendue du territoire, pour ne citer que la prise en charge médicale des enfants de zéro à cinq ans, des adultes de plus de soixante ans, les paiements des dettes de l’Etat aux hôpitaux, la prolifération des mutuelles de santé dans les collectivités locales et j’en passe, les contributions citoyennes du genre aidant, l’amélioration de l’accueil dans les structures de santé, nous osons espérer obtenir des résultants probants eu égard à la réalisation des objectifs de santé publique à vous assignés par le Chef de l’Etat, pour le grand bonheur de nos concitoyens. 

Je ne doute point de l’oreille attentive que votre autorité prêtera à cet appel citoyen qui s’inscrit dans la dynamique de la participation citoyenne comme élément de mise en œuvre des projets et programmes en matière de santé publique, gage de l’émergence. 


Mame Abdoulaye TOUNKARA 

Ex premier adjoint au maire de la  

Commune de Dieuppeul - Derklé
 


Mardi 20 Octobre 2015 - 05:44





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