Formellement accusé du meurtre de sa compagne, la top modèle Reeva Steenkamp, Oscar Pistorius doit à nouveau comparaître demain mardi devant un tribunal de Pretoria où ses avocat demanderont sa libération sous caution. Et ce au moment même où Reeva sera incinérée dans l'intimité à Port Elizabeth. Reste que ces dernières heures ont été riches en révélations. Des témoignages qui éclairent un peu plus encore le côté sombre de l'icône déchue.
Trop de pression?
La pression peut-elle expliquer le geste de Pistorius? Dans une interview au quotidien The Star de Johannesburg, Bill Schroder, l'ancien principal du lycée de Pretoria où a étudié l'athlète, s'est ouvertement interrogé sur ce point :"On se demande quel rôle a joué l'incroyable pression à laquelle Oscar était tout le temps soumis". "J'espère seulement qu'il y aura des circonstances atténuantes, ajoute-t-il. J'espère que c'est un accident, et pas un meurtre de sang froid. Mais ce ne sera jamais plus comme avant. Une icône est tombée".
Une batte de cricket ensanglantée
Indépendamment de cet aspect-là, qui aura toute sa place lors du procès, un nouvel élément est venu alourdir le dossier du sportif. L'hebdomadaire dominical City Press, généralement bien informé, a révélé qu'une batte de cricket couverte de sang avait été retrouvée chez lui et que la tête de Reeva avait été "écrasée".
Les gardiens étaient déjà intervenus
Le scénario suggéré par les enquêteurs est celui d'une dispute qui a mal tourné. Oscar Pistorius aurait tiré une première balle depuis sa chambre, avant que son amie ne réussisse à s'enfermer dans la salle de bain attenante, puis a tiré trois coups de plus. Il aurait en outre frappé Reeva avec la batte et/ou s'en serait servi pour défoncer la porte, selon les hypothèses des enquêteurs. Peut-être la victime a-t-elle aussi essayé de se défendre. Selon des voisins cités par le Sunday Independent, les deux amants se querellaient depuis le début de la soirée de mercredi. Des gardiens du domaine fortifié de la banlieue de Pretoria où Pistorius habitait sont même intervenus.
Un impact de balle dans un restaurant
Parmi les témoignages qui ont émergé ces derniers jours, celui de l'ancien joueur de foot Marc Batchelor, proche d'une ex-liaison d'Oscar, vient surligner le côté paranoaïque de Pistorius. Batchelor a en effet conduit le Star dans un restaurant de Johannesburg portant encore la trace sur un mur d'un impact de balle tirée par Pistorius il y a seulement deux semaines. Selon le Star, Pistorius aurait fait comme si de rien n'était, et la version donnée aux clients a été qu'une bouteille de gaz avait explosé.
Pas de hauts de talons, ni de boucles d'oreille
Toujours selon Marc Batchelor, la relation entre Pistorius et cette ancienne liaison Samantha Taylor n'avait pas été très heureuse, celle-ci se plaignant qu'il conduise à 220 km/h sans daigner ralentir malgré ses supplications, ou que le sportif lui interdise de porter des hauts talons et des boucles d'oreille.
Il appelle sa famille, pas les secours
Selon plusieurs médias, Pistorius aurait appelé son père vers 03H20 jeudi matin, lui demandant de venir au plus vite. Mais il n'a appelé ni la police, ni une ambulance. C'est le père d'une amie à qui Pistorius a aussi demandé de venir sur le champ qui a appelé les secours. Quand sa famille et cette voisine sont arrivées, il descendait l'escalier portant le corps de la jeune femme dans ses bras, tremblant. Reeva Steenkamp respirait encore et il a tenté de la ranimer. Après le drame, il aurait téléphoné à son ami Justin Divaris pour lui dire "Mon bébé, j'ai tué mon bébé, Dieu rappelle moi à toi", selon le Sunday People britannique à qui l'ami a parlé. Pistorius aurait dit aussi à sa soeur Aimée que quelque chose de terrible s'était passé et qu'il avait pris Reeva pour un cambrioleur.
Un as de la presse pour le défendre
Malgré ces témoignages, Oscar Pistorius et sa famille contestent, de leur côté, les accusations de meurtre. S'en tenant toujours à cette version d'un cambrioleur qui serait entré chez le sportif. Pour établir sa défense, une équipe de choc a été réunie avec notamment Stuart Higgins, ex-rédacteur en chef du tabloïd britannique The Sun reconverti dans la communication.