Le monde de la presse est en deuil. Le journaliste Souleymane Ndiaye dit Grand Jules, décédé dimanche dernier, a été inhumé hier à Saint-Louis, sa ville natale. Parents, amis et proches l’ont accompagné à sa dernière demeure au cimetière de Thième.
Rappelé à Dieu dimanche dernier, le journaliste Souleymane Ndiaye a été accompagné hier à sa dernière demeure par ses proches. Le cimetière de Thième a refusé du monde pour la circonstance. Parents, voisins et amis étaient tous là pour assister à l’enterrement de cet aîné de la presse qui repose désormais en paix au bord de la mer, dans le cimetière de Thième. La maison mortuaire située au quartier sud de l’île a également été trop petite pour accueillir tout ce beau monde venu témoigner de son affection à la famille. Les témoignages recueillis sur place ont présenté à l’unanimité le défunt comme un homme simple et intègre, en quelque sorte un bon père de famille. Son épouse, Aïssatou Seck dite Ndèye Seck, a informé que son défunt mari fut d’abord professeur de français au lycée Charles de Gaulle de Saint-Louis vers les années 71 avant d’être affecté au lycée Cheikh Ahmadou Bamba de Diourbel. C’est par la suite qu’il a décidé d’embrasser le métier de journaliste. Elle l’a présenté comme un homme très effacé, d’une probité morale sans faille. Il avait également gardé ses attaches saint-louisiennes malgré le fait qu’il soit né à Kaffrine. « Toute sa famille résidait à Saint-Louis. Et malgré l’éloignement, il n’avait jamais failli à sa mission de père de famille. C’était un homme de cœur, un homme juste, affable, respecté de tous et qui partageait tout avec ses proches », a-t-elle confié.
Aussi, sa fille Marième Ndiaye de souligner que son père était un intellectuel hors du commun. « Il partageait tout avec les autres. Je sais qu’il a épaulé beaucoup d’écrivains comme Boubacar Boris Diop à écrire leurs ouvrages. Il était d’une générosité sans faille. Même malade, il faisait profiter de son expérience par téléphone à ses jeunes confrères. Il avait un niveau d’instruction qui dépassait l’entendement », a-t-elle magnifié. El Hadji Mokhsine Diop, imam et beau-fils du défunt, a lui aussi magnifié l’ouverture d’esprit remarquable de Souleymane Ndiaye. « Sa plume était alerte et il avait fait de la recherche de la vérité son credo. Nous ne l’avons jamais vu écrire des contrevérités. C’était un homme juste et crédible. Il accordait beaucoup d’attention à ses enfants et à sa famille en général. Beaucoup ne le connaissaient pas à cause de son effacement. Il fallait également l’approcher pour connaître ses qualités. À chaque fois qu’on le côtoyait, on s’enrichissait », a pour sa part témoigné El Hadj Mokhsine Diop.
Professeur de lettres de formation et ensuite critique littéraire aux Nouvelles éditions africaines du Sénégal (Neas), le défunt a fait les beaux jours de Sud et de Walfadjiri. Il avait continué son aventure dans la presse au mensuel Démocratie, avant de rejoindre le quotidien Le Matin. Son expérience en bandoulière, Souleymane Ndiaye a cheminé avec un autre journaliste de talent, Ibou Fall, pour lancer les quotidiens Tract et Frasques. Au début des années 2000, ils ont fondé avec le caricaturiste Odia le mensuel satirique P’tit Railleur Sénégalais. Son confrère et ami Ibou Fall lui en a rendu hommage en des termes très élogieux : « Puriste de la langue, Souleymane était un brillant esprit, une plume exquise et dotée d’une culture encyclopédique », a-t-il déclaré M. Fall, ami et fidèle compagnon du défunt dans quelques intéressantes aventures journalistiques. Le document renseigne également que « Souleymane Ndiaye fut aussi conseiller en communication du Conseil national de concertation des ruraux (Cncr) et a eu à lancer le journal de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara) ».
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