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Tentative de meurtre de Talla Sylla : 9 ans après, les meurtriers courent toujours...

SETAL.NET - Neuf ans après la tentative d’assassinat du leader du Jef Jël par la garde rapprochée de Me Wade, la Justice n’a levé le plus petit doigt pour arrêter les auteurs de cette tentative crapuleuse. Pourtant, comme le montre bien cet article de Sud Quotidien faits à l’époque, les auteurs ont été bien identifiés et confondus par des témoignages plus que probants. Néanmoins, on semble vouloir noyer le poisson. Talla Sylla et ses amis réclament justice. Setal.net vous propose que Sud Quotidien avait fait sur l’affaire pour que nul n’en ignore.


Tentative de meurtre de Talla Sylla : 9 ans après, les meurtriers courent toujours...
ENQUETE - AFFAIRE TALLA SYLLA (2004)

Réalisée par  Sud Quotidien -

La juge chargée de l’instruction du dossier criminel concernant la tentative de meurtre perpétrée contre le leader du Jëf Jël, Talla Sylla, intervenue dans la nuit du 5 au 6 octobre dernier, tient encore le pays dans l’expectative. Les citoyens attendent avec beaucoup d’impatience le sort qu’elle réservera finalement à ce dossier explosif.

Depuis que la Justice a été saisie de cette affaire, la juge d’instruction tarde en effet à réagir, en dépit de la clarté des faits rapportés par les gendarmes enquêteurs dans le dossier transmis au procureur du tribunal régional hors classe de Dakar. Ce dernier en a saisi depuis plus de trois mois la doyenne des juges d’instruction en service au premier cabinet de la même juridiction.

Qu’est ce qui retient les juges ?

Il est aujourd’hui établi que les enquêteurs qui avaient en main l’affaire Talla Sylla, ont agi avec un remarquable professionnalisme et avec une extrême diligence. La gendarmerie nationale à qui l’enquête a été confiée a obtenu dans un délai record des résultats probants qui auraient pu permettre de passer très rapidement à la phase de jugement de l’affaire. Mais hélas !

Sud Quotidien a enquêté et a réussi à obtenir des informations substantielles renseignant sur la réussite spectaculaire des limiers de la gendarmerie nationale. Des sources dignes de foi et proches des hautes autorités de la Police judiciaire se félicitent de la rigueur de l’enquête, mais s’inquiètent également des atermoiements de la Justice.

Compte tenu des faits rapportés aux autorités judicaires et face aux lenteurs de la Justice, les officiers de police judiciaire interrogés ne comprennent pas l’attitude de la chancellerie dans le traitement du dossier.

Nos sources se demandent les raisons qui justifient la position du parquet alors qu’il est parfaitement au courant de la gravité des faits qui ont été rapportés par les enquêteurs.

Ces mêmes sources qui sont proches des milieux de l’enquête s’interrogent sur l’opportunité de l’audience que le Chef de l’Etat aurait accordée récemment au président du tribunal régional hors classe de Dakar.

Audience d’autant plus inopportune selon les mêmes sources, que certains officiers de gendarmerie interrogés croient savoir que le dossier transmis à la juge d’instruction a été amputé de faits graves et de témoignages accablants ayant été dûment constatés dans les procès verbaux d’enquête. Les officiers interrogés se demandent qui peuvent bien être les auteurs ou l’auteur de ce forfait inqualifiable, tendant à distraire des preuves, pour saboter ou compliquer l’instruction engagée depuis plus de trois mois.

A défaut de pouvoir identifier la ou les personnes responsables de cette tentative de dissimulation, un officier s’exprimant sous le couvert de l’anonymat réagit en laissant entendre: "Je n’aurais jamais imaginé que ceux qui ont reçu le dossier pourraient se permettre de procéder ainsi. Cela me trouble et m’enlève toute envie de continuer ma carrière dans la police judiciaire ".

Qu’est-ce qui retient les juges, se demandent des officiers de police judiciaire ? Des magistrats, ajoute l’un d’entre eux, adoptent dans l’affaire Talla Sylla une attitude pour le moins troublante.

Un officier de gendarmerie soutient : " Je sais que beaucoup d’entre les magistrats revendiquent et assument leur indépendance et leur statut de protecteur des libertés des citoyens. Ce n’est pas le cas d’autres qui ne sont pas toujours exempts de reproches ".

Notre interlocuteur n’épargne pas non plus la presse. Il se demande où se trouve cette presse qui en partie avait sauvé de la prison les responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) et en particulier le chef de l’opposition de l’époque, quand après l’assassinant en 1993, de l’ancien vice- président du Conseil constitutionnel, Me Babacar Seye, " elle avait réussi par ses investigations à traquer toutes les dérives de l’enquête préliminaire qui conduisaient à des pistes prédéterminées. Nous enquêteurs, sentons pas le soutien et l’appui de la presse, passée l’euphorie des débuts d’enquête. "

Il s’en est suivi comme qui dirait une conspiration du silence impliquant même l’opposition qui s’est tant remuée au début de l’affaire.

L’officier poursuit : " Au niveau de la gendarmerie nous savons avec certitude d’où est venue la mesure qui s’est opposée aux ordres d’arrestation émis par les enquêteurs contre les suspects, quand les investigations ont été bouclées. Pourtant, les faits, indices et présomptions rapportés, ne laissent aucun doute sur l’identité des auteurs de l’agression sauvage perpétrée contre Talla Sylla. Si on nous défend d’arrêter des meurtriers, de surcroît, multirécidivistes, qu’on explique alors pourquoi exiger de nous que nous nous acharnions contre des voleurs de poules et d’œufs dans les quartiers ".

2. La grosse frustration des enquêteurs

Les gendarmes sont ulcérés. Certains d’entre eux se sentent abusés. Un officier exprime en des termes crus, cette frustration et rappelle le spectacle auquel se sont prêtés les gendarmes à la Télévision nationale, au lendemain de l’arrestation de Ino et compagnie. " Quand je me rappelle le spectacle auquel la Gendarmerie a été contrainte de se livrer, après l’arrestation, il y a deux ans, des membres de la bande à Ino et le silence auquel nous avons été réduits, après l’enquête sur l’affaire Talla Sylla, j’en éprouve une rage. Tout laisse croire qu’en gardant le silence sur cette affaire, la Justice voudrait faire croire que la Gendarmerie n’a pas bien fait son travail. Ce qui n’est pas le cas ".

Pour sûr, les informations obtenues par Sud Quotidien établissent de façon claire la responsabilité des suspects identifiés par les gendarmes. Elles permettent également de comprendre les ressentiments des officiers de police judiciaire.

L’un d’eux nous rappelle les faits en soulignant : " Dans la nuit du 5 au 6 octobre 2003, à 23h45mn, près du restaurant le " Régal ", monsieur Talla Sylla a été agressé par trois individus. Mais peu avant, M. Sylla sortait du restaurant, pour aller à la rencontre de son épouse qui venait de chez sa mère, une personne du nom de S.A qui se dit être le voisin de N. M, voisine de Talla Sylla à Fenêtre Mermoz, alerta Talla Sylla, de ce que trois individus à bord d’un véhicule de type 405, le suivaient ".

La source poursuit : " Talla lui répondit qu’il s’en occupait et lui demandait de relever le numéro de la plaque minéralogique du véhicule. Ce dernier s’exécuta et nota le numéro de la voiture : SL 1009 A ".

3. Les faits qui accablent.

Les faits qui ont été rapportés par les gendarmes enquêteurs accablent l’entourage du chef de l’Etat, certains de ses gardes du corps en particulier et un des conseillers du président de la République. Une source proche de l’enquête précise : " Sur la base d’un témoignage capital et du numéro d’immatriculation relevé sur le véhicule des suspects, les enquêteurs qui ont fait preuve d’un très grand professionnalisme ont identifié les agresseurs. Le témoignage de deux autres personnes a été décisif. Il s’agit de S.G et de K.A ".

Munis d’informations de première main, les gendarmes enquêteurs ont remonté la piste du véhicule immatriculé SL 1009 A. Ils ont découvert que ce numéro est celui d’un véhicule Peugeot 405 " 7 places ", appartenant à Assane Diop, transporteur à Saint Louis, villa n° 29 Hlm.

Les enquêteurs poussent leurs investigations, pour découvrir que le véhicule en question a été racheté par " Abdoulaye Sow, ressortissant du village de Rao ". L’un des témoins avait donné une information substantielle, en révélant aux enquêteurs qu’au moment où les agresseurs démarraient, il avait, lui-même, jeté une grosse pierre, qui a dû laisser un impact sur la carrosserie, à l’arrière de la voiture.

Les gendarmes organisent immédiatement une traque et se lancent à la recherche du véhicule. Tous les services de police et de gendarmerie à Dakar et à l’intérieur du pays reçoivent le signalement du véhicule. Ils font poster à plusieurs endroits de la capitale, des éléments et font surveiller certains garages de tôlerie-peinture.

Ils avaient auparavant entendu un certain F.K, boutiquier devant qui l’agression a eu lieu. Ce dernier a affirmé aux enquêteurs que l’un des agresseurs était venu s’approvisionner en cigarettes (des Marlboro) dans son échoppe. Le 7 octobre 2003, les gendarmes tombent sur un véhicule Peugeot 405, de couleur grise. La découverte a eu lieu en milieu de journée à Dakar, à la rue Moussé Diop x Amadou Assane Ndoye.

Les renseignements donnés par les témoins concordent parfaitement avec le signalement du véhicule des agresseurs de Talla Sylla : couleur grise, vitres teintées, feux anti-brouillard, impact de caillou à l’arrière. En s’approchant de la voiture, les enquêteurs découvrent deux plaques d’immatriculation superposées. Celle apparente porte n° DK 1763 Y. Les enquêteurs adressent immédiatement une lettre à la Division des Transports terrestres, pour en identifier le propriétaire. Les Transports terrestres répondent le 17 octobre en précisant : " Le véhicule en question appartient à Moussé Bâ, dit Bro, Garde de Corps du président de la République, demeurant aux Hlm 3, villa n° 948. "

Les gendarmes, qui avaient pris en filature le véhicule une dizaine de jours auparavant arrêtent alors le chauffeur de Moussé Bâ " Bro ". Il s’était garé face au restaurant dakarois " Loutcha " situé au centre ville. Ils le conduisent immédiatement à la Brigade de recherches. Une fouille minutieuse du véhicule permit de découvrir un flacon d’huile servant à nettoyer des armes, des mégots de Marlboro. Un exemplaire du journal " Le Populaire ", découpé aux mêmes dimensions d’une plaque minéralogique et des rivets.

Dans le procès-verbal d’audition du chauffeur de Moussé Bâ " Bro ", il est indiqué ce qui suit : " Dans la nuit du 5 au 6 octobre 2003, mon patron Baye Moussé Bâ " Bro", m’avait envoyé à Kébémer. J’y suis allé avec un véhicule de type Pajero. Le lendemain, j’ai passé la nuit à Keur Massar. Je ne suis pas témoin des faits. "

Le 18 octobre 2003, les enquêteurs organisent une perquisition chez Baye Moussé Bâ dit " Bro ". Il est absent au moment de l’arrivée des enquêteurs. Son épouse donne son accord pour que la perquisition puisse avoir lieu. Au chevet du lit de Baye Moussé Bâ " Bro ", les gendarmes découvrent un porte-cartouches de marque Luger S et B, dont la capacité est de 12 cartouches. Dans le porte-cartouches, il en manque trois.

Les trois douilles de 9 mm, ramassées sur les lieux de l’agression sont identiques à celles trouvées dans la chambre de Baye Moussé Bâ. Les gendarmes sont formels : " les douilles ramassées sur les lieux de l’agression sont les trois qui manquent dans le porte-cartouches du suspect Baye Moussé Bâ " Bro ".

La femme de ménage trouvée au domicile de Baye Moussé Bâ a été elle aussi entendue par les enquêteurs. Elle a déclaré lors de son audition : " Assane Diop, Ismaïla Mbaye, se sont retrouvés avec Baye Moussé, chez ce dernier, dans la nuit du 5 au 6 octobre. Ils ont quitté la maison après un appel téléphonique reçu par Baye Moussé. Ils sont revenus ensemble à la maison après minuit. Ce jour-là, chacun d’eux m’a donné un billet de dix mille francs ". Les enquêteurs ont vérifié les appels reçus par Baye Moussé Bâ ce jour-là, à cette heure-là. L’appel dont parlait la femme de ménage venait d’un Conseiller du président de la République. Nos sources révèlent que l’appelant a été entendu.

Tous ces faits, affirment les gendarmes, ont été reconnus par Baye Moussé Bâ " Bro ", dans le procès-verbal d’audition qu’il a signé.

Ismaïla Mbaye, qui a été tué dans un accident de la circulation quelques temps après l’agression, avait été lui aussi entendu. Il a affirmé aux enquêteurs, que dans la nuit du 5 au 6 octobre, à 23 heures, il était à Keur Massar chez son marabout S.M. Il a également reconnu avoir offert à la femme de ménage, dix mille FCfa, non dans la nuit du 5 au 6 octobre, tel que rapporté par la femme de ménage, mais plutôt à la date du 8 octobre 2003, dans l’après midi.

Interrogé à son tour, le marabout déclare aux gendarmes : " Je n’ai pas vu Ismaïla Mbaye depuis un mois avant les faits.  Quelques jours après l’agression de Talla Sylla, Ismaïla Mbaye qui se trouvait en Malaisie avec le Chef de l’Etat m’a envoyé son épouse, qui m’a remis 50 000 francs de sa part, pour que je formule des prières pour son époux. Ce que j’ai fait comme d’habitude ".

Un officier de Police judiciaire nous a indiqué : "Ismaïla Mbaye a été formellement reconnu par un témoin à qui il a été confronté à la gendarmerie ".

Dans le procès-verbal d’audition, il est écrit : " Ismaïla Mbaye a été confronté au témoin qui l’a formellement identifié, au moment de la confrontation, il tremblait comme une feuille. "

Les gendarmes interrogés croient aujourd’hui à la thèse du complot et du sabotage du véhicule à bord duquel Ismaïla Mbaye a trouvé la mort. Selon un gendarme :

" Ismaïla a dit avant sa mort à un de ses parents vivant en France qu’il ne paierait pas seul le forfait criminel. Ismaïla Mbaye trouvera la mort sur la route de Touba quelques jours après. Il avait peur et se sentait menacé. Nous aurions souhaité qu’une expertise indépendante soit effectuée sur le véhicule accidenté les heures qui ont suivi la mort de M. Mbaye. Je ne suis pas sûr que le liquide de freinage ait été au bon niveau au moment du drame. J’ajoute également que nous aurions souhaité que la baume de complément reliant l’arrière et l’avant du véhicule soit expertisée "

Compte-tenu de toutes ces informations qui sont en possession de la Doyenne des juges, les gendarmes s’interrogent : " Pourquoi, eux, les juges, qui ne sont soumis à aucune hiérarchie et qui sont en principe indépendants, ne font pas preuve de la même détermination que nous, officiers de police judiciaire ? "

Le même officier poursuit:" nous gendarmes obéissons à des ordres. Cela ne nous a pas empêché d’aller chercher les suspects à la présidence de la République. Pourquoi les juges ne peuvent pas trancher sur la base des éléments d’enquête dont ils disposent ? Qui va agir à leur place pour faire arrêter les criminels à col blanc clairement identifiés".

Ce sont des gendarmes outrés qui attendent un sursaut de la Justice de dire le droit en arrêtant les suspects, ou à défaut, les convoquer pour les entendre.

Un gendarme indique: " c’est un devoir d’arrêter Ino et sa bande. C’est à la fois un honneur et un devoir, pour les officiers de police judiciaire de faire arrêter les criminels qui arpentent les allées du pouvoir, et qui mettent en péril les institutions de la République. Le Premier ministre disait que les coupables seront identifiés et punis. Qu’il prouve maintenant que ce ne n’était pas de simples propos politiciens jetés en l’air ".

COMMENTAIRE DU JOUR

N’en déplaise aux enquêteurs !

Par Malick Rokhy Bâ


Notre pays se vante souvent d’être une démocratie modèle en Afrique. On le lui fait également croire. Il a fini par en acquérir la ferme conviction. Tout cela n’est pas faux. Sauf qu’il y a un bémol à mettre dans ce discours d’auto glorification. Au pays des aveugles, dit-on, les borgnes sont rois. Deux facteurs majeurs obèrent l’image d’une démocratie moderne et dynamique que nous nous employons à entretenir et tentons d’exporter. Il s’agit du manque de culture démocratique et du type de rapports entre notre système judiciaire et le pouvoir exécutif.

Ce manque de culture a marqué le règne de l’ancien régime socialiste. Il s’est, paradoxalement, nettement amplifié, aujourd’hui, avec les nouvelles autorités démocratiquement portées pourtant au pouvoir grâce aux vertus du suffrage universel. La démocratie se vit dans les actes posés et les comportements affichés par les personnes qui incarnent les institutions et sont chargées de les conduire, en vue de l’instauration d’un jeu franc, ouvert, libre et respectueux des individus et de la communauté.

La démocratie a besoin d’un formalisme pour dessiner son cadre de déploiement. Elle ne saurait toutefois s’en suffire pour exister en s’incarnant dans la réalité et dans les pratiques des hommes qui la servent et l’entretiennent. Or, les nouvelles autorités croient avoir réglé le problème qui se pose à notre démocratie en déclarant urbi et orbi qu’elles ont élevé à un rang constitutionnel certaines libertés publiques. En réalité cette " générosité " est superfétatoire. Car elle encombre le texte constitutionnel de détails qui enlèvent à la norme fondamentale une partie de sa sacralité tenant à la nature normalement succincte de texte d’une telle dimension.

Il y a lieu pour s’en convaincre davantage de considérer le texte constitutionnel des pays comme les Etats-Unis, l’Allemagne. La Constitution anglaise elle, n’est même pas écrite. Elle est déclinée oralement. Comme disait un éminent juriste : " plus une Constitution est simple et est avare en détails, mieux elle vaut et est susceptible d’interprétations intelligentes favorisant le développement d’une très forte dynamique de progrès démocratique ".

Les nouvelles autorités ne peuvent pas prendre comme preuve de leur ouverture et leur acceptation du libre jeu démocratique, le fait d’avoir élevé au rang constitutionnel certaines libertés publiques. A force de s’en vanter, elles finissent par trahir ce qu’on tente de cacher maladroitement : l’esbroufe et la ruse qui ne trompent plus personne. Ces procédés sont surannés.

La magistrature travaille aujourd’hui dans des conditions matérielles déplorables et dans des locaux indignes de son rang, en plus d’être soumise à des tentatives répétées de vassalisation, auxquelles de nombreux juges résistent dans l’indigence, il est vrai, mais dans la dignité. Le traitement réservé au dossier sur la tentative de meurtre perpétrée sur la personne de Talla Sylla dans la nuit du 5 au 6 octobre dernier, ne milite pas en faveur d’une nette séparation des pouvoirs.

Si tel n’était pas le cas, il y a alors longtemps que les agresseurs de Talla Sylla seraient face aux jurés d’une Cour d’assises pour répondre de leur forfait criminel. Le chemin à parcourir est long pour arriver à un stade où le développement de notre démocratie est garanti par les hommes politiques et sa protection à toute épreuve assurée par les juges, derniers remparts contre tous les abus ou dérives susceptibles de poser des hypothèques sur l’avenir de notre société. 

Les gendarmes qui ont enquêté sur l’affaire Talla Sylla en appellent à une réaction salutaire des juges. C’est bien qu’ils le pensent. Cette demande doit cependant être prise en charge par les citoyens et l’opposition. Prétexter de l’affaire Talla Sylla, pour exiger la fin des violences politiques, en organisant une gigantesque marche de protestation à travers les rues de la capitale, était , de notre point de vue, très louable. Le fait d’oublier de donner une suite concrète aux actions déjà conduites, en exigeant après la fin de l’enquête criminelle, que la Justice se prononce pour édifier le peuple, nous semble-t-il, constitue, par ailleurs, une preuve de la faiblesse remarquable du cadre d’action de l’opposition et de l’incohérence de sa stratégie d’ensemble.

Il ne faudrait surtout pas donner du grain à moudre à ceux qui pensent que l’organisation de quelques soirées de gala et l’exécution de certains programmes de lutte contre la pauvreté qui a été confiée à certaines organisations de la société civile, peuvent contrarier l’agenda de certains ténors de la société civile.

En attendant, les criminels qui ont failli enlever la vie à Talla Sylla courent toujours. N’en déplaise aux gendarmes enquêteurs ! Et aux citoyens…


Jeudi 4 Octobre 2012 - 15:16



Avis des Setalnautes

1.Posté par Modou Ablaye le 05/10/2012 15:21 | Alerter
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La lutte contre l'impunité doit être une des priorités majeures de notre pays. 9 ans après cette forfaiture, avec des commanditaires et des coupables clairement identifiés par le remarquable travail de la gendarmerie sénégalaise, avec un Ministre de l'Intérieur de l'époque aujourd'hui Président de la République du Sénégal, ce fameux dossier "Talla Sylla" reste toujours dans le tiroir des oubliettes... L'amnésie sera t'elle toujours l'invitée de notre société pour les pages de notre histoire qui dérangent ? Talla Sylla a pardonné, mais ceux qui l'aiment et le respectent crient encore et toujours contre l'injustice de sa tentative de meurtre impunie. Ils n'ont ni pardonné, ni oublié!! Ils continuent à réclamer JUSTICE.

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