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Samedi 26 Juillet 2025
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Dialogue national : l’opposition dresse un bilan mitigé et met en garde contre toute décision unilatérale


Dialogue national : l’opposition dresse un bilan mitigé et met en garde contre toute décision unilatérale
Après plusieurs semaines de participation au Dialogue national, l’opposition présente à ces discussions a tenu ce mardi un point de presse pour dresser un premier bilan. Si elle reconnaît des avancées dans certains domaines, elle dénonce aussi de nombreux blocages et appelle le Président de la République à respecter les engagements pris lors de l’ouverture du dialogue.
 
“Nous avons joué le jeu malgré le contexte difficile”
 
Dès le début de leur déclaration, les représentants de l’opposition ont rappelé pourquoi ils avaient décidé de participer à ce dialogue, malgré, selon eux, un climat politique tendu avec les arrestations d’activistes, pressions sur la presse, refus de prise en compte de leurs amendements.
 
Ils expliquent avoir fait ce choix pour rester « fidèles à la tradition sénégalaise du dialogue, qui a toujours permis de bâtir des consensus. » et pour défendre la démocratie, qui ne se limite pas à la voix de la majorité, mais doit aussi intégrer celle de l’opposition et de la société civile.
 
Des blocages persistants sur les libertés et les droits politiques
 
Parmi les sujets de tension, les libertés publiques occupent une place centrale. L’opposition s’indigne du refus de la majorité d’ouvrir la discussion sur les articles controversés du Code pénal : « Le pouvoir refuse toujours de supprimer ou d’encadrer les articles liberticides, comme l’article 80 du Code pénal, alors même qu’il était pour, quand il était dans l’opposition ».
 
Elle note également un blocage sur le droit de manifestation et sur la possibilité pour les citoyens de protester dans toutes les communes du pays, ce qui, selon elle, traduit un reniement total des principes démocratiques.
 
L’opposition regrette également que certaines propositions jugées ‘‘essentielles”, comme la réforme du mode de scrutin ou encore la protection des journalistes et de la société civile, aient été refusées ou ignorées par la majorité.
 
Des accords fragiles, un besoin urgent de suivi
 
L’opposition admet que certains accords de principe ont été obtenus, notamment sur la rationalisation du calendrier électoral, la création d’une loi générale encadrant les partis politiques, ou encore sur la réforme des organes de gestion des élections.
 
Cependant, elle reste méfiante quant à la mise en œuvre réelle de ces engagements. Elle affirme que « Ce sont des accords fragiles. », et que « ce qui compte, c’est la manière dont ils seront appliqués. »
 
C’est pourquoi elle appelle à la mise en place rapide d’un comité de suivi inclusif, chargé de garantir une application transparente des accords et de poursuivre les discussions sur les points de blocage. « Nous saisirons le Président par écrit dans les jours à venir. Il s’est engagé à ne retenir que les points de consensus. Toute décision unilatérale remettrait en cause l’esprit du dialogue. » informe-t-elle.
 
Une conclusion ouverte, mais ferme
 
Si l’opposition n’exclut pas la poursuite du dialogue, elle pose ses conditions, « Le dialogue ne peut aboutir que si la parole donnée est respectée ». Pour elle, il ne peut y avoir de progrès démocratique sans le respect des libertés, sans transparence sur les réformes, et sans équité dans le jeu politique. 
 


Jeudi 19 Juin 2025 - 15:35










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