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Le jeûne imposé : des chrétiens et des tout-petits racontent leur Ramadan

Les privations inhérentes à l’observation du jeûne musulman se doublent de contraintes supplémentaires chez certaines catégories de la population comme les non-musulmans, les tout-petits ou les personnes âgées, dont le quotidien se trouve notamment perturbé par les changements d’horaires au travail et de menus dans les restaurants de la place.


Le jeûne imposé : des chrétiens et des tout-petits racontent leur Ramadan
Les changements induits concernent jusqu’au port vestimentaire, dans certains cas, puisque nombre de femmes tiennent à être regardantes sur leur habillement dans le souci de ne pas heurter outre mesure ou de ne pas laisser penser à des attitudes délibérées de provocation.

Les chrétiens en l’occurrence, normalement pas concernés en pratique, semblent pourtant pâtir des conséquences du jeûne musulman au même titre que les adeptes de l’islam, s’ils ne le sont pas davantage, le plus souvent à leur corps défendant, du fait de la dimension écrasante du Ramadan dans des pays majoritairement musulmans comme le Sénégal.

‘’Il y a moins de diversité dans les menus des restaurants que je fréquente. En temps normal, on avait plus de choix, mais ce n’est plus le cas’’ avec la période du jeûne musulman, constate Etienne Diouf, secrétaire administratif. ‘’Depuis le début du ramadan, déplore-t-il, c’est les mêmes plats qu’on nous propose. La restauratrice a même fermé la salle climatisée pour n’ouvrir que celle qui ne l’est pas.’’

‘’Les plats sont devenus chers dans les restaurants où les gérants ne nous proposent que des plats à base de farine comme des hamburgers et autres sandwichs. Ces plats ne sont pas consistants et il n'y a jamais de riz’’, renchérit Viviane Diatta, employée dans une entreprise de communication.

En plus de se plaindre comme Etienne des mêmes menus continuellement reconduits par certains restaurateurs notamment du centre-ville où elle travaille, Viviane peste plus encore contre le renchérissement des prix, sans que, selon elle, cela réponde à une quelconque logique.

‘’Nous n’avons pas de problème avec les musulmans, mais depuis le début du ramadan, nous éprouvons certaines difficultés comme quand il s'agit de faire le marché ou trouver du pain, sans compter les dérangements liés au bruit des voisins’’, témoigne Mary Senghor, une mère de famille à la Cité Impôts et Domaines.

Comme la plupart des mères de famille chrétiennes, Mme Senghor dit éprouver de réelles difficultés pour servir le petit-déjeuner ou le repas de midi, étant dans l’impossibilité de s’approvisionner à temps en produits de première nécessité dans des boutiques de quartier et même au marché.

‘’Ils veillent jusque tard dans la nuit en faisant des chants ou en récitant le Coran avec le volume à fond, sans se préoccuper de nous autres’’, déplore Mary Senghor.

‘’Alors que nous ne jeûnons pas, nous ne sommes pas à l’aise dans cette société’’, renchérit sa fille Félicia. ‘’Les gens nous regardent avec dédain à cause de ce que nous portons. Du coup, nous sommes obligés de nous habiller comme eux. C’est pareil quand on boit ou qu’on grignote quelque chose dans la rue, il y en a qui ne comprennent pas que tout le monde n’est pas musulman dans ce pays’’, poursuit-elle, visiblement en colère.

‘’Regardez l’heure à laquelle nous prenons notre petit-déjeuner, c’est tous les jours comme ça depuis le début du ramadan. Les rares fois où nous avons eu du bon pain, c’est moi qui me suis levé à cinq heures du matin pour en acheter’’, affirme Aimé Senghor, le père de famille.

‘’Ils (les boutiquiers et tenants de kiosques) n’ouvrent pas avant 10 heures et ils n’ont jamais de pain, sinon c’est le restant de la veille qu’ils nous proposent’’, se désole le père de la famille Senghor. Selon lui, dans ce cas, les membres de sa maisonnée n’ont d’autre choix que de se rabattre sur les biscuits.

‘’Nous n’avons le choix qu’entre le pain de la veille et les biscuits qui nous servent d’alternative au pain. Avec le ramadan, c’est comme s’il y avait une pénurie de pain. D’abord, il faut faire la queue, ensuite il y a des vendeurs qui servent d’abord les musulmans avant nous.’’

Aminata Samb n’est pas chrétienne, mais a en charge une petite fille de trois ans qui, de par son âge, n’est pas concernée par le Ramadan. Ce qui fait que certaines difficultés évoquées par les familles chrétiennes ne lui sont pas totalement étrangères. Et malgré le poids du jeûne, Aminata veille sur l’alimentation de sa progéniture.

‘’Je fais tout pour ne pas heurter les habitudes alimentaires de ma fille, même si ce n’est pas facile. C’est la seule personne qui ne jeûne pas dans la famille, mais je m’efforce de lui concocter des menus spéciaux parce je ne suis pas d’accord avec ces mères de famille qui épargnent les repas de la veille pour les petits ou les personnes âgées’’, soutient-elle.

’’Avec le jeûne, ce n’est pas facile de cuisiner, mais cela ne doit pas servir d’excuse aux mamans. Elles doivent faire des efforts dans certains cas’’, indique-t-elle.

‘’Ce que je n’aime pas dans le Ramadan, c’est qu’on prend tard le petit-déjeuner, vers 11 heures, car maman nous demande de ne pas nous lever tôt pour ne pas déranger les voisins et parce que le boutiquier n’ouvre pas le matin comme quand nous allions à l’école’’, se plaint le petit Sidate Badiane dit Papi, un garçon de huit ans vivant à la cité Soprim.


Jeudi 16 Août 2012 - 10:44





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