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Francis Collomp : une évasion aux contours très flous


Intervention de l'armée nigériane ou plan méticuleux digne d'Hollywood, le mystère autour de la libération de l'ex-otage français reste entier.


C'est un récit qui n'a rien à envier aux meilleurs épisodes télévisés de MacGyver. Après 12 mois d'incarcération, l'otage français Francis Collomp, enlevé le 19 décembre 2012 par le groupe islamiste Ansaru dans le nord du Nigeria, a réussi à échapper à la vigilance de ses ravisseurs. "Il y a des Français qui font honneur aux Français", a déclaré dimanche François Hollande, en annonçant la libération de cet ingénieur de 63 ans qui travaillait pour un projet de ferme éolienne pour le compte de la société française Vergnet. "Cet homme a fait preuve d'un courage exceptionnel, parce qu'au péril de sa propre existence il a pu saisir une occasion" d'échapper à ses ravisseurs, "dans des conditions qui pourraient être celle d'un livre d'aventures", a poursuivi le chef de l'État. Or, au lendemain de cette évasion présentée comme rocambolesque, ses détails restaient toujours aussi flous.

Dans son communiqué annonçant la libération de l'otage français, l'Élysée se contente d'exprimer sa gratitude envers les autorités du Nigeria "pour l'action décisive qui a été la leur". Au même moment, les premiers détails sur la libération de l'otage français filtrent. Ils sont tout d'abord été données à l'Agence France-Presse par une source française proche du dossier. D'après elle, Francis Collomp a pu s'évader à la faveur d'un échange de tirs entre l'armée nigériane et le groupe islamiste qui le détenait, car la porte de sa cellule n'était pas fermée. "Il a couru et s'est réfugié dans un poste de police", a poursuivi la source. Une autre source proche du dossier a affirme à l'AFP que le poste en question se trouve à Kaduna, chef-lieu de l'État de Kaduna, dans le nord du Nigeria.

Démenti de la police nigériane

Or, ces informations sont formellement démenties dans la foulée par la police nigériane elle-même. D'après Femi Adenaike Adeleye, le commissaire de police de Kaduna, Francis Collomp a réussi à prendre la fuite tout seul, samedi, "pendant la prière" de ses geôliers, à Zaria (au nord de Kaduna), où il était détenu ces deux derniers mois. "Ils priaient toujours pendant 15 minutes", explique Femi Adenaike Adeleye à l'AFP, "et hier, ils n'avaient pas verrouillé la porte de sa cellule. Donc, pendant qu'ils priaient, Francis Collomp est sorti et il s'est mis à courir. Il a arrêté une moto-taxi et lui a demandé de l'emmener au poste de police le plus proche", à Zaria. Bizarrement, une source française, interrogée par l'AFP, affirme que les deux versions, françaises et nigérianes, "cohabitent".

Après s'être entretenu au téléphone avec Francis Collomp, François Hollande affirme à son tour que le Français "s'est libéré", avant de préciser par la suite qu'"il sera préférable de l'entendre" pour "bien comprendre ce qui s'est produit". Pourtant, à son retour lundi en France, l'otage désormais libre se terre dans le silence. Vêtu d'un pardessus bleu sur une chemise à carreaux, le sexagénaire paraît souriant, bien qu'amaigri, à son arrivée sur la base militaire de Villacoublay.

Remake des "Évadés"

D'après Didier Le Bret, directeur du centre de crise du ministère français des Affaires étrangères, qui s'est rendu au Nigeria pour le rapatrier en compagnie de Laurent Fabius, l'ingénieur français "est affaibli et a perdu 30 kilos. Il garde toutefois un mental très solide grâce aux exercices intellectuels et physiques" pratiqués en captivité, poursuit le diplomate. La façon dont il a "saisi l'opportunité" de s'évader, seul, montre selon lui à quel point il a gardé un "esprit combatif", ajoute-t-il.

S'il ne s'adresse pas à la presse, Francis Collomp se confie à ses proches, venus l'accueillir en compagnie du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, sur le tarmac de l'aéroport. C'est son frère, Denis Collomp, qui se charge alors de communiquer avec les médias. Lui aussi dément que l'armée nigériane soit à l'origine de la libération du Français. Bien au contraire, le frère va jusqu'à suggérer que Francis Collomp a méticuleusement préparé son évasion, à la manière d'un Tim Robbins dans le chef-d'oeuvre hollywoodien Les évadés.

Pompes et abdos

Il avait tout de suite dans sa tête (...) l'idée de leur fausser compagnie", affirme Denis Collomp sur la chaîne BFM TV. Il a préparé son évasion "d'abord par un entraînement physique quotidien" en marchant de "10 à 15 kilomètres" par jour "dans sa cellule, en rond", afin de pouvoir le moment venu "partir en courant", précise-t-il. Pour occuper son temps, Francis Collomp pratiquait des exercices physiques - marche - mais aussi "des pompes et des abdominaux", même si "c'était plus dur", explique son frère à l'AFP. Des détails pour le moins surprenants, le sexagénaire étant connu pour sa santé fragile, après qu'il a subi il y a plus de dix ans un triple pontage, qui nécessitait un traitement régulier.

Parallèlement, Francis Collomp a "préparé le terrain en affaiblissant le fil de fer qui verrouillait sa cellule", poursuit son frère sur i>Télé. "Chaque fois que ses geôliers sortaient, il tordait le fil de fer afin qu'il casse un jour ou l'autre." Puis, ce week-end, "il a profité du moment de la prière et des ablutions pour s'éclipser", tout en enfermant "ses geôliers dans leur propre geôle avant de partir, pour gagner du temps". Denis Collomp confirme la version de la police nigériane, selon laquelle son frère "a profité du moment où les gardes faisaient leurs ablutions rituelles" pour s'évader. "Il s'est retrouvé dehors, il a fait 4-5 kilomètres à pied. Il a réussi ensuite à arrêter une moto-taxi pour se faire conduire au commissariat le plus proche", a-t-il indiqué à l'AFP.
"Il avait bien préparé son coup" (source proche du dossier)

Lundi soir, une source française proche du dossier, qui s'est entretenue avec l'otage à Paris, apporte quelques rectifications à la version du frère. D'après la source qui s'est confiée à l'AFP, Francis Collomp était seul dans sa cellule avec un geôlier qui faisait ses ablutions lorsqu'il s'est évadé. "Il avait étudié cette possible évasion dans le détail, il avait bien préparé son coup et il a été suffisamment malin pour ne pas donner l'éveil", explique la source française. Une fois libre, l'otage enferme alors le jeune gardien, quitte la maison où il était détenu dans un village et se met à courir. Les autres membres du groupe qui le détiennent sont sans doute à proximité mais il ne les croise pas. La suite est identique aux autres récits.

Si certaines incohérences, ainsi que des zones d'ombre, subsistent autour de l'évasion de Francis Collomp, une chose est sûre : sa libération intervient deux jours après l'enlèvement du père Georges Vandenbeusch, un prêtre français, dans le nord du Cameroun. Son rapt a été revendiqué par le groupe islamiste nigérian Boko Haram, proche d'Ansaru, qui a vraisemblablement embarqué l'otage au Nigeria voisin. D'où le silence des autorités françaises sur le rocambolesque destin de Francis Collomp.

Lepoint.fr

Mardi 19 Novembre 2013 - 09:47





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