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Le « MFDC comme code de la route » (Par Jean Marie François Biagui)


Le « MFDC comme code de la route » (Par Jean Marie François Biagui)
En Casamance, dans le pilotage à vue du « processus de paix », tous les acteurs concernés ont, chacun, un « agenda ». Tous, sauf un : l’Etat.

Ainsi, le Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC) a-t-il son « agenda », le sien propre.
La Plateforme des femmes pour la paix en Casamance, aussi. (En témoigne la publication récente de son ‘‘Livre Blanc’’ qui coïncide si opportunément avec le retour aux affaires du GRPC). Et il en est de même pour tous les autres acteurs, à l’exception notable de l’Etat, qui, lui, dispose en l’occurrence d’un « non-agenda », avec notamment sa « politique de pourrissement » ou de « laisser faire/aller ».
 Or, la préoccupation somme toute légitime, clairement exprimée récemment sur les ondes d’une radio de la place – enfin ! – ès-qualité – ouf ! – par le secrétaire général du Collectif des Cadres Casamançais (CCC), Moussa Cissé, en ces termes : « Quel que soit le calendrier de Robert Sagna, il est temps que le GRPC termine ses travaux et livre ses conclusions au président de la République Macky Sall…On peut suspecter Robert Sagna de ne pas vouloir que la situation se termine en Casamance… », le patron du GRPC réagira en des termes plutôt sibyllins qu’« (il) ne (se) laisser(a) pas distraire par un individu qui ne parle que pour lui-même ».
 Donc, autant d’acteurs, autant d’« agendas », ou de « non-agendas », face cependant à un « MFDC comme code de la route en Casamance ». Mais un MFDC comme, avant tout, ou après tout, le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance.
 La métaphore, convoquée ici à dessein, renseigne, ou rappelle, qu’en usant du code de la route, on peut tuer. Et qu’en usant pas, on peut tuer aussi. Et qu’il n’est guère exclu que les morts sur les routes soient davantage le fait de conducteurs qui connaissent ou maîtrisent parfaitement le code de la route que de ceux qui ne le connaissent point, si l’on sait que les braconniers de la route sont généralement symptomatiquement plus attentifs ou plus alertes quand ils braconnent que les « bons » conducteurs.
 C’est pour ainsi suggérer qu’user à bon escient du code de la route, et en l’espèce du « MFDC comme code de la route en Casamance », est et demeure une gageure. Entendu que, que l’on en use ou pas, le code de la route, en l’occurrence le « MFDC comme code de la route en Casamance », ‘‘est’’. Et il‘‘sera’’, aussi nécessairement d’une part, et aussi longtemps d’autre part, que nous n’aurons daigné trouver une solution durable au « Problème casamançais ».
 Il se trouve que, au bonheur apparent ou béat des Casamançais, les acteurs attitrés du « processus de paix en Casamance » ont la particularité sinon le privilège de réguler le trafic intra ou trans-casamançais. Ce sont eux en effet qui disposent des droits de tous les conducteurs, de leur destination, voire de l’opportunité ou non de prendre la route, et quelle route ; et donc à quelle heure partir, pour quelle destination, et à quelle heure y arriver.
C’est tout l’enjeu de la légitime préoccupation fameuse du secrétaire général du CCC, éprouvée et exprimée comme telle, ès-qualité, c'est-à-dire au nom du Collectif des Cadres Casamançais, mais en aucun cas à titre personnel ; si l’on se souvient, du reste,que Robert Sagna est un père-fondateur du CCC.
L’existence même du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance dont la quasi-totalité des membres sont également membres du CCC, bien récentequi plus est, en marge du Collectif des Cadres Casamançais, consubstantiel quant à lui au « Problème casamançais » et ayant pour ambition de trouver une solution à celui-ci, n’est-elle pas, déjà, en soi, un problème ? Ou à tout le moins une incongruité ? De quoi sont-ils véritablement le nom l’ordre et la discipline qu’on dit appeler de ses vœux pour un MFDC littéralement divisé en autant de factions que chefs autoproclamés, quand on excelle soi-même à la fois dans le désordre et l’indiscipline, pour le coup voulus et organisés comme tels?

 Jean-Marie François BIAGUI
Président du Parti Social-Fédéraliste (PSF)


Mardi 22 Octobre 2019 - 07:32





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