Sur la question des poursuites contre Simone Gbagbo, Gnénéma Mamadou Coulibaly a indiqué que celle qui est actuellement en résidence surveillée dans le Nord de la Côte d’ivoire est actuellement poursuivie en Côte d’Ivoire, où la peine de mort reste en vigueur, bien qu’elle ne soit plus appliquée.
« Vous n’imaginez pas la Côte d’Ivoire en train de décider de faire passer l’ex-première dame au poteau, ce n’est pas dans notre culture. La peine maximum, c’est l’emprisonnement à vie. Il ne s’agit pas de la réclusion à perpétuité, car je suppose que là, vous allez faire des efforts physiques. Or, l’emprisonnement à vie, vous restez en prison, tout simplement », a-t-il tenté de relativiser.
Pour le ministre ivoirien de la justice, c’est ce que risque Simone Gbagbo si les faits qui lui sont reprochés sont avérés dans la nature de ceux qui débouchent sur une telle condamnation.
« Mais il peut se trouver qu’à la fin de l’enquête qu’elle ne soit pas retenue dans les liens de la prévention pour les faits criminels qui déterminent une telle condamnation mais pour des faits délictuels qui déterminent une autre peine. Il peut s’agir des délits économiques qui peuvent aller jusqu’à vingt ans d’emprisonnement lorsque les faits sont avérés et leurs préjudices est supérieurs à 110 millions de francs CFA », a déclaré Gnénéma Mamadou Coulibaly.
Sur le dossier de l’ancien Chef d’Etat ivoirien, Lauren Gbagbo, le ministre ivoirien de la justice pense que s’il venait à être libéré par la CPI, cette décision de la juridiction internationale ne s’imposera pas à la Côte d’ivoire. M. Mamadou Coulibaly précise que la Côte d’ivoire a des chefs d’inculpation pour lesquels elle poursuit Laurent Gbagbo qui sont notamment crime contre l’humanité (meurtres, viols, …) mais également d’autres faits que le pouvoir ivoirien reproche à l’ancien président notamment des délits financiers.
« Si la CPI venait à estimer qu’il n’est pas coupable des faits qui relèvent de ses compétences, il reste que chez nous, il est poursuivi pour des faits qui sont différents. Donc nous avons le loisir de continuer nos procédures. En l’état, nous avons cédé la compétence à la CPI mais ce n’est pas une renonciation définitive », a indiqué Gnénéma Mamadou Coulibaly.
Autre sujet abordé par le ministre ivoirien de la justice, le processus de réconciliation. Sur ce dossier, il a répondu que dans l’esprit de la réconciliation, nous avons dit que ceux qui étaient en exil pouvaient rentrer sans crainte d’être arrêtés.
« Aujourd’hui, il est possible de faire des enquêtes sans que les personnes ne soient mises aux arrêts… Depuis la crise, la première réaction était l’arrestation. Aujourd’hui, nous disons qu’il est possible de faire des enquêtes sans que personne ne soit mis aux arrêts. On ne peut pas vouloir la réconciliation et procéder à l’arrestation systématique de ceux qui reviennent pour répondre des faits qui leurs sont reprochés », a indiqué Gnénéma Mamadou Coulibaly.
Le garde des sceaux ivoirien a renié par ailleurs que ce qui se passe actuellement en Côte d’ivoire soit qualifié de justice de vainqueur. Il avance que des personnalités proches d’Alassane Ouattara sont poursuivis par la justice pour répondre des faits qui leur des enquêtes et pourront être emprisonnés pour des faits qui leur seront reprochés.








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