La campagne mondiale des 16 jours d'activisme contre les violences basées sur le genre a été lancée ce mardi 25 novembre à Thiès. À cette occasion, Tostan a mis en lumière une réalité encore peu visible c'est-à-dire les violences numériques qui touchent aussi les communautés rurales, où les mécanismes de prévention et de soutien restent peu adaptés aux réalités locales.
" On demande aux femmes de se mettre ensemble pour travailler autour des questions des violences faites aux femmes et aux filles afin de mettre fin à ces violences[...]. La thématique de cette année porte sur " les violences numériques". Alors, on a évoqué des questions de cybercriminalité, de harcèlement, de violences économiques et à travers le numérique, c'est des questions réelles et les impactes brisent des familles", a déclaré la présidente du Réseau Paix et Sécurité pour les Femmes de l'Espace CEDEAO, Mme Diago NDIAYE.
" L’accès aux outils numériques progresse en milieu rural. Au Sénégal, 99,1 % des personnes vivant en zone rurale utilisent un téléphone mobile (Enquête TIC 2024).
Parallèlement, plusieurs analyses régionales montrent que le harcèlement, la diffusion non consentie d’images et les fraudes liées aux services numériques figurent parmi les violences en ligne les plus courantes[...]. Ces violences ont des conséquences directes sur le bien-être mental des femmes et des jeunes filles, premières cibles de ces attaques. Elles limitent leur participation à la vie communautaire, dégradent la confiance entre familles et fragilisent la cohésion sociale. Pourtant, la plupart des études nationales ne distinguent pas contextes urbains et ruraux, laissant les réalités villageoises largement invisibles dans les statistiques. Ce manque de données limite la compréhension du phénomène et complique la mise en place de mécanismes de prévention adaptés. Les femmes et les jeunes en milieu rural restent ainsi exposés, avec un accès réduit aux informations, aux services d’accompagnement et aux dispositifs d’alerte", a informé Tostan.
Ainsi, une rencontre transfrontalière qui va réunir 140 villages du Sénégal et de la Gambie, sera organisée pour permettre de partager les expériences, d’identifier les risques émergents liés aux violences numériques et d’explorer des réponses adaptées aux réalités rurales.