Le terroir sérère est par essence culturel et sportif. La commune de Joal -Fadiouth est l’un des plus grands viviers de lutteurs. La localité a toujours produit des champions dans cette discipline sportive. De 1950 à aujourd’hui, la localité a produit 4 générations de lutteurs. D’abord avec Manga Diouf, Mohamed Ndiaye aliass Robert Diouf, Manga 2, Yakhya Diop Yékini, sans oublier la génération montante assurée par les fils et neveux de Robert Diouf dont Abdoulaye Ndiaye, Mamadou Ndiaye, L’an 2000 et autres Papis Général. Mais parmi toutes ces générations, le lutteur qui a le plus marqué son temps est sans doute Mohamed Ndiaye, alias Robert Diouf. Né en 1942 à Joal, il a, comme tous les enfants de son âge dans le village, disputé ses premiers combats de lutte simple (Mbapatt) alors qu’il n’avait que 15 ans (en 1956). Sept ans plus tard, il quitte son Joal natal pour la capitale sénégalaise. A Dakar, Robert Diouf va apprendre la mécanique auto. Un métier qu’il va abandonner quatre ans après. Ayant la lutte dans le sang, comme il aime à le dire, Robert retourne à ses premièrs amours, la lutte simple. Il devient plusieurs fois champion dans les localités comme Fith Mith, Colobane, Nimzath et Diaksao, entre autres.
L’histoire d’un cachet dérisoire
Un jour, les responsables chargés de la lutte à l’époque lui proposent un combat avec frappe avec un lutteur lébou, histoire de freiner sa montée en puissance, comme lui-même le pensait. Robert Diouf accepta tout de même pour un cachet de … 150 FCfa. Après un corps-à-corps de quelques petites minutes, l’enfant de Joal fit mordre la poussière à son adversaire. Il signe ainsi sa première victoire en lutte avec frappe. La voie vers les sommets est alors ouverte, jusqu’à une confrontation avec Double Less qui avait défié Robert, d’abord en lutte simple. Une demande à laquelle l’enfant de Joal accéda. Les deux lutteurs s’affrontent au quartier Usine et Robert remporte la victoire pour la première fois sur Double Less. Quelques années plus tard, Double Less réclame une revanche, mais cette fois, avec frappe, au stade Iba Mar Diop. Pour la seconde fois, Mouhamed Ndiaye dit Robert signe la victoire sur l’enfant de Pakao. Malgré sa défaite par Ko face à Papa Kane de Thiaroye en 1979, Robert Diouf martèle que c’est son combat contre Moussa Diamé qui l’a le plus marqué de sa vie. Un combat en deux éditions. Une première interrompue en pleine bagarre. « La cause de l’arrêt, c’est que mon adversaire avait un doigt de la main fracturé. Il avait été acheminé à l’hôpital de Fann pour les besoins de soins », précise-t-il. En moins de trois semaines, Moussa Diamé se sentant en bonne santé, demanda une deuxième rencontre. Ce que l’enfant de Joal lui accorda. Le combat est organisé au stade Iba Mar Diop et Robert Diouf en sort victorieux. Son palmarès est le plus élogieux de toute sa génération, avec 137 combats, 7 défaites, 118 victoires et 12 nuls. Mouhamed Ndiaye dit Robert Diouf précise que c’est à partir de son combat contre Mbaye Guèye que les cachets des lutteurs ont atteint, pour la première fois, la barre d’un million de FCfa. Aujourd’hui, souligne l’enfant de Joal, grâce à la lutte, des jeunes deviennent facilement millionnaires. Il estime que c’est normal parce que la lutte est actuellement le sport sénégalais qui honore le peuple en termes de performance et de succès. Seulement, ajoute Robert, « j’exhorte les jeunes à respecter le public et avoir un comportement exemplaire ». Il laisse entendre, en plaisantant, que s’il était de l’actuelle génération de lutteurs, il se présenterait à l’élection présidentielle. Actuellement, l’ancien champion sérère s’est retiré dans son Joal natal où il s’occupe de l’encadrement des jeunes lutteurs promis à un bel avenir.
Une relève assurée
La Petite Côte, et Joal-Fadiouth en particulier, reste un vivier de lutteurs. Après les grand-pères et les pères, c’est au tour des fils et neveux d’anciens champions d’assurer la relève. Sur ce point, Robert Diouf se dit confiant car, soutient-il, « Joal-Fadiouth est une pépinière de lutteurs, et jusqu’à la fin des temps, la localité va toujours produire des champions de lutte ».
Les faits semblent lui donner raison car ses propres fils et d’autres comme l’An 2000, Papis Général, Edouard Dimlé Dioh et Mady Ndiaye de l’écurie Manga 2 constituent des valeurs sûres sur lesquelles il peut compter. Quant à Ablaye Ndiaye, il est déjà sur les traces de son père (Robert) avec un an de compétition sanctionné par 2 victoires en 2 combats.
Les faits semblent lui donner raison car ses propres fils et d’autres comme l’An 2000, Papis Général, Edouard Dimlé Dioh et Mady Ndiaye de l’écurie Manga 2 constituent des valeurs sûres sur lesquelles il peut compter. Quant à Ablaye Ndiaye, il est déjà sur les traces de son père (Robert) avec un an de compétition sanctionné par 2 victoires en 2 combats.
Reportage de Pape Coly NGOME
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