De M. Samba SY ou de l’hypocrisie et de l’ingratitude d’un système

M. Samba SY est mort, assassiné à Tamba, la ville où on tue des fous. Mais ce fou n’est pas comme les autres, c’était un haut fonctionnaire de l’Etat du Sénégal. Sa vie faite de sacrifice pour son pays et d’errance dans les gares ferroviaires de son pays s’est arrêté là. Combien de Sénégalais l’on croisé au détour d’une gare et qui ne le connaissait pas et qui étaient loin d’imaginer, qu’il était un haut fonctionnaire, un géologue à la retraite. Voilà quelqu’un qui a voué sa vie à son pays et qui meurt assassiné comme un malpropre. Mais Dieu fait bien les choses, il ne fait jamais rien pour rien. Il nous envoie des messages qu’il nous faut décrypter. Il nous invite très souvent à une introspection. Il est peut-être temps de s’arrêter et de réfléchir sur la situation des retraités au Sénégal. La mort de M. Samba SY peut en être une belle occasion. En effet, combien sont-ils aujourd’hui à vivre difficilement leur retraite après tout une vie dédiée à son pays ? Combien sont-ils aujourd’hui Samba SY à « devenir fou », à cause d’une retraite très mal préparée ? Il faut le reconnaitre il n’est pas du tout facile de se retrouver du jour au lendemain avec moins du tiers de ce que l’on percevait. Et malheureusement dans ce pays il n’existe pas un système d’accompagnement à la retraite, d’assistance et de suivi des retraités. Je ne dis pas que M. Samba SY a mal vécu sa retraite, mais s’il existait un système d’assistance et de suivi des retraités, il serait très certainement mort d’une mort paisible et noble. Pour que la mort de Samba SY puisse au moins servir à quelque chose, le vrai débat sur la retraite au Sénégal, mérite d’être posé sur la table. Ne nous y trompons guère des Samba SY, il en existe des milliers au dans ce pays et qui ont tout donné à leur pays et qui ne leur donne rien en retour. Quelle ingratitude ? Par ailleurs, pour s’être battu sa vie durant pour son pays, il mérite au moins, au même titre que d’autres illustres disparus des hommages de la nation. Il est peut-être moins célèbre qu’eux, mais il le mérite tout autant qu’eux. En ces douloureuses circonstances nos pensées vont vers sa famille, vers ses enfants, s’il a eu la chance d’en avoir, vous pouvez être fiers de M. SY .