Un peu plus de trois ans après le début de la révolte à Sidi Bouzid puis de la chute de Zine Ebedine Ben Ali, la Tunisie dispose d'une nouvelle Constitution.
Elue en octobre 2011, l'Assemblée nationale constituante a en effet adopté le texte dimanche soir avec une majorité écrasante de 200 voix pour, dépassant ainsi largement la majorité nécessaire, fixée à 145 "pour". Juste avant le vote, le président de l'Assemblée, Mustapha Ben Jaafar avait proclamé que "l'Histoire" retiendrait "avec beaucoup de fierté cette journée".
Place réduite pour l'islam
Cette loi fondamentale consacre un exécutif bicéphale et accorde une place réduite à l'islam. Elle introduit aussi pour la première fois dans le monde arabe un objectif de parité homme-femme dans les assemblées élues.
Ce compromis vise à éviter une dérive autoritaire dans un pays qui a connu plus d'un demi-siècle de dictature, sous Habib Bourguiba, puis sous Ben Ali et à rassurer ceux qui craignaient que les islamistes n'imposent leurs positions dans un pays à forte tradition séculière. Les travaux des députés avaient d'ailleurs été retardés en grande partie en raison de crises à répétition opposant notamment les islamistes d'Ennahda, majoritaires, et leurs détracteurs.
Nouveau gouvernement
Cette adoption est intervenue quelques heures après l'annonce de la composition d'un gouvernement d'indépendants qui doit conduire le pays vers des élections législatives et présidentielle prévues avant la fin de l'année -la législation électorale doit encore être précisée par l'Assemblée nationale constituante.
Le nouveau cabinet a été composé par Mehdi Jomaâ et regroupe aussi bien des hauts fonctionnaires, des magistrats que des personnalités venues du privé. Son principal travail sera de résoudre la crise économique qui perdure.
En Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo officiellement investi à la présidentielle par son parti
