Un peu après 11 heures, devant le portail de la structure de santé, un agent de sécurité veille sur les entrées. Sous le soleil qui commence à chauffer, des malades sont en train de s’informer devant le bureau accueil /information.
"J’ai appris que c’était aujourd’hui la prestation de serment (de Macky Sall) mais je n’ai pas le cœur à cela actuellement’’, a lancé Aminata Diallo, son enfant au dos. ‘’J’amène mon fils à Albert Royer, il est souffrant’’, a-t-elle ajouté, l’air désemparé.
Si cette mère, la trentaine bien sonnée, ne paraît pas emballée par cette cérémonie, d’autres par contre ont leurs portables accrochés à l’oreille.
Amath a un rendez-vous au service de neurochirurgie, mais son téléphone portable le lie à la cérémonie retransmise depuis Le King Fahd Palace, ex-Méridien Président. ‘’Je suis mal en point mais j’ai la curiosité de savoir ce qui se passe dans le pays’’, a-t-il affirmé.
Contrairement à ce jeune homme, les agents de santé, médecins, infirmiers et autres ne pensent même pas à l’investiture du nouveau Président. Ici, tout le monde s’occupe de son travail comme un jour ordinaire.
Dans le hall de l’hôpital Albert Royer, dédié aux enfants, un va-et-vient incessant anime la vie des lieux. Peu de téléspectateurs cependant devant le poste téléviseur installé au fond de la salle, malgré la diffusion en direct de la cérémonie.
Seule une dizaine de personnes meublent les lieux. Quelques rares malades ou accompagnants suivent la télévision pour meubler le temps.
Astou Kane est en train d’allaiter son bébé après avoir fait consulter son bébé. ‘’Je suis là juste le temps de nourrir ma fille’’, a-t-elle souligné. ‘’Tout ce que je demande au Président Macky Sall, c’est de diminuer les prix des denrées de première nécessité, cette cérémonie ne nous apporte pas grand-chose’’, a-t-elle ajouté.
‘’On n’a pas le temps de suivre la cérémonie. Je n’y pense même pas’’, a souligné Mme Diop, major de l’hôpital d’enfants Albert Royer situé au centre hospitalier universitaire de Fann.
‘’On est tellement débordés par les malades. Un enfant (malade) ne peut pas attendre", a-t-elle poursuivi non sans préciser qu’elle n’a ni un poste téléviseur ni un portable pour suivre en direct la cérémonie de prestation de serment.
Même attitude au service de neurochirurgie. Devant l’entrée principale, deux médecins fuient même nos questions. ‘’On n’a pas ce temps vraiment’’, lance un des deux blouses blanches.
Cette situation, a justifié le chef du service information-communication de la structure, ‘’ s’explique par la sobriété qui a marqué cette cérémonie". "Je crois que s’il y avait un cachet populaire, les gens seraient plus emballés’’, a-t-il dit.
Amadou Lamine Fall d’ajouter que, en fin de compte, tout cela s’inscrit "dans l’ordre normal des choses. Un Président élu doit prêter serment avant de commencer son mandat’’.
‘’C’est peut être lié au contexte actuel du pays, les gens sont sans ressources et ont trop de problèmes actuellement’’, a estimé M. Fall, avant d’augmenter le volume de son poste téléviseur au moment où la greffière en chef du Conseil Constitutionnel annonçait le début de la cérémonie.
APS
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