Cette dimension internationale du conflit a amené certains intervenants à la conférence de samedi dernier, à dire que la partition du Mali est un vieux projet colonial de la France qui est en train d’être réactualisé. Et Aminata Traoré de confirmer pour dire que certains de ses amis occidentaux l’interpellent, depuis la partition de son pays en deux, pour lui demander si le Mali a les moyens de prendre en charge le Nord-Mali. «Comme si le Nord ne faisait pas partie du pays», ironise-t-elle.
Pour d’autres, la partition du Mali en deux est un projet «cohérent, organisé» savamment orchestré par des islamistes, qui ont un désir d’arabité universelle. Des hypothèses qui font peur puisque dans les deux cas, c’est l’Afrique qui est visée. D’ailleurs, des Ong avaient attiré l’attention des gouvernants sur le souffle d’arabité qui entre par la Corne de l’Afrique et rentre par le Sahara, rappelle-t-on. A l’époque, Mme Ndioro Ndiaye, ancien ministre sénégalais et ex-Dg de l’Oim (Organisation internationale des Migrations) avait tiré la sonnette d’alarme pour dire : «Si ça ne passe pas par le Mali, ça va passer forcément par la Mauritanie ou le Sénégal. L’histoire m’a donné raison avec ce qui se passe au Mali actuellement», note Mme Ndiaye.
Ce qui fait dire à Boubacar Boris Diop que le problème malien est avant tout un problème africain que les Africains doivent résoudre et faire face. Et c’est Abdoul Aziz Kébé, islamologue et chef du département arabe à la Fac des Lettres de l’Ucad, qui monte au créneau pour dénoncer certaines Ong islamistes qui veulent imposer à l’Afrique subsaharienne un seul modèle islamique, né dans un autre continent et nourri dans une autre culture. «Nous devons dire non et défendre notre Islam», estime l’islamologue. Pour Pr Kébé, l’Islam est unique mais la pensée est diverse. «Est-ce que nous devons consommer la pensée faite par d’autres personnes qui vivent dans d’autres localités sous d’autres cultures ? Je ne le pense pas. Nous pouvons lire notre propre pensée tout en restant sur le principe qui reste l’essentiel», souligne-t-il. Et l’islamologue d’avertir : «Cette situation si l’on n’y prend garde va opposer deux types de citoyens qui vont s’affronter plus tard.» C’est la raison pour laquelle, «l’on doit réfléchir sur des mécanismes de transformation sociale et se demander ce que nous voulons faire avec nos sociétés ?»
Par NGoundji Dieng
Source: Le Quotidien
Pour d’autres, la partition du Mali en deux est un projet «cohérent, organisé» savamment orchestré par des islamistes, qui ont un désir d’arabité universelle. Des hypothèses qui font peur puisque dans les deux cas, c’est l’Afrique qui est visée. D’ailleurs, des Ong avaient attiré l’attention des gouvernants sur le souffle d’arabité qui entre par la Corne de l’Afrique et rentre par le Sahara, rappelle-t-on. A l’époque, Mme Ndioro Ndiaye, ancien ministre sénégalais et ex-Dg de l’Oim (Organisation internationale des Migrations) avait tiré la sonnette d’alarme pour dire : «Si ça ne passe pas par le Mali, ça va passer forcément par la Mauritanie ou le Sénégal. L’histoire m’a donné raison avec ce qui se passe au Mali actuellement», note Mme Ndiaye.
Ce qui fait dire à Boubacar Boris Diop que le problème malien est avant tout un problème africain que les Africains doivent résoudre et faire face. Et c’est Abdoul Aziz Kébé, islamologue et chef du département arabe à la Fac des Lettres de l’Ucad, qui monte au créneau pour dénoncer certaines Ong islamistes qui veulent imposer à l’Afrique subsaharienne un seul modèle islamique, né dans un autre continent et nourri dans une autre culture. «Nous devons dire non et défendre notre Islam», estime l’islamologue. Pour Pr Kébé, l’Islam est unique mais la pensée est diverse. «Est-ce que nous devons consommer la pensée faite par d’autres personnes qui vivent dans d’autres localités sous d’autres cultures ? Je ne le pense pas. Nous pouvons lire notre propre pensée tout en restant sur le principe qui reste l’essentiel», souligne-t-il. Et l’islamologue d’avertir : «Cette situation si l’on n’y prend garde va opposer deux types de citoyens qui vont s’affronter plus tard.» C’est la raison pour laquelle, «l’on doit réfléchir sur des mécanismes de transformation sociale et se demander ce que nous voulons faire avec nos sociétés ?»
Par NGoundji Dieng
Source: Le Quotidien