Petits meurtres entre camarades, avait titré le journaliste de Libération, David Revault d’Allonnes, sur les rivalités au Parti socialiste français. On ne peut dire autant de la tension provoquée par la démission du ministre du Commerce. Mais Gackou aura laissé au moins des coups, comme ceux que le journaliste a énumérés. Le Quotidien compte quelques conséquences politiques de ce départ spectaculaire qui pourraient affecter le gouvernement, la coalition Benno bokk yaakaar, Macky Sall et Moustapha Niasse.
La démission du ministre du Commerce du gouvernement comporte, provoque et entraîne, d’autres coups. Ce cas Gackou rime bien avec les coups politiques. D’abord, il place désormais l’équipe de Abdoul Mbaye dans une ambiance délétère, quelle que soit l’attitude du Président Macky Sall qui, naturellement, «renouvelle sa confiance» à son Premier ministre, sans l’avoir mentionné dans le communiqué du Conseil des ministres. Il s’y prendrait d’ailleurs de la sorte, cela aurait ressemblé à un aveu d’une crise. La presse a pourtant épié ce communiqué, toute la journée du jeudi. Seulement, des puristes de l’administration publique, comme Abdoul Aziz Tall, y auraient vu une méconnaissance des normes administratives. Puisqu’on n’est plus dans le régime informel de Abdoulaye Wade qui, lui, n’aurait pas hésité à expliquer le départ du ministre Gackou. Il a eu à le faire après un aller-retour de Cheikh Tidiane Sy, alors ministre de la Justice qui avait inventé le «coup d’Etat de minuit» des jeunes de l’opposition, au pouvoir aujourd’hui, à la veille de l’an 11 de l’Alternance du 19 mars 2000. Malick Gackou a donc «placé» des coups partout. Peut-être sans préméditation. En effet, au-delà de sa démission de son poste de ministre, il en donne un autre à l’Alliance des forces de progrès (Afp), principale alliée du parti présidentiel. Et ce coup atteindra, sans doute, la fourmilière Benno bokk yaakaar.
Coup de froid
Malick Gackou est parti, mais a laissé- ou enfoncé- des coups de froid. Entre le Premier ministre et le président de la République. Entre le président de l’Apr et celui de l’Afp, donc de Gackou. Entre Abdoul Mbaye et, dit-on, d’autres ministres. Ce dernier coup de froid, si tant est qu’il existe, ne peut avoir que deux conséquences. Premièrement, les ministres «à l’étroit» suivent Gackou. Deuxièmement, le Premier ministre dont l’autorité est remise en cause démissionne. Hypothèse à ne pas écarter, dans un contexte où les déboires et les fronts se multiplient sous ses yeux. Son nom «côtoie» l’affaire Hissène Habré, même si la majorité parlementaire a déjoué le coup de l’opposition, en rejetant la motion de censure contre le gouvernement de Mbaye, empêchant une première crise dont Macky ne voulait pas.
Il y a un autre coup de froid. Après toute la chaleur, toute l’«ivresse» politique de Moustapha Niasse lors du Comité directeur de son parti, dimanche dernier, Macky Sall et son allié principal devront faire face au cas Gackou qui a tout chambardé. Le patron de Benno bokk yaakaar va-t-il encaisser ce coup inattendu d’une figure aussi importante que le numéro 2 de l’Alliance des forces de progrès ? Et Niasse, lui-même n’y verra-t-il pas un coup de Jarnac pour sacrifier ses «fiançailles» aussi intimes que les indiscrétions parient déjà un futur «mariage» ?
Coup de panique
Panique pour l’Afp. Au moment où les faits et gestes plaident pour une union entre l’Afp et l’Apr, la démission de Gackou, malgré les tentatives de Niasse pour retenir son poulain, est définitive. Le «père» fait face désormais à un «enfant» rétif qui, semble-t-il, s’estime «grand» pour prendre son destin politique en main. Niasse a fait son choix pour son ancrage dans Bby et, surtout, son «amour» pour l’Apr. Il a aussi décidé, s’il ne se ravise pas comme il l’a déjà fait, de céder la place aux jeunes. Quel (s) jeune (s) ? Il semblerait que le numéro 2 a déjà choisi son camp dans cette guerre de positionnement, de succession annoncée. A l’Afp, il existerait deux camps : Pro- Gackou qui veut s’éloigner de la «fusion». Anti-Gackou pour suivre Niasse et espérer un parachutage en reprenant le drapeau progressiste. Les candidats ne manquent pas. L’autre Malick, Diop celui là, promu porte-parole à la faveur de la purge de Hélène Tine bénéficie de la confiance de Niasse qui l’a proposé à la direction de l’Asepex, en remplacement de Alioune Sarr, nommé ministre du Commerce. Les hommes ne manquent pas mais leurs poids politiques ne sont pas si lourds que leur statut d’élu local leur prête. Malick Diop peut faire prévaloir l’électorat du Point E dont il est le maire qui, de loin, ne peut égaler Guédiawaye, fief de Gackou, ex-président du Conseil régional de Dakar. Alioune Sarr, lui, se contente, pour le moment, de la communauté rurale de Notto Diobass. Tout de même, Gackou a du pain sur la planche de la succession. Sa «défiance» vis-à-vis du patron des progressistes pourrait être lourde de conséquences. Gackou, intronisé l’«aîné» de la famille par son statut de numéro 2, a choisi de se mettre à dos celui dont il disait qu’il «sera toujours derrière» lui, Niasse, parce que «chef incontestable et incontournable». Il a tout contourné !
Panique aussi pour la fusion Apr-Afp. Pourtant, le numéro 2 de l’Afp semblait favorable à un tel schéma si l’on suit sa déclaration dans un entretien avec Le Quotidien : «Ce qui demeure constant, comme vous le dites, bien évidemment il y a beaucoup d’idées qui sont agitées ça et là. Je pense que ces idées méritent une attention et les réflexions sont en cours pour voir un peu dans quelle mesure renforcer le président de la République et son action». Par contre, son départ ne renforce ni le Président ni son action ! Acte qui pourrait aussi ralentir la confirmation de son numéro 1, Moustapha Niasse, au perchoir pour cinq ans, au lieu d’un an. C’en est une autre panique pour Niasse et Macky, parce que confrontés à la remise en cause de l’agenda de l’Afp, qui se fait plus belle pour tomber dans les bras de l’Apr, alors que le parti de Niasse cherche à cimenter un couple, pour atténuer le choc du divorce différé avec Rewmi.
Coup de balai
Il a failli y en avoir dans Benno bokk yaakaar, lorsque que Idrissa Seck et ses hommes ont donné un coup de pied à Macky Sall et Cie dans la conduite des dossiers sur l’enrichissement illicite. Parce que pour Niasse, à qui on colle «porte-parole du Président» et qui a «les deux pieds» dans Bby, «on ne peut pas avoir un pied dedans et un autre dehors». Idrissa Seck a entendu le message ! Il l’a compris. Seulement, le départ-surprise de Gackou pourrait, tôt ou tard, aboutir à un remaniement. Plus qu’un réaménagement qui a vu l’entrée du président des cadres de l’Afp, Alioune Sarr, dans le gouvernement, mais bien une «réorganisation», comme celle qui a commencé à la présidence de la République. Ce d’autant plus que les arguments se multiplient pour «balayer» un Premier ministre ou pour que lui-même prenne l’initiative.
Coup pour coup
Abdoul Mbaye savait, sans doute, qu’en politique, «tous les coups sont permis». Mais lui, comptait sur sa «virginité» partisane, remise en cause d’ailleurs par la presse qui lui prête un passé au Ps. Mais il l’aura, au moins, appris par l’affaire Habré et, surtout, par la motion de censure des Libéraux. Il a, quand même, compris si bien qu’il a rendu coup pour coup à ses détracteurs, avec une brillante «plaidoirie» contre le «réquisitoire» du Pds et de ses alliés. Mais, savait-il que d’autres coups l’attendaient dans la farine des boulangers et des meuniers ?
La démission du ministre du Commerce du gouvernement comporte, provoque et entraîne, d’autres coups. Ce cas Gackou rime bien avec les coups politiques. D’abord, il place désormais l’équipe de Abdoul Mbaye dans une ambiance délétère, quelle que soit l’attitude du Président Macky Sall qui, naturellement, «renouvelle sa confiance» à son Premier ministre, sans l’avoir mentionné dans le communiqué du Conseil des ministres. Il s’y prendrait d’ailleurs de la sorte, cela aurait ressemblé à un aveu d’une crise. La presse a pourtant épié ce communiqué, toute la journée du jeudi. Seulement, des puristes de l’administration publique, comme Abdoul Aziz Tall, y auraient vu une méconnaissance des normes administratives. Puisqu’on n’est plus dans le régime informel de Abdoulaye Wade qui, lui, n’aurait pas hésité à expliquer le départ du ministre Gackou. Il a eu à le faire après un aller-retour de Cheikh Tidiane Sy, alors ministre de la Justice qui avait inventé le «coup d’Etat de minuit» des jeunes de l’opposition, au pouvoir aujourd’hui, à la veille de l’an 11 de l’Alternance du 19 mars 2000. Malick Gackou a donc «placé» des coups partout. Peut-être sans préméditation. En effet, au-delà de sa démission de son poste de ministre, il en donne un autre à l’Alliance des forces de progrès (Afp), principale alliée du parti présidentiel. Et ce coup atteindra, sans doute, la fourmilière Benno bokk yaakaar.
Coup de froid
Malick Gackou est parti, mais a laissé- ou enfoncé- des coups de froid. Entre le Premier ministre et le président de la République. Entre le président de l’Apr et celui de l’Afp, donc de Gackou. Entre Abdoul Mbaye et, dit-on, d’autres ministres. Ce dernier coup de froid, si tant est qu’il existe, ne peut avoir que deux conséquences. Premièrement, les ministres «à l’étroit» suivent Gackou. Deuxièmement, le Premier ministre dont l’autorité est remise en cause démissionne. Hypothèse à ne pas écarter, dans un contexte où les déboires et les fronts se multiplient sous ses yeux. Son nom «côtoie» l’affaire Hissène Habré, même si la majorité parlementaire a déjoué le coup de l’opposition, en rejetant la motion de censure contre le gouvernement de Mbaye, empêchant une première crise dont Macky ne voulait pas.
Il y a un autre coup de froid. Après toute la chaleur, toute l’«ivresse» politique de Moustapha Niasse lors du Comité directeur de son parti, dimanche dernier, Macky Sall et son allié principal devront faire face au cas Gackou qui a tout chambardé. Le patron de Benno bokk yaakaar va-t-il encaisser ce coup inattendu d’une figure aussi importante que le numéro 2 de l’Alliance des forces de progrès ? Et Niasse, lui-même n’y verra-t-il pas un coup de Jarnac pour sacrifier ses «fiançailles» aussi intimes que les indiscrétions parient déjà un futur «mariage» ?
Coup de panique
Panique pour l’Afp. Au moment où les faits et gestes plaident pour une union entre l’Afp et l’Apr, la démission de Gackou, malgré les tentatives de Niasse pour retenir son poulain, est définitive. Le «père» fait face désormais à un «enfant» rétif qui, semble-t-il, s’estime «grand» pour prendre son destin politique en main. Niasse a fait son choix pour son ancrage dans Bby et, surtout, son «amour» pour l’Apr. Il a aussi décidé, s’il ne se ravise pas comme il l’a déjà fait, de céder la place aux jeunes. Quel (s) jeune (s) ? Il semblerait que le numéro 2 a déjà choisi son camp dans cette guerre de positionnement, de succession annoncée. A l’Afp, il existerait deux camps : Pro- Gackou qui veut s’éloigner de la «fusion». Anti-Gackou pour suivre Niasse et espérer un parachutage en reprenant le drapeau progressiste. Les candidats ne manquent pas. L’autre Malick, Diop celui là, promu porte-parole à la faveur de la purge de Hélène Tine bénéficie de la confiance de Niasse qui l’a proposé à la direction de l’Asepex, en remplacement de Alioune Sarr, nommé ministre du Commerce. Les hommes ne manquent pas mais leurs poids politiques ne sont pas si lourds que leur statut d’élu local leur prête. Malick Diop peut faire prévaloir l’électorat du Point E dont il est le maire qui, de loin, ne peut égaler Guédiawaye, fief de Gackou, ex-président du Conseil régional de Dakar. Alioune Sarr, lui, se contente, pour le moment, de la communauté rurale de Notto Diobass. Tout de même, Gackou a du pain sur la planche de la succession. Sa «défiance» vis-à-vis du patron des progressistes pourrait être lourde de conséquences. Gackou, intronisé l’«aîné» de la famille par son statut de numéro 2, a choisi de se mettre à dos celui dont il disait qu’il «sera toujours derrière» lui, Niasse, parce que «chef incontestable et incontournable». Il a tout contourné !
Panique aussi pour la fusion Apr-Afp. Pourtant, le numéro 2 de l’Afp semblait favorable à un tel schéma si l’on suit sa déclaration dans un entretien avec Le Quotidien : «Ce qui demeure constant, comme vous le dites, bien évidemment il y a beaucoup d’idées qui sont agitées ça et là. Je pense que ces idées méritent une attention et les réflexions sont en cours pour voir un peu dans quelle mesure renforcer le président de la République et son action». Par contre, son départ ne renforce ni le Président ni son action ! Acte qui pourrait aussi ralentir la confirmation de son numéro 1, Moustapha Niasse, au perchoir pour cinq ans, au lieu d’un an. C’en est une autre panique pour Niasse et Macky, parce que confrontés à la remise en cause de l’agenda de l’Afp, qui se fait plus belle pour tomber dans les bras de l’Apr, alors que le parti de Niasse cherche à cimenter un couple, pour atténuer le choc du divorce différé avec Rewmi.
Coup de balai
Il a failli y en avoir dans Benno bokk yaakaar, lorsque que Idrissa Seck et ses hommes ont donné un coup de pied à Macky Sall et Cie dans la conduite des dossiers sur l’enrichissement illicite. Parce que pour Niasse, à qui on colle «porte-parole du Président» et qui a «les deux pieds» dans Bby, «on ne peut pas avoir un pied dedans et un autre dehors». Idrissa Seck a entendu le message ! Il l’a compris. Seulement, le départ-surprise de Gackou pourrait, tôt ou tard, aboutir à un remaniement. Plus qu’un réaménagement qui a vu l’entrée du président des cadres de l’Afp, Alioune Sarr, dans le gouvernement, mais bien une «réorganisation», comme celle qui a commencé à la présidence de la République. Ce d’autant plus que les arguments se multiplient pour «balayer» un Premier ministre ou pour que lui-même prenne l’initiative.
Coup pour coup
Abdoul Mbaye savait, sans doute, qu’en politique, «tous les coups sont permis». Mais lui, comptait sur sa «virginité» partisane, remise en cause d’ailleurs par la presse qui lui prête un passé au Ps. Mais il l’aura, au moins, appris par l’affaire Habré et, surtout, par la motion de censure des Libéraux. Il a, quand même, compris si bien qu’il a rendu coup pour coup à ses détracteurs, avec une brillante «plaidoirie» contre le «réquisitoire» du Pds et de ses alliés. Mais, savait-il que d’autres coups l’attendaient dans la farine des boulangers et des meuniers ?
Ousmane Sonko : ”Nous transformerons ce pays’’
