
Arrêté alors qu’il venait de prendre son bain dans sa chambre d’hôtel à Kolda, Ousmane Ngom a été arrêté et conduit à Dakar à bord d’un Fokker par des éléments de la Bip fortement armés. Il ne fallait pas plus que ça pour faire sortir l’ordre des avocats de ses gonds. En effet, il s’est fendu d’un communiqué pour fustiger ces « graves violations du statut d’avocat ». Ousmane Ngom qui a été admis à nouveau dans le barreau, jouit de tous les privilèges afférents à son statut d’avocat. Le bâtonnier rappelle au Procureur général qu’il ne peut poursuivre un avocat sans l’aval du barreau. « Même en cas de flagrant délit, l’avocat ne peut être poursuivi sans avis du barreau », précise-t-il non sans rappeler qu’aucun avocat ne peut être arrêté, ni détenu sans la consultation préalable du Bâtonnier de l’ordre des avocats. Ce qui de l'avis du Bâtonnier n'a pas été respecté. Pis, le Bâtonnier a relevé que le courrier du parquet général avait en objet « une enquête sur le patrimoine de certaines personnalités de l'Etat » alors qu'en définitive, c'est l'article 80 alinéas 2 qui a été convoqué dans l'affaire Ousmane Ngom. « L’absence de lien entre l’objet de la convocation et les poursuites retenues, témoigne d’une violation grave des droits de défense », note le Bâtonnier. Le ton est donné. La prochaine fois qu’Ousmane Ngom sera convoqué, le Procureur risque d’avoir devant lui les 450 avocats de l’ordre…