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« DJIHAD », « DJIHADISME », « GUERRE SAINTE » : PR. FERJANI DE TIMBUKTU INSTITUTE APPELLE À PLUS DE PRÉCAUTION TERMINOLOGIQUE


« DJIHAD », « DJIHADISME », « GUERRE SAINTE » : PR. FERJANI DE TIMBUKTU INSTITUTE APPELLE À PLUS DE PRÉCAUTION TERMINOLOGIQUE

EXTRAIT

Pour aborder la question de l’islam et de la violence – autrement qu’à travers des simplifications réductrices –, nous rappellerons les termes du débat actuel avant de tenter une reconstitution de la généalogie des conceptions revendiquées par les uns et les autres, afin de voir ce qui relève des croyances fondamentales et des faits fondateurs de l’islam, et ce qui relève de l’histoire, des enjeux socio-politiques et des idéologies de combat.(…)

C’est à l’extrémisme des minorités activistes que l’on doit les premières formulations de l’opposition dâr al-harb/dâr al-’islâm présentée aujourd’hui comme consubstantielle de l’islam. Cette opposition ne concernait pas au départ la division du monde en deux parties – « la maison de l’islam » où s’impose la loi de l’islam, et « la maison de la guerre » qui couvre le reste du monde, « jusqu’au triomphe final et inévitable de l’islam sur l’incroyance ». Elle visait, pour les insurgés contre les autorités musulmanes, à légitimer leur action en présentant les territoires de ces autorités comme un domaine où le recours à la guerre était non seulement licite mais aussi obligatoire : ils ne désignaient pas quelque autre pays non musulman, mais bien des territoires dirigés par des musulmans dont ils contestaient la légitimité. C’est du côté du pouvoir, et de ses théologiens, qu’est venue la notion de dâr al-’islâm, dans laquelle tout recours aux armes serait un fitna, un désordre. L’objectif était la sacralisation de l’autorité en place, et la présentation de toute dissidence comme une atteinte à l’intégrité de l’islam et de « son territoire »(…)

Une question aussi cardinale ne peut être abordée uniquement à travers des catégories pseudo-juridiques – du soi-disant droit musulman ou de la Loi islamique – complètement déconnectées des processus historiques qui les ont produites et qui en déterminent les significations. Elle doit être approchée dans sa complexité et en tenant compte de ses imbrications concrètes avec les réalités humaines et les enjeux qui conditionnent le choix de la paix ou de la violence par delà les fidélités et les appartenances culturelles et religieuses de ceux qui sont amenés à faire ce choix. S’il est légitime de prendre en compte les spécificités des religions, des cultures, des situations concrètes pour éviter les pièges de l’ethnocentrisme, il ne faut pas pour autant sacrifier l’universalité de l’humain sur l’autel du culturalisme et des conceptions essentialistes, réduisant les groupes humains et leurs représentations à des déterminations figées et sans histoire, ou à des systèmes qui les dresseraient fatalement les uns contre les autres. Cette conception négatrice de l’universalité de l’humain et de ses droits inspire les prophètes de la guerre des cultures, ou du « clash des civilisations », et tous les xénophobes de toutes les sociétés.(…)

Le texte entier peut être consulté ici



Mercredi 4 Mai 2016 - 07:25





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