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Pour en finir avec le viol !

Comment en finir avec le viol ? Il ne s’agit nullement ici de voir les voies et moyens pour éradiquer le viol, mais plutôt de voir comment arriver à ne plus réduire cet acte à son expression sexuelle.


Pour en finir avec le viol !
Il n’existe même pas. En effet, le viol n’est pas un acte sexuel, il englobe plus ou moins que cela. Et c’est sur ce qu’il englobe que l’on devrait mettre l’accent pour ne plus emprisonner définitivement les victimes dans une position mortifère et éviter de passionner inutilement les débats. En quoi faisant ?

Tout d’abord mettre l’accent sur le fait que le viol est une atteinte à l’intégrité corporelle d’un individu quel qu’il soit, qui se refuse à entretenir une relation sexuelle avec une ou plusieurs autres personnes. Pourquoi mettre l’accent sur le corps et non sur le sexe ? Cela, pour éviter de réduire et de circonscrire l’acte autour du sexe et pour éviter de passionner les débats. En matière sexuelle, on a souvent tendance à passionner inutilement les points de vue. Et ce aussi bien dans le cadre marital, qu’en dehors de ce cadre. Ainsi, si l’on mettait l’accent sur le fait que le viol est une atteinte à l’intégrité corporelle de quelqu’un, l’on pourrait ainsi le traiter comme les autres atteintes corporelles auxquelles tout un chacun d’entre les individus pourrait se confronter. Com­bien de fois des individus ont été agressés corporellement sans que cela ne suscite tous ces débats passionnés et puérils ? On ne peut même pas les énumérer. Mais, le résultat le plus heureux, si l’on put dire, c’est que ces agressés, sans doute sont-ils choqués, mais ne se considèreront pas toujours comme d’éternels handicapés. Ils réapprennent à vivre avec l’aide de tout le monde, sans pour autant que ce monde les considère comme des condamnés à vie. Et c’est heureux, parce qu’on les considèrera comme étant capables de résilience. Ce qui n’est pas le cas avec les victimes de viols. On les considère toujours com­me des individus incapables de dépasser cet événement douloureux. Et ce qui aggrave cette situation, c’est cette passion avec la­quelle on traite ce fait. On surenchérit toujours outre mesure. Mais, qu’est ce qui explique que l’on a toujours du mal à se départir de nos passions quand on parle de sexe ? Les faits divers sexuels sont habituellement de formidables dispositifs d’excitation des passions basses du public. Mais, c’est cette passion qui, à mon avis, enferme beaucoup plus les victimes, que l’acte en tant que tel, aussi ignoble soit-il. Les violés ont aussi le droit de dire que ça aussi ça passera, comme tous les autres événements douloureux auxquels un individu peut se confronter.

Cette passion a atteint son paroxysme avec les féministes américains particulièrement, et du monde entier d’une manière générale, pour qui le viol  «est pire qu’un assassinat» ! Cette prise de position nous introduit dans notre second argumentaire qui consiste à défendre que cet acte ignoble ne devrait pas être utilisé dans ce qu’on a appelé «la guerre des se­xes», si guerre il y a. Certains féministes en font leur cheval de ba­tail­le et veulent réduire les hommes en bêtes féroces et les femmes en éternelles victimes. Ce tableau est loin de refléter la réalité complexe  des relations hommes et femmes dans une quelconque société.

Comment cette relation amoureuse entre un homme et une femme peut-elle arriver à se transformer en un instant de rien, en désastre amoureux ? Dans tous les cas de figure cette situation ne démontre par là que «cette potentialité infinie d’une métamorphose ou d’un effondrement de nos assises tel que, en un instant de rien, nous devenons envers et contre toutes nos assurances, ce tout au­tre qui nous inspire un effroi si vif». Cependant, beaucoup n’hésiteraient pas à réduire cette relation en une relation de prédation, tout en oubliant les multiples gestes et messages d’amour que l’un et l’autre ont pu se témoigner et à juste titre, jusqu’à cet instant fatal ! Instant fatal ou instinct fatal ?

Je me refuse de réduire une relation sentimentale à de la pure prédation, à moins de supposer que chaque conquête faite par l’un des conjoints est de la prédation. S’il en est ainsi, ce jeu de séduction entre partenaires peut être alors considéré comme de la prédation. Mais, personne n’a envie de le réduire ainsi. Même s’il est vrai qu’on peut toujours penser que les objectifs ne sont pas les mêmes. Certains hommes ne sont motivés que par la chair et certaines femmes que par le côté matériel. Mais au-delà de ces cas de figure, on peut supposer qu’il arrive, même si c’est quelques rares fois, des moments d’intenses sentiments amoureux. Mais, dans tous les cas de figure, puisqu’on ne peut juger de rien, un acte instantané, doit-il toujours réduire à néant, toutes les bonnes actions passées ? Si tel serait le cas, il pourrait être caractérisé comme étant de l’ingratitude. Les cas de viols dans des relations furtives n’étant pas ici pris en considération.

Ce discours ne vise pas à disculper les violeurs de quelque bord qu’ils puissent être. Il vise plutôt à chercher d’élargir les champs de vision ou d’analyse de ce fait trop réduit au sexe, alors qu’il dépasse largement et profondément ce cadre, sous quelque angle qu’on puisse le prendre. Le viol n’est pas un acte sexuel, c’est une agression physique ou corporelle et en ce sens, il faudrait le punir. Aussi bien dans le cadre marital que dans le cadre concubin ou furtif. 

Mais puisque tel n’est pas le cas dans le cadre marital, on pourrait alors croire que ce que l’on punit ici c’est plus le fait qu’il soit commis hors mariage que le fait qu’il soit commis sans consentement éclairé. Les sociétés humaines ont eu toujours du mal à tolérer la sexualité furtive hors mariage avec ou sans consentement. Par contre au sein des couples mariés, arrive-t-il qu’on se pose des questions sur la nature des relations sexuelles ? On ne cherche jamais à savoir si une femme mariée couche avec son mari parce qu’elle en a envie, ou parce que son homme lui fait des cadeaux, ou parce que sinon il se fâche ! Ce qui nous amène à poser le problème du principe de consentement.
Dans une société où les relations amoureuses sont d’abord des relations de conquête ou de domination, où les rapports de genre sont des rapports de pouvoir (où la femme est infantilisée, sinon chosifiée), où la phallocratie est encore en érection, pourrait-on parler de rapports égaux jusqu’à en déduire une sexualité basée sur le consentement. Ainsi, toutes les relations sexuelles ne seraient-elles pas des cas de viol ?
Chez nous, au Sénégal par exemple, l’acte sexuel est fait comme s’il s’agissait d’un acte unilatéral où l’homme trônant sur la femme, à sa guise, se comporterait comme bon lui semble, et ne se souciant que de son simple plaisir. La fem­me, elle, dos à terre, comme terrassée, soit inerte, soit se chargeant d’amener son partenaire au 7e ciel. Elle serait toujours là pour son partenaire mâle qui aurait tous les droits sur elle, même celui de lui faire l’amour sans son consentement selon certaines interprétations religieuses. Elle n’aurait pas le droit de se refuser à son homme quel que soit le motif. Alors que l’homme pourrait la bouder magistralement au cas où elle ne se comporterait pas comme il faut. 
Alors, faudrait-il punir tout le monde parce que dans ces cas de figure, cela ne diffère en rien du viol ? Dans tous les cas de figure, punissez sans passion ! La justice doit être rationnelle et non passionnelle !

Voilà, je suis soulagé de m’être enfin décidé à dire ce que je retenais depuis longtemps… en attendant que quelqu’un le fasse !


Mamadou Moustapha WONE
Sociologue


Jeudi 20 Septembre 2012 - 13:31





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