A l'inverse de son prédécesseur Abdoulaye Wade, le président Macky Sall n'entretient pas les meilleurs rapports avec certains investisseurs saoudiens et émiratis. Depuis l'alternance de 2012 au Sénégal, fait remarquer "LC" «les motifs de brouille s'accumulent entre Dakar d'un côté, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis (EAU) de l'autre». Le conglomérat saoudien Saudi Bin Ladin Group (SBG), chargé de construire l'Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) à Diass, au sud de Dakar, «se plaint ainsi de la multiplication des tracasseries administratives imposées par le nouveau régime», relève le journal.
VISA SAOUDIEN REFUSE. Après avoir menacé de se retirer du projet de l’Aibd, du fait surtout de son ancien DG (Abdoul Wane) «SBG est revenu à de meilleures dispositions, non sans avoir préalablement obtenu la tête du DG de l'AIBD, Abdoul Mamadou Wane». Ce dernier a été limogé mi-février, après seulement dix mois à ce poste. «L'intéressé s'est même vu refuser la délivrance d'un visa d'entrée en Arabie Saoudite, pays abritant les lieux saints de l'islam», révèle LC.
Le roi Abdallah d'Arabie Saoudite semble d'autant plus ulcéré que l'un de ses émissaires sénégalais,Alioune Aïdara Sylla, porteur de plusieurs chèques de banque destinés à Abdoulaye Wade, a été interpellé à sa descente d'avion à Dakar, dans la nuit du 31 décembre 2012. Les chèques, d'un montant total de 3 milliards F CFA, ont été confisqués et l'émissaire jeté en prison. Encore une gaffe du régime Macky Sall, entre autres...
DEMENTI DE DPW. L'autre brouille, qui oppose le Sénégal aux Emirats arabes unis, selon nos confrères, tourne autour de Dubaï Port Dakar, la filiale de Dubaï Port World (DPW), concessionnaire depuis 2007 du terminal à conteneurs du port de Dakar. «Quatrième opérateur aéroportuaire mondial, DPW, dont le principal actionnaire est le gouvernement de Dubaï, se plaint des conflits sociaux perlés qui paralyseraient l'entreprise, ainsi que les fréquentes convocations de ses dirigeants àl'Inspection générale d'Etat», fait remarquer "La Lettre du Continent". D’ailleurs, précise le journal, «certains croient voir derrière ces tracasseries l'ombre du groupe Bolloré, qui a perdu en 2007 le contrôle du terminal à conteneurs de Dakar au profit de DPW». Et de noter que la filiale sénégalaise du groupe français, «Bolloré Africa Logistics (Bal) vient d'ailleurs de récupérer, opportunément, le terminal vraquier du port de la capitale sénégalaise».
A la mi-mars, rappelle LC, «la tension entre Dubaï et le Sénégal est montée d'un cran, lorsque le Procureur spécial près la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei), Alioune Ndao, a verbalement mis en demeure Karim Wade», fils et ex-ministre de l'ancien président, «de justifier dans un délai d'un mois l'origine de ses avoirs estimés à près de 700 milliards F CFA, dont 391 milliards en tant que "propriétaire" présomptif de Dubaï Port Dakar». Selon les sources de "La Lettre du Continent" confirmé par le journal sénégalais "le Pays au Quotidien" et le portail lesenegalais.net, «le patron de DPW, le sultan Ahmed Bin Sulayem, a aussitôt envoyé une attestation sur l'honneur pour démentir que sa filiale soit la propriété de Karim Wade».
Plus inquiétant encore pour l'avenir des relations entre les deux pays, constate le journal, «l'émir de Dubaï, le cheikh Mohammed Bin Rashid AI Maktoum, devait convoquer, le 17 mars, une réunion de crise en son palais, afin d'examiner la situation et procéder à un réexamen des relations avec le pays de la Teranga». Va-t-on vers une rupture, la cessation de tous liens de coopération et l’exigence du remboursement intégral et immédiat des prêts octroyés au Sénégal ? Wait and see...
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