Le régime du Président Wade a longtemps été considéré comme la bête noire du groupe de presse « Sud Communication ». Durant le règne des bleus, il en a vu de toutes les couleurs. Le tuteur de la première radio privée du Sénégal s’était bien contenté de « ragotons » du temps que bien de ses homologues jouissaient de l’or du pouvoir libéral. Déjà en 2003, le livre-évènement du journaliste Abdou Latif Coulibaly avait fini de mettre de l’huile sur la marmite des rapports conflictuels entre les emplois de Babacar Touré et les tenants du pouvoir d’alors. Fatigués de voir les pots et les œufs cassés, beaucoup de ses travailleurs ont fui la barque « Sud » vers le nord. Tant le bâton de Wade n’épargnait la plus petite entité de ce groupe !
Aujourd’hui, après la défaite des libéraux, le groupe de presse est en passe de reprendre des poils de la bête. Le Président Macky Sall est comme inscrit dans une logique de « réparer » les tors et autres entorses infligés à Sud Communication. De la carotte à la pelle ! Ainsi, Abdou Latif Coulibaly vient d‘être nommé Ministre conseiller, sa nièce Astou Mbène KANE flanquée conseillère technique au Ministre de l’information et de la communication, Babacar Touré , le patron nommé Président du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) .Et des informations ont cru savoir que des tractations sont entrain d’être menées pour que Oustaz Alioune Sall , candidat malheureux à la députation du 1èr Juillet dernier hérite le portefeuille de Commissaire Général au Pèlerinage aux Lieux Saints. A cela s’ajoutent d’autres personnes qui on fait les beaux jours de ce groupe (Radio et/ou journal) et qui se retrouvent ragaillardis, depuis le 25 Mars. On peut énumérer, sur ces entrefaites : Mbaye Sady Diop (communication du Ministère de l’Intérieur), Mamadou Dièye communication Ministère du commerce), pour s’arrêter là.
Volonté de domestiquer certains professionnels des médias ? Faiblesse du Président Macky à l’endroit de ces gens toujours hostiles à Wade ? Tout une série d’interrogations qui nous surnagent l’esprit. Nous profitons de cette intervention pour saluer le courage, la forte conviction, voire l’éthique qui a toujours caractérisés notre très regretté doyen, Madior Fall. Ce dernier n’a jamais accepté de renier à ce qu’il croyait : ne flirter jamais avec l’Etat pour des postes de sinécures, de prébendes et subsides mais jouer le rôle de « Watch dog » (chien de garde) face aux éventuels dérives des gouvernants. Nommé membre du conseil économique et social en 2008, il avait de décliner ce poste. Mais, comme beau sang ne saurait mentir…
Ibrahima Ngom Damel
Senghor, un patrimoine universel à ne pas marchander (Par Pierre Goudiaby Atepa)
