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Faut pas forcer !


Pierre Goudiaby Atepa est un homme porté vers la paix et le dialogue des cultures et des peuples. Avec le Collectif des cadres de la Casamance, il continue de poser des actes dans le sens de créer les conditions d’une paix durable dans la région australe du pays durement frappée par une rébellion armée depuis 30 ans. Les  cadres casamançais, en toute discrétion, prennent des contacts  avec les milieux les plus réfractaires à la paix qui garantirait une place à la région de Casamance dans un Etat unitaire sénégalais. Mais la dernière initiative que viennent de prendre les cadres casamançais dans une missive adressée au Président Macky Sall, aussi généreuse et noble que puisse être l’intention qui l’anime, ne pose pas moins problème. Pierre Goudiaby Atepa demande notamment à Macky Sall, «la levée du mandat d’arrêt international lancé contre Salif Sadio. Cette mesure serait d’autant plus opportune que l’intéressé aurait réaffirmé sa volonté de négocier avec l’Etat du Sénégal». Il ne le dit pas, mais avant d’écrire ces lignes, Pierre Goudiaby Atepa a eu des contacts probants, avec le chef de guerre, qui l’autorisent à croire à la bonne disposition de Salif Sadio de dialoguer et d’envisager d’enterrer la hache de guerre.
Il reste que le Président Macky Sall n’a aucun moyen de satisfaire la demande des cadres casamançais. On ne voit pas comment, dans un Etat démocratique moderne, un chef d’Etat, chef de l’Exécutif, peut faire lever un mandat d’arrêt émis par un juge à l’encontre d’un justiciable. La seule possibilité qui s’offre à un chef de l’Etat serait d’user d’un levier purement politique par le biais d’une loi d’amnistie. Dans les circonstances actuelles et l’état des prémices de discussion avec le Mfdc, il serait très prématuré pour le gouvernement de Macky Sall de prendre l’initiative d’une loi d’amnistie en faveur des irrédentistes casamançais. Pour donner une suite à la demande formulée par les cadres casamançais, la seule issue serait que Salif Sadio accepte de se livrer aux Forces de sécurité chargées de l’exécution du mandat d’arrêt et après son incarcération et son inculpation, qu’il bénéficie d’une liberté provisoire qu’il aura demandée et à laquelle le Parquet ne s’opposerait pas. Qui peut donner une telle garantie à Salif Sadio ou à Mamadou Krumah Sané ?

L’idée à la base de la demande de l’association des cadres casamançais est dangereuse et inacceptable. Ainsi, le président de la République serait omnipotent et pourrait décider à la place de la Justice. Les démocrates et autres personnes portées sur les questions de principe de bonne gouvernance républicaine ne s’accommoderaient point d’une pareille situation. Le plus absurde est que quand un intérêt immédiat se présente, nous avons tendance à oublier les principes républicains et de bon fonctionnement des institutions dans un système politique de séparation des pouvoirs entre des pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif tel que défini par Montesquieu.

Ce travers explique que de nombreuses personnalités de la société civile et de partis politiques demandent avec insistance la libération des manifestants arrêtés les 23 et 27 juin 2011. Certains parmi eux accusent même le gouvernement et les membres du M23 de lâcheté pour avoir laissé les jeunes manifestants à leur propre sort. Ces manifestants ont mérité de la Nation. Ils ont combattu un système politique inique et ont participé à la sauvegarde de nos institutions démocratiques et leur sacrifice a été déterminant pour faire tomber le système Wade. Mais pour autant, leur libération doit obéir à l’observation de certaines règles. Quelle que puisse être la volonté de les voir élargis de prison, nul ne saurait passer outre les procédures légales que seule Dame justice peut mettre en œuvre. Ainsi, devrait-on attendre que ces manifestants finissent d’être jugés et que les condamnés bénéficient de mesures de grâce ou de l’adoption d’une loi d’amnistie. Tout le monde doit s’accorder sur le fait que le Président Macky Sall ne peut encore compter sur une majorité parlementaire qui voterait aisément une loi d’amnistie. Ceux qui avaient combattu les intrusions du président Abdoulaye Wade dans le fonctionnement des institutions judiciaires ne peuvent pas accepter les mêmes dérives de la part de Macky Sall pour la simple raison que les détenus concernés seraient de leur camp politique. L’impatience de voir ces manifestants élargis est sans doute légitime mais les «camarades» arrêtés pour les manifestations de l’historique mois de juin de l’année dernière devront prendre leur mal en patience. C’est peut être cynique mais les conquêtes démocratiques exigent un tribut. Des militants seront injustement emprisonnés, d’autres en mourront tandis que d’autres seront marqués à vie par des brimades et des actes de répression.
C’est une loi humaine que les dominants ont toujours des tendances dictatoriales et peut-être qui explique que le Président Macky Sall ait cédé à la mauvaise tentation de violer délibérément la loi électorale en utilisant son image dans une campagne pour des élections législatives auxquelles il n’est pas candidat. Cette forfaiture est d’autant plus inacceptable qu’il ne devrait pas y avoir d’équivoque sur cette question de l’utilisation de l’image du président de la République dans une campagne électorale aux élections législatives. On se souvient qu’en 2001, l’utilisation de l’image du président Abdoulaye Wade avait provoqué un tollé et la justice avait fait jurisprudence en tranchant la question en décrétant l’illégalité d’une telle démarche. Assurément, Macky Sall n’avait pas besoin de prêter ainsi le flanc.

Par Madiambal Diagne

Source: Le Quotidien


Mercredi 27 Juin 2012 - 16:23





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