Les faits ont eu lieu le 15 mai dernier, quand une commerçante établie au marché Police de l’unité 14 des Parcelles Assainies a averti sa collègue, lui disant de faire attention à trois femmes qui venaient de sortir de son magasin. Auparavant, le 9 mai, elles avaient dérobé 24 coupons de tissu basin dans son magasin.
La commerçante constate, après vérification, qu’un tissu avait disparu. Elle les poursuit dans le marché et finit par les rattraper à la sortie. La victime les emmène dans son magasin et découvre, dans le sachet des prévenues, le tissu dont elle avait remarqué la disparition. Elles seront conduites au commissariat des Parcelles Assainies.
Quelques heures après, un homme vient déposer à la police un sachet contenant 15 mètres de ’’brodé’’ en coton qu’elles lui avaient confié.
Devant la barre, les prévenues ont nié les faits qui leur sont reprochés. La prévenue âgée de 22 ans a dit qu’elle ne faisait qu’accompagner son amie. ’’On devait acheter des tissus pour un mariage. J’étais venue voir un guérisseur aux Parcelles Assainies’’, a ajouté cette femme, mariée et mère de deux enfants.
‘’Je ne connais pas cette commerçante. C’est la première fois que je la vois‘’, s’est défendue une autre prévenue âgée de 21 ans.
La troisième a soutenu n’avoir rien volé. ’’Mon frère devait se marier, on était là pour acheter des tissus. Je ne connais rien des Parcelles Assainies, j’habite Thiaroye’’, a précisé cette femme mariée et mère de quatre enfants.
Face à leurs dénégations, une des victimes a souligné : ‘’ elles sont venues marchander pendant longtemps sans qu’on ne tombe d’accord’’. ‘’Elles sont revenues une deuxième fois et c’est en ce moment qu’elles ont pris le tissu sans que je m’en rende compte’’, a-t-elle ajouté.
La première victime a expliqué que les voleuses sont ses clientes et qu’elles ont acheté du ganila plusieurs fois dans son commerce. Elle a ajouté : ‘’le 9 mai, elles ont acheté un tissu Khartoum et ont pris 24 coupons de tissus basin de trois mètres ‘’.
‘’Je savais qu’elles m’avaient volé, mais je ne les ai pas vues prendre les tissus. L’étagère s’est vidé quand elles sont parties’’, a-t-elle affirmé.
Cette partie civile a demandé des dommages et intérêts couvrant le prix des tissus estimés à 555.000 francs.
Le procureur a estimé dans ses réquisitions que leur culpabilité ne souffre d’aucun doute. ‘’Les faits sont constants, des tissus ont été trouvés par devers elles et une des victimes a bien identifié et repris son tissu’’, a expliqué le procureur.
Il a requis deux ans dont six mois ferme pour tous les trois prévenues.
L’avocat de la défense, Cheikhou Keïta, a souligné que ‘’les choses ne sont pas claires et le droit pénal, c’est la certitude’’. Il a par ailleurs demandé une application bienveillante de la loi pénale.
Le tribunal, après en avoir délibéré, a suivi le réquisitoire du parquet. Placées sous mandat de dépôt le 16 mai dernier, ces femmes ont été reconnues coupables de vol en réunion.
Le tribunal n’a pas alloué des dommages et intérêts à la commerçante à qui on a volé les tissus en basin, estimant que la constitution de partie civile est mal fondée. Une peine de deux ans dont six mois ferme leur a été infligée.
APS
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