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Ziguinchor se vide de ses jeunes filles pour Dakar : Ces « bonnes temporaires » entre désespoir et grossesse

Comme chaque année, en cette période de vacances scolaires, la destination Dakar est la plus prisée à la gare routière de Ziguinchor. Parmi les voyageurs, on dénombre des cohortes de jeunes lycéennes en partance vers la capitale où elles travailleront comme femmes de ménage pendant l’été. Au bout de ce périple, désillusion, déception et grossesse non désirée sont souvent au rendez-vous.


Ziguinchor se vide de ses jeunes filles pour Dakar : Ces « bonnes temporaires » entre désespoir et grossesse
En prenant place dans les cars à destination de Dakar, les filles du sud, après une année académique remplie, caressent le doux rêve de dégoter un travail afin d’économiser une peu d’argent, indispensable pour la poursuite des études. Cependant, pour la plupart d’entre elles, le rêve vire souvent au cauchemar. Nombreux sont celles qui, après trois mois passés à Dakar, déçues, rentrent au bercail avec dans leur bagage une grossesse.

Et chaque année, le constat est toujours le même. Le nombre de grossesse chez les lycéennes et collégiennes augmente de manière considérable. Surtout chez celles qui avaient emprunté les chemins du Nord. Alors qu’elles pensaient épargner de l’argent, après trois mois de dur labeur, pour s’acheter des fournitures scolaires et autres articles, c’est plutôt les frais d’ordonnance qui vont absorber la totalité du butin amassé.

Selon cet enseignant muté à l’inspection d’académie de Ziguinchor « la situation est alarmante. Beaucoup d’élèves qui passent leurs vacances à Dakar nous reviennent enceintes. La conséquence, bon nombre d’entre elles, suspendent leurs études. D’autres désertent tout bonnement les salles de classe ». D’ailleurs, il attire l’attention des parents d’élèves sur la situation. « Il faut que les parents d’élèves trouvent une solution pouvant mettre un terme à ce phénomène qui prend de l’ampleur dans la région », suggère t il.

Mariama S. une mère de famille dont l’une des filles, en classe de seconde, est tombée précocement enceinte, l’année dernière à Dakar, confie son amertume. « Ma fille m’a trahie. Je comptais beaucoup sur elle ; car, elle est la seule parmi mes cinq enfants qui acceptait d’étudier. Je misais beaucoup sur elle. Au début je ne voulais pas la laisser partir à Dakar travailler comme bonne. Mais, devant son insistance, j’ai fini par céder et voilà le résultat ». Désorientée, elle confie que sa fille, brillante élève a dû arrêter les études pour s’occuper de son bébé.

Au quartier de Lyndiane, véritable pourvoyeur de bonnes, nous avons fait la connaissance de M. D. une fille mère qui a accepté de se livrer à nous. « Je ne conseillerai jamais mes sœurs de tenter cette aventure, car le chemin est parsemé d’embûches. Soit on est malmené comme bonne dans les familles, soit on est exploité sexuellement », explique la pauvre fille, qui regrette à jamais qui regrette le jour où ses pieds ont foulé le sol de la capitale, en une matinée de juillet 2010. « J’étais partie à Dakar pour travailler, afin de pouvoir aider ma mère. Comme c’était la première fois que je découvrais cette ville, j’ai été emportée par les sirènes de la capitale. Chaque soir, c’est le fils de mon employeur qui me déposait là où je résidais. Du coup, une relation s’est tissée entre nous. Pour moi, c’était de la gentillesse que ce dernier manifestait à mon endroit, en me choyant de petits cadeaux et gâteaux, les samedis soir. Mais, au finish, j’ai dû céder devant ses avances. De cette union, je suis tombée enceinte », se souvient-elle, les yeux pleins de larme. Déçue, notre interlocutrice nourrit une haine à l’endroit de son petit ami qui a refusé d’assumer la paternité de l’enfant.

« C’est un garçon qui me dégoûte à jamais. Il a refusé, catégoriquement, de reconnaitre son enfant avec la complicité de ses parents. Ces derniers, lui ont sommé de tout nier, avant de me limoger. Et aujourd’hui je me retrouve avec un enfant qui ne connaîtra jamais son père.

Toujours dans ce même quartier périphérique de la banlieue ziguinchoroise, Aminata, nom d’emprunt, revient sur sa mésaventure de l’année dernière. « La plus grande erreur de ma vie fut de tomber enceinte lors de mes vacances à Dakar », se souvient elle. Ironie du sort, l’auteur de la grossesse est originaire du même village qu’elle, Lyndiane. D’ailleurs celui-ci n’a pas hésité à assumer ses responsabilités.

Beaucoup de filles reviennent de Dakar troublées. Car si ce n’est pas la grossesse c’est la désillusion. Tida se souvient encore de l’attitude de sa patronne. « Je passais la nuit dans une chambrette, qui faisait office de cuisine. J’étais la première à me lever et la dernière à rejoindre le lit. Je travaillais sans répit. Mais, je prenais ma situation avec philosophie, car, je me disais que j’étais venue chercher de l’argent et qu’un jour, tout cela sera un mauvais souvenir que je raconterai à mes enfants », se souvient notre interlocutrice qui suit une formation en gestion et comptabilité.

La Casamance est par excellence un vivier de bonnes pour les ménages dakarois. Cependant l’aventure de la ville se transforme souvent en désespoir. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir des enfants, à Ziguinchor, qui n’ont jamais vu et connu leur géniteur.

Lamine Sagna

Bamba Toure

Vendredi 26 Juillet 2013 - 06:25





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