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Boko Haram : l'heure de la coopération régionale a-t-elle enfin sonné ?

SETAL.NET-Rien ne va plus entre le Nigeria et les pays frontaliers, qui reprochent à Abuja de laisser Boko Haram essaimer dans toute la région. Du coup, Tchad, Niger, et Cameroun se mobilisent en dépit de la passivité apparente d'Abuja.


Boko Haram : l'heure de la coopération régionale a-t-elle enfin sonné ?
Le Cameroun n'en peut plus de la passivité du gouvernement nigérian face aux incursions de Boko Haram dans le nord du pays. Les tensions entre Abuja et Yaoundé, rampantes depuis 1994 et le conflit autour de la péninsule de Bakassi, s'exacerbent. "À croire que le Nigeria ne fait rien contre Boko Haram afin de nous déstabiliser ! Ou peut-être espère-t-il nous laisser gérer seuls son fardeau ?" s'agace un officier camerounais. Un ressentiment certes un brin paranoïaque, mais partagé par l'ensemble des voisins de la première économie d'Afrique de l'Ouest. Et l'absence d'un porte-parole nigérian digne de ce nom à la réunion de Niamey, le 20 janvier, n'a fait qu'aggraver la crise diplomatique. "L'ambassadeur nigérian [seul représentant envoyé par Abuja] s'est fait sérieusement secouer", raconte un observateur européen présent au sommet. Car du Tchad au Niger en passant par le Cameroun, les bruits de bottes se font plus audibles à mesure que la menace grossit et que le groupe terroriste s'engouffre dans des zones difficiles à contrôler. Avec l'intervention des soldats tchadiens au Cameroun mi-janvier, et la décision des parlementaire nigériens d'autoriser l'envoi de militaires au Nigeria, l'heure de la co­opération régionale a-t-elle enfin sonné ? Sur le papier, la mise en place d'une force régionale composée de 2 800 militaires a été actée fin 2014 entre certains pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad) et le Bénin, mais elle peine à se concrétiser. Raison pour laquelle le président camerounais, Paul Biya, qui sait que ses 2 000 militaires ne peuvent contenir seuls les violents assauts de la secte, accueille les soldats d'Idriss Déby Itno sur son sol. De son côté, le Tchad, enclavé, ne pouvait pas courir le risque de voir ses voies d'approvisionnement coupées par Boko Haram. Mais jusqu'où pourra-t-il aller ? En pleine campagne présidentielle, le président nigérian, Goodluck Jonathan, refuse pour l'heure toute intervention chez lui... S'ils consentaient à un droit de poursuite mutuel, Cameroun et Nigeria pourraient sans aucun doute ralentir l'avancée du groupe terroriste. Passant outre cette guerre de clochers, le Tchad aurait donc lancé, fin janvier, des opérations en territoire nigérian... Plus de 100 000 réfugiés Quant au Niger, dans l'incapacité matérielle de mener une offensive, il absorbe les résidus de cette guerre. "Depuis des mois, nous recueillons des soldats nigérians en fuite, avant de les renvoyer dans leur pays", confie un officier proche du président Mahamadou Issoufou. Déjà plus de 100 combattants de Boko Haram s'entassent dans les geôles nigériennes, tandis que plus de 100 000 réfugiés ont franchi la frontière, pris en charge par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui ne pourront, seuls, gérer cet afflux. Aux risques croissant d'attentats, de recrutement et d'implantations de la secte sur son sol s'ajoute donc, pour Niamey, celui d'une crise humanitaire. "J'ai bien peur que le Nigeria ne fasse rien d'ici à l'élection. Ils ont complètement abandonné la défense de leur territoire", poursuit notre officier. Si la France et les États-Unis, qui ont établi des bases militaires au Niger, ne laisseront pas les hommes d'Abubakar Shekau s'aventurer trop avant, hors de question pour l'opération Barkhane, concentrée sur la bande sahélienne, d'ouvrir un autre front. Pour l'instant, elle fournit du renseignement - tout en se demandant quel usage en est fait - et réfléchit à la mise en place d'une base à Diffa, à la frontière avec le Nigeria. Mais dans le contexte antifrançais qui prédomine au Niger, l'initiative pourrait être mal reçue. Pour l'heure, Paris préfère donc adopter une posture de "conciliateur" entre les pays touchés.


Mardi 10 Février 2015 - 12:57





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