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Jeune Afrique ou le dernier outil de la Françafrique


Jeune Afrique ou le dernier outil de la Françafrique
« Qu’importent la corruption, la répression, les assassinats maquillés, la mal gouvernance, l’ampleur des crimes économiques, les irrégularités des scrutins, seuls comptent les intérêts politiques et économiques de la France ». C’est ce qui semble être le principe fondateur diffus de ce monstre né après la seconde guerre mondiale et qui est baptisé « la Françafrique ». Au nom de ce principe sur lequel marcheront au pas, tous les dirigeants métropolitains, des dictatures seront installées au pouvoir et reconduites pour fructifier les intérêts de la France en Afrique.
Aussi, en son nom, une foultitude de stratégies (économiques, culturelles, sociales et même militaires) a-t-elle toujours été imaginée pour la préservation des acquis. Beaucoup d’entreprises françaises établies en Afrique en général et au Sénégal en particulier, obéiront à cette logique de prédation économique, sociale et culturelle : Eiffage, Castel, Total, Schneider, Bull, Lafarge, CFAO, Air France, Orange, Société générale, Axa, groupe Bolloré, etc. Nous faisons, ici, une omission volontaire de tout ce qui est liée à l’implantation des bases militaires françaises. Or, tout le monde sait que la présence de ces entreprises dans un pays cristallise les intérêts économiques publics ou privés de « nos ancêtres les Gaulois ». Et ce qui alarme, indigne et révolte souvent, c’est que ces mêmes intérêts sont la plupart du temps fortement liés aux intérêts politiques personnels et électoraux des hommes politiques français. Même l’Organisation de la Francophonie dont la mission primaire était la promotion de la langue et la culture ne cesse aujourd’hui d’avaler de nouveaux membres sans aucune exigence linguistique, dans le but de l’élargissement et la préservation du pré carré.
L’actuel locataire de l’Elysée est arrivé au pouvoir dans un climat particulier de turbulence de l’Afrique de l’Ouest avec comme pic, la crise malienne. L’Afrique de l’ouest développe des prémisses d’éloignement par rapport à Paris, avec en toile de fond le réveil des réseaux dormants jihadistes comme récemment constaté à Ouagadougou.
Ce contexte laisse percevoir un net recul de l’essentiel des instruments de la Françafrique. Les intérêts économiques et militaires sont menacés dans la sous-région ouest-africaine. Et aujourd’hui, l’unique levier pouvant agir efficacement et durablement se situe au niveau des « appareils idéologiques ». Et l’hebdomadaire Jeune Afrique en constitue l’un des maillons les plus importants. C’est-à-dire que, même si ce journal n’est pas lié directement aux pouvoirs politiques français, il demeure constant qu’il exécute des pas de danse rythmés par le tempo de l’Elysée. Coïncidence ? Je ne le pense point, car Jeune Afrique, est bel et bien un hebdomadaire français. Il participe à merveille à la conservation du pouvoir et à la consolidation des acquis politiques à travers des reportages et des enquêtes télécommandés. Autant ce journal se faisait l’écho de la fanfaronnade officielle de la France lorsque cette dernière caressait autrefois les dirigeants africains dans le sens du poil, autant J.A montait des articles aux élans amers de racket, sur des personnalités politiques et/ou hommes d’Etat africains. Les autorités étatiques françaises avaient habitué nos jeunes esprits à une mélodie protectrice des autocrates africains et J.A a toujours été leur fidèle relai.
Les dirigeants du continent étaient convaincus de l’indispensable soutien de la France métropolitaine dans les processus de validation d’élections truquées. Le discours officiel de la France est toujours prompt à «  féliciter » les membres du « syndicat des chefs d’Etat africains » à chaque fois que l’un d’entre eux remporte des élections frauduleuses. En complément de services, elle propose un maintien d’ordre, une nouvelle organisation électorale (jetant l’anathème sur la précédente), et des prestations intellectuelles dans tous les domaines.
Dès lors, ce numéro paru dans la dernière semaine de janvier de cette année, se veut en droite ligne de la logique de déstabilisation cultuelle et culturelle, et de la promotion de la laïcité version française. Au nom de cette ligne directrice, un dessinateur de l’hebdomadaire J.A. a fait le pari de s’en prendre au Sénégal en crachant sur l’un des piliers de la foi islamique : la MOURIDYA. Même si très peu de gens achètent et lisent ce journal, l’information distillée dans son site a vite fait le tour du pays. Un immense brouhaha s’ensuivit, ainsi qu’un nuage de bois verts accompagné de vertes et de pas mûrs, à travers tout le Sénégal. Un responsable de J.A présentera ses excuses à la communauté sous le choc (François Soudan, édition du 1er Février), mais le mal était déjà fait, et l’effet recherché était acquis. Quoiqu’on dise, quoiqu’on fasse, le journal avait atteint son objectif de tester l’ardeur, la vigueur et la vivacité des membres de l’une des confréries les plus dynamiques de notre pays.
Les tentatives d’explications « pour rapprocher les positions » d’un Cheikh Yérim SECK, un sénégalais, ancien journaliste de cette organe de presse n’y feront rien. Ce dernier longtemps mis hors-jeu tente de s’engouffrer dans la brèche pour se remettre en scelle. Très mitigée, sa touche consiste à donner raison aux deux parties, en lavant à grande eau son ancienne maison, tout en mouillant le dessinateur qu’il juge « difficilement contrôlable » du fait qu’il agit sur un site web. Or, nous estimons que le travail de Monsieur GLEZ ne saurait être apprécié indépendamment de sa sphère d’expression. On n’a pas besoin d’être un homme de presse pour savoir que tout ce qui s’écrit dans un journal, fut-il constitué de feuilles de chou, s’inscrit dans une ligne éditoriale. Damien Glez, auteur de la caricature de Cheikh Ahmadou Bamba fondateur de la Mouridya, est le directeur du Journal du Jeudi, un hebdomadaire satirique burkinabé. Ce français bon teint collabore avec Courrier International, Le Monde, Le Nouvel Observateur, Libération, Slate Afrique, etc. Comme pour dire que c’est un homme du sérail, et qui sait ce qu’il fait, car il vient de prendre un  risque énorme. Et en choisissant l’entrée par les confréries, il avait la claire conscience d’obéir à une lointaine logique de lutte pour les intérêts de son pays d’origine et de guerre contre l’Islam, en accord avec la rédaction de Jeune Afrique. Or, dans le contexte actuel rythmé par la menace terroriste, les confréries demeurent les derniers remparts contre les exactions jihadistes.
Dès lors, les réactions spontanées des sénégalais de toutes obédiences confrériques, ces derniers jours trouvent leur justifications dans l’ampleur et la profondeur de l’agression dont ils ont été victimes. Encore que les actions jusqu’ici enregistrées ont été très douces et sont restées dans la ligne de conduite pacifiste enseignée par le Cheikh fondateur de la Mouridya. Dans son poème ASIIRUL MAAHAL ABRAARI, il dit « Mon soutien aussi bien que mon appui et mon rempart contre les ennemis me proviennent de Dieu, Le Très-Haut, Le Donateur qui demeure L’Auxiliaire Incomparable » (vers 5). C’est au nom des enseignements de cet homme d’Allah, qu’aucune réaction n’a jusqu’alors été à la hauteur de l’agression de Jeune Afrique.
Toutes mises en relation faites, nous estimons malheureusement que cela continuera tant que les classes dirigeantes africaines n’auront pas compris que notre continent, origine et avenir de l’humanité, n’est plus un département de la France ; et qu’elles auront toujours entre les mains de leurs peuples, les moyens de défense contre les chantages, rackets et conspirations orchestrés par des « appareils idéologiques d’Etat » de forces étrangères.
 
Lamine NDIAYE Aysa Fall
Coordinateur de BBY/ Thiès Nord
less_ndiaye@yahoo.fr


Mardi 9 Février 2016 - 10:12





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