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J’ai décidé de m’en mêler — après tout, c’est une histoire entre moi et mes cousins. Et j’ai été encouragé par la sortie de Bouba N’dour de TFM dans son émission JAKARLO sur le sujet. Il avait raison sur toute la ligne.
Entre ceux qui crient à la trahison nationale à cause d’une dette cachée digne d’un roman d’espionnage budgétaire, et ceux qui s’étranglent parce que les sacro-saintes agences de notation ont osé rétrograder la note souveraine du Sénégal, le pays de ma défunte mère semble vivre un concours national de lamentations. Chacun son drame, chacun sa vérité, mais tout le monde son indignation.
Dans ce vacarme, certains ont trouvé la foi. Une foi nouvelle, inébranlable : celle du FMI. Le Fonds monétaire international est devenu, pour eux, une sorte de Vatican économique, le Saint-Esprit du développement mondial, descendu du ciel pour bénir les nations égarées et leur rappeler les Dix Commandements du déficit public. On en oublierait presque que ce même FMI a longtemps tenu la chandelle dans des banquets de crises financières, et que son sens de la transparence n’a rien à envier à celui d’un miroir sans tain.
Mais enfin, passons. Car le vrai scandale — le seul, semble-t-il, que certains n’arrivent pas à digérer — ce n’est ni la dette, ni la note. C’est la transparence. Oui, cette impudente vertu que d’aucuns jugent plus scandaleuse qu’un mensonge bien ficelé. Imaginez donc ! Un gouvernement qui choisit de dire la vérité, de mettre cartes sur table, d’exposer au grand jour ce que d’autres auraient préféré enfouir dans les marges d’un rapport confidentiel. 

Quel culot ! Ceux qui, hier, exigeaient la vérité crient aujourd’hui qu’on en dit trop. Ceux qui dénonçaient l’opacité regrettent désormais la lumière. À croire qu’au Sénégal, on préfère les vérités enrobées de mensonge, pourvu que le décor reste présentable.
Or, le développement ne se construit ni sur les maquillages comptables, ni sur les bénédictions de Wall Street. Il se construit sur un choix politique courageux : celui d’assumer, d’exposer, de corriger. Ce n’est pas glamour, ça ne fait pas plaisir aux marchés, mais c’est un acte d’honnêteté. Et dans le théâtre de la finance internationale, l’honnêteté, c’est presque de la subversion.

Et puisqu’on parle de morale financière, rappelons que ces agences de notation si promptes à distribuer des cartons rouges n’ont, semble-t-il, rien à voir avec la crise des subprimes de 2008… Ah, elles n’existaient pas à l’époque ? Vraiment ? Étrange amnésie. Peut-être qu’à défaut de lire les ouvrages majeurs publiés sur le sujet, il faudrait regarder The Big Short — ou même les documentaires sur Bernie Madoff. Histoire de se rappeler que la boussole morale de ces institutions pointe souvent vers… leurs propres actionnaires.
Et là, la vraie question se pose : qui possède ces agences de notation ?
Les prêteurs ou les emprunteurs ?
Depuis quand une banque se réjouit-elle de prêter à bas taux ?

Autrement dit : à qui profite la dégradation des notes souveraines ? Spoiler : pas aux peuples qu’on prétend évaluer. D’ailleurs, il suffit de jeter un œil du côté de la France pour constater que même les vieilles puissances n’échappent pas à la sentence des “juges du crédit”. Mais après tout, peut-être que le Sénégal devrait apprendre à préférer les illusions confortables aux vérités dérangeantes. Parce qu’apparemment, dans le monde d’aujourd’hui, dire la vérité n’est pas une vertu : c’est un scandale. 
MOUSTAPHA SIBY 

 
 

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Samedi 18 Octobre 2025 13:33

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