Maladresse ou vrai faux pas ? Annoncées comme un rendez-vous historique, les négociations entre les Etats-Unis et les talibans à Doha n'auront finalement peut-être pas lieu. Washington a dû rétro-pédaler en moins de vingt-quatre heures après avoir provoqué la rage du président afghan Hamid Karzaï. Ce dernier a en effet très peu apprécié l'annonce de pourparlers entre les Etats-Unis et les insurgés afghans, qui contestent son autorité. Un "mauvais coup" aux yeux du chef d'Etat qui a annoncé, en signe de mécontentement, la suspension immédiate de ses négociations avec les Américains sur un accord de sécurité pour l'après 2014.
Tout a commencé avec l'annonce, mardi, de l'ouverture à Doha (Qatar) d'un bureau politique par les talibans, destiné à favoriser "le dialogue et l'entente avec les pays du monde". Au terme de plus de 11 ans de guerre, le secrétaire d'Etat américain John Kerry salue immédiatement cette "bonne nouvelle" et des diplomates anonymes annoncent même une "rencontre officielle avec les talibans dans quelques jours". La date du jeudi 20 juin et la capitale du Qatar sont évoquées mais le département d'Etat ne les confirme pas officiellement.
Les pourparlers reportés
L'annonce, précipitée, provoque la colère du président afghan, qui vient d'engager les discussions avec les Etats-Unis sur l'avenir du pays et de l'engagement des troupes américaines après onze ans de conflit. Kaboul n'a guère apprécié, entre autres, le nom du bureau taliban à Doha, l'"émirat islamique d'Afghanistan", qui était l'appellation du gouvernement du mouvement islamiste de 1996 jusqu'à son renversement en 2001. Un signe que les talibans ne reconnaissent toujours pas l'autorité du président. Ce dernier aurait en outre déconseillé à Washington d'engager des négociations avec les talibans, sans être écouté.
La colère d'Hamid Karzaï contraint donc les Américains à rétro-pédaler. Le département d'Etat dément à présent que des discussions avec les talibans aient été "programmées" cette semaine. John Kerry lui-même aurait joint par téléphone le président Karzaï pour tenter de le calmer. En outre, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour l'Afghanistan et le Pakistan, James Dobbins, qui devait partir mardi pour ces deux pays, via Doha, n'a jamais quitté Washington.
D'après un responsable américain, des contacts directs entre émissaires américains et talibans pourraient toutefois avoir lieu "dans les prochains jours", mais sans que l'on sache quand, où et avec qui. Après ce faux pas diplomatique, la prudence est désormais de mise à la Maison-Blanche. Car l'exercice est délicat : pressés de se débarrasser du fardeau afghan, les Etats-Unis doivent passer par des négociations, jugées nécessaires, avec les talibans sans se mettre à dos le gouvernement légitime afghan qu'ils soutiennent.
Tout a commencé avec l'annonce, mardi, de l'ouverture à Doha (Qatar) d'un bureau politique par les talibans, destiné à favoriser "le dialogue et l'entente avec les pays du monde". Au terme de plus de 11 ans de guerre, le secrétaire d'Etat américain John Kerry salue immédiatement cette "bonne nouvelle" et des diplomates anonymes annoncent même une "rencontre officielle avec les talibans dans quelques jours". La date du jeudi 20 juin et la capitale du Qatar sont évoquées mais le département d'Etat ne les confirme pas officiellement.
Les pourparlers reportés
L'annonce, précipitée, provoque la colère du président afghan, qui vient d'engager les discussions avec les Etats-Unis sur l'avenir du pays et de l'engagement des troupes américaines après onze ans de conflit. Kaboul n'a guère apprécié, entre autres, le nom du bureau taliban à Doha, l'"émirat islamique d'Afghanistan", qui était l'appellation du gouvernement du mouvement islamiste de 1996 jusqu'à son renversement en 2001. Un signe que les talibans ne reconnaissent toujours pas l'autorité du président. Ce dernier aurait en outre déconseillé à Washington d'engager des négociations avec les talibans, sans être écouté.
La colère d'Hamid Karzaï contraint donc les Américains à rétro-pédaler. Le département d'Etat dément à présent que des discussions avec les talibans aient été "programmées" cette semaine. John Kerry lui-même aurait joint par téléphone le président Karzaï pour tenter de le calmer. En outre, l'envoyé spécial des Etats-Unis pour l'Afghanistan et le Pakistan, James Dobbins, qui devait partir mardi pour ces deux pays, via Doha, n'a jamais quitté Washington.
D'après un responsable américain, des contacts directs entre émissaires américains et talibans pourraient toutefois avoir lieu "dans les prochains jours", mais sans que l'on sache quand, où et avec qui. Après ce faux pas diplomatique, la prudence est désormais de mise à la Maison-Blanche. Car l'exercice est délicat : pressés de se débarrasser du fardeau afghan, les Etats-Unis doivent passer par des négociations, jugées nécessaires, avec les talibans sans se mettre à dos le gouvernement légitime afghan qu'ils soutiennent.
En Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo officiellement investi à la présidentielle par son parti
