‘’Nous avons besoin d’une relecture du système éducatif pour parler comme Senghor (Léopold Sédar), de tout notre système éducatif parce que sommes nombreux à avoir des propositions innovantes pour faire progresser l’éducation’’, a-t-il soutenu dans un entretien accordé à l’APS.
‘’Le monde a beaucoup évolué, la méthode d’enseigner et la forme d’enseigner doivent évoluer, c’est incontournable sinon nous allons rater le virage de notre évolution vers le développement’’, relève Pierre Goudiaby Atepa.
Trente ans après la première édition (1981), il est indispensable de réorganiser les états-généraux de l’Education, soutient l’architecte.
Sur la grève du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES), débutée le 7 décembre 2011 et suspendue depuis le 28 mars en attendant l’installation du nouveau gouvernement, Pierre Goudiaby Atepa estime qu’il n’y a pas encore de solution.
‘’Ce que nous avons suggéré c’est que compte tenu de la complexité des problèmes posés (avec impact sur le Budget de l’Etat, budget d’investissement et surtout de fonctionnement), il fallait attendre le nouveau président et le nouveau gouvernement pour entamer des discussions sérieuses’’, rappelle-t-il.
Choisi comme médiateur par les étudiants regroupés au sein du mouvement E3 (Etudiants pour l’excellence de l’éducation), il avait proposé qu’on laisse 100 jours au nouveau gouvernement élu pour ‘’construire ensemble une sortie consensuelle, débouchant sur des perspectives acceptées de tous pour régler les problèmes de l’école et de l’université’’.
Il a précisé que la reprise des cours dans les amphithéâtres est ‘’le fruit d’une conjugaison d’efforts de plusieurs bonnes volontés qui ont tous lutté pour la bonne cause’’. Dans cette médiation, il dit avoir été soutenu par le Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES), dont les membres ont lancé plusieurs fois un appel à leurs collègues du SAES pour la reprise.
C’est pourquoi il a souhaité que ses ‘’amis du SAES soient raisonnables’’. En 10 jours (les syndicalistes parlent du 15 avril), relève-t-il, ‘’aucun gouvernement sérieux ne pourra prendre des décisions’’. L’architecte qui se dit porteur de projets pour l’école sénégalaise, souhaite ainsi que toutes les intelligences soient réunies pour que l’Education avec un grand « E » puisse être redéfinie et notamment pour profiter au plus grand nombre.
Mais il estime, comme préalable, que tous les acteurs doivent se mettre d’accord sur un fait : ‘’Il ne peut y avoir de développement sans éducation’’.
‘’C’est clair, c’est donc l’Education qui doit être au centre de toutes nos préoccupations ; l’Education pour Tous’’, a-t-il soutenu, avant d’ajouter que cet aspect de la question est développé dans son ouvrage intitulé ‘’Oser’’, pour souligner qu’il faut ‘’oser l’éducation autrement".
Il y a 20 ans, poursuit-il, ‘’il me fallait six mois pour concevoir et remettre des dossiers d’exécution d’un projet architectural. Aujourd’hui avec les ordinateurs et les logiciels à notre disposition, il me faut 6 jours et parfois six heures pour le faire’’.
M. Goudiaby a rappelé que c’est pourquoi il avait lancé le projet ‘’Campus 150’’ pour doter tous les étudiants d’ordinateurs portables à moindre frais. Aujourd’hui, note l’architecte, ‘’le projet se porte parfaitement bien’’.
Pierre Goudiaby Atepa revient d’un séjour au Tchad où le Président Idriss Déby réalise son projet ‘’un ordinateur campus 150, un étudiant’’ avec un premier lot de 12 000 ordinateurs. Dans le cadre de ce projet, l’UNESCO a été déjà contactée de même que l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Kémi Séba arrêté au Bénin !
