Victimes directes et victimes indirectes :Le combat de la réparation et de la réconciliation


Selon les chiffres de l’Association  Tchadienne pour la Promotion et la défense des droits de l’homme (ATPDDH), 7 000 victimes ont été à ce jour enregistrées, dont 700 victimes directes, les autres étant des victimes indirectes, toutes basées sur des actes notariés. "Pour avoir les vraies victimes,  (parfois des gens mus par on ne sait quel intérêt viennent se déclarer), il y a des conditions qui doivent être remplies et les informations exigées coincent certaines soi-disant victimes, au sujet des dates de disparition de leurs proches, même si ce n’est pas la date exacte, nous exigeons que soit donnée l’année et le lieu de disparition, comme c’est indiqué dans nos colonnes, avec des observations sur le nombre de femmes, d’enfants et autres du disparu. Ensuite nous nous intéressons aux auteurs de l'arrestation, qui l’a arrêté, seraient-ce des militaires ou des civils ?"  nous a expliqué Mme Moudeïna. Selon l’organisation, une grande affluence a été notée ces derniers jours, une affluence à laquelle elle ne s’attendait pas, avec des gens qui viennent du fin fond des villages. Parmi eux bon nombre s’attendent à un jugement de Hissène Habré, mais force leur est de reconnaître qu'ils comptent aussi sur les réparations. « Nous sommes obligés de leur expliquer comment la réparation peut se faire. Le statut des chambres prévoit la création d’un fonds pour pouvoir indemniser les victimes. Le fonds a été crée mais il s’agit maintenant de l’alimenter. Conformément aux statuts l’alimentation sera faite par des bonnes volontés, des états. Les victimes comptent
beaucoup sur la réparation de la part de l’état tchadien devenue obligatoire » a aussi ajouté la présidente de l'APTDDH.
Selon elle, cette réparation peut prendre plusieurs formes comme par exemple la réparation pécuniaire, la demande de pardon ou les excuses officielles à présenter, en quelque sorte la reconnaissance du statut de victimes à ces personnes, car officiellement on ne les reconnait pas encore en tant que telles. « L’état tchadien doit poser cet acte pour reconnaître le tort fait par les agents de celui qui dirigeait l’état tchadien, c'est-à-dire Habré. L’érection d’un monument à la mémoire des victimes est aussi une reconnaissance de ce tort. Des propositions ont été faites à l’Etat depuis longtemps, c'est-à-dire depuis 15 ans. Plusieurs schémas ont été proposés, mais sont restés sans réponse. Pourtant c’est tout un processus, car on ne peut pas se lever un jour et dire voilà on va réparer les torts. Il doit être préparé dès maintenant. Qu’il nous
propose au moins un schéma. Et nous sommes prêts à les aider à avoir le meilleur pour tous » indique la présidente de l’ATPDDH.

Bamba Toure

Mercredi 4 Juin 2014 20:51

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