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Les ex-détenus de Salif Sadio racontent...Dans l’enfer des otages - «Nous étions gardés ensemble et ligotés entre 4 murs dans un bâtiment de 24m2»


Les ex-détenus de Salif Sadio racontent...Dans l’enfer des otages - «Nous étions gardés ensemble et ligotés entre 4 murs dans un bâtiment de 24m2»
Les 8 militaires qui étaient pris en otage par des maquisards du Mfdc dirigés par Salif Sadio sont revenus de loin, de très loin. Ils ont conté aux services de renseignements de l’Armée sénégalaise les conditions de leur détention dans l’enfer de leur prison qu’ils disent si… proche des habitations gambiennes. Certains parmi ces ex-otages continuent de bénéficier d’un encadrement psychiatrique, car présentant des symptômes de graves traumatismes.

Depuis leur rapatriement au Sénégal, le dimanche 9 décembre 2012, à bord d’un avion militaire affrété par la Gambie, les huit militaires sénégalais détenus pendant toute une année par Salif Sadio, le chef de guerre du Mouvement des forces démocratiques de Casa­mance (Mfdc), ont été gardés en observation et pour des soins à l’Infirmerie hôpital militaire de Ouakam (Iho). Depuis samedi dernier, trois d’entre eux ont été autorisés à regagner leurs domiciles respectifs. Toutefois, ils ont été convoqués pour hier après-midi dans les locaux de l’Iho. Les cinq autres sont encore à l’Iho où ils continuent de bénéficier d’un encadrement psychiatrique sous la direction du Dr Campbell. Les otages libérés gardent des séquelles de leur enfermement et révèlent des «symptômes traumatiques psychiatriques inquiétants liés aux conditions de leur détention».

Une prison si… proche de la Gambie
Les otages qui étaient arrêtés par les maquisards dirigés par le chef de guerre de «Atika» en décembre 2011 et janvier 2012, ont raconté de manière détaillée les conditions de leur détention aux enquêteurs de la sécurité militaire sénégalaise. Une équipe de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (Ddse) de l’Armée nationale a eu à les interroger à plusieurs reprises pendant de longues heures, afin de procéder à «un débriefing» comme on le dit dans le jargon militaire. Les otages ont notamment expliqué «avoir été gardés dans un endroit fermé, entre quatre murs, un bâtiment aux allures d’une prison avec une longueur d’environ 6 mètres et une largeur de 4 mètres. Ils ont toujours été gardés ensemble et ligotés». L’indication d’une construction en dur leur servant de geôle a fait penser à la Ddse que les otages auraient été gardés en territoire gambien, surtout que les services de renseignements de l’Ar­mée sénégalaise avaient reçu une information selon laquelle les otages se trouveraient depuis plusieurs mois sur le sol gambien précisément dans le district de Soma, non loin de la frontière entre le Sénégal et la Gambie.  

Sur ce point, les ex-otages ont indiqué ne pas savoir leur lieu de détention. «La seule certitude est que ce n’était pas dans le maquis car, nous avons localisé avec précision les positions de Salif Sadio et de sa bande dans le maquis et il n’y existe pas de construction en dur. Autrement, nos avions et hélicoptères de reconnaissance au­raient identifié le bâtiment et cela pourrait servir de cible à des bombardements», explique un officier sénégalais. Notre interlocuteur se veut formel : «Dans les cantonnements de Salif Sadio, on ne trouverait que des bunkers c’est-à-dire des excavations fortifiées, des caches creusées dans le sol comme on en avait trouvé à Youtou, une des bases de Salif Sadio qui avait été démantelée.» Il s’y ajoute que les témoignages des otages précisent que leur lieu de détention se trouverait en zone habitée car, ils entendaient des conversations et des bruits domestiques. «Quand on nous sortait, nous avions systématiquement les yeux bandés et les mains entravées», a déclaré un des otages. Seulement, poursuit-il, «il nous arrivait d’entendre les tirs d’obus de l’Armée sénégalaise qui pourchassait les troupes de maquisards ainsi que les vrombissements du Rallye-guerrier. Nous craignions beaucoup de faire l’objet de bombardement».

Une vie d’otage : «On avait un repas pour la journée»

Les otages affirment n’avoir pas fait l’objet de sévices ou de brimades de la part de leurs geôliers. «Ils étaient plus ou moins bien traités. Ils recevaient une alimentation frugale. Un petit déjeuner leur était servi et un seul repas l’après-midi, toujours entre 15 heures et 17 heures. Ce traitement ne procède pas d’un quelconque ostracisme car, même les rebelles n’ont qu’un repas par jour.» Les otages avaient eu à bénéficier de visites de représentants de la Croix-Rouge. Ils ont ainsi raconté à la Ddse : «A chaque visite de la Croix-Rouge, nous étions conduits en brousse, les yeux bandés et nous étions attachés à l’aller comme au retour. Nous étions ramenés dans les mêmes conditions, après le départ des représentants de la Croix-Rouge. La Croix-Rouge nous offrait toujours des effets comme des sacs de couchage, des couvertures et des médicaments et nous permettait d’envoyer des messages à nos familles. Nous étions dans une situation d’enfermement 24 heures sur 24.» En cas de maladie d’un des otages, les geôliers faisaient venir une personne qui lui prodiguait des soins.

Un sauveur nommé Président Yahya Jammeh

La libération des otages n’aura pas été simple. Le père Don Angelo Romano de la congrégation catholique Sant’Egidio s’est beaucoup employé pour obtenir la libération des otages. Il confirme avoir rencontré à ce sujet Salif Sadio ainsi que, le mois dernier, le Président gambien Yahya Jammeh. Don Angelo Romano tient à indiquer avec fermeté : «Avec toute mon autorité, je m’inscris en faux con­tre toute idée de paiement de rançon. Aucune rançon n’a été payée par personne. La libération des otages est un geste de bonne volonté de Salif Sadio et des maquisards. Nous travaillons pour le retour de la paix et nous avons senti une bonne volonté de part et d’autre. Je vous dis ouvertement qu’il n’y a pas eu de conditions posées par le Mfdc pour la libération des otages. Dès notre premier contact avec le Mfdc dans le cadre de notre mission de médiation, Sant’Egidio a demandé la libération des otages comme un geste humanitaire. Il est heureux que le Mfdc ait accédé à notre demande.»

L’homme d’église joint par téléphone depuis Rome, interrogé sur les conditions de détention des otages, explique : «Nous n’avions jamais rencontré les otages mais, nous avions des informations sur leur état par le biais de la Croix-Rouge. Les otages ont eu à envoyer des messages à leurs familles par le truchement de la Croix-Rouge». Le père Angelo ne peut confirmer ou infirmer si les otages étaient détenus en terre gambienne. Pour lui, le plus important est qu’ils soient maintenant libres et qu’une bonne perspective s’offre pour le retour de la paix en Casamance car, insiste-t-il : «Notre travail a pu convaincre Salif Sadio et les autres responsables du Mfdc.» Sant’Egidio a travaillé de façon autonome, souligne Don Angelo. «Nous avons notre équipe qui a travaillé sur le terrain de façon autonome et a fait du travail qui a donné de bons résultats et nous sommes tout à fait disposés à poursuivre notre médiation.» C’est dire que la médiation de Sant’Egidio n’a rien à voir avec l’implication de l’ancien ministre Robert Sagna, qui a eu à faire lui aussi une mission de bons offices.

Le Président Yahya Jammeh aura cependant été celui qui aura beaucoup pesé pour débloquer la situation. Avant l’acheminement des otages par vol militaire à Dakar, le chef de l’Etat gambien a eu à les recevoir pour leur dire qu’il se félicite d’avoir participé à leur libération. Yahya Jammeh s’était fait un plaisir d’offrir de nouveaux habits aux otages fraîchement libérés et leur a tenu un discours de paix et de fraternité. Il leur a notamment confié qu’il s’était certes impliqué à la demande du Président Macky Sall mais que, même si le chef de l’Etat sénégalais ne le lui avait pas demandé, lui Yaya Jammeh allait le faire en raison des liens séculaires qui existent entre peuples gambiens et sénégalais séparés par les colonisateurs. «Nous avons le même peuple. On trouve par exemple des Jammeh (ou Diémé c’est selon) au Sénégal comme en Gambie.»


Écrit par Madiambal DIAGNE

Source: Le Quotidien


Mardi 18 Décembre 2012 - 12:20





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