Rewmi et rang-bi, c’est kif-kif !

C’est à croire que les petits génies de notre cher Président Sall se sont plantés sur toute la ligne de défense de leur mentor. ABC, au bord de l’agacement, renvoie le successeur de Wade à l’équation de Giresse : ses camarades de parti éprouvent autant de peine à donner la réplique à Idrissa Seck et au PDS que Bayal (le joueur comme le ‘boulevard’ en wolof !) et Cie en ont eu pour contenir les petits gabarits angolais.


Le Sénégal du foot est rattrapé par les démons du Sénégal tout court : indolence à monter au créneau et confort inhibant dès que l’oasis pointe un bout de verdure dans le désert des infortunés. Et voilà, pour faire l’exégèse du discours du président de la République, les mauvais génies du Palais remettent au goût du jour un mot qui, dans le contexte passéiste du régime de Mobutu, a eu des échos folkloriques :« authenticité ». Macky veut avancer, armé de sa sincérité. Les faits ralentissent sa marche, malgré le forcing conceptuel de ses « cerveaux ».

« C’est pas sérieux » de la TFM ne serait pas dépaysé en terre apériste, devant les paradoxes d’avril. Comment, en un trimestre, passer de 300.000 emplois à 10.000 ? Comment passer de la « résilience » triomphante en un pathétique appel au civisme et à la concorde dans le style du « commun vouloir de vie commune » ? Comment avouer, par la voix du DG d’une grande agence, qu’un projet prend une quarantaine de mois, de sa formulation à sa mise en œuvre, et taire le rabiot technique et politicien sur les grandes idées de Me Wade ? C’est touchant, le déboulé des serviteurs du Prince pour renouveler leur acte d’allégeance. Ne risquez pas l’infarctus, c’est la vraie saison des soumissions à fructifier dans la liste dessouscripteurs à la tontine politique ! Le naturel laudateur et partisan, aveugle comme une créature envoûtée par ses propres ambitions, est un cheval fou au cœur de la République. Il vocifère, insulte et menace, sans autre forme de procès ! Si ce n’est pas le père Wade, c’est le fils Karim. Si ce n’est pas le Président Seck, c’est le frère Abdourahmane, le serviteur du Très Haut qui refuse de hisser à ce piédestal d’adoration un mortel fût-il élu au suffrage universel. Avril est le mois des réhabilitations !

Wade n’aurait donc pas été « Ali Baba » qui emporte jusqu’aux moquettes. Il a laissé, pour une transition douce, 418 milliards Cfa. Un fait très grave dans une République où la fin (conquérir le pouvoir) ne justifie pas tous les moyens (présenter un acteur majeur de la démocratie comme un Maître Pilleur). Les piailleurs en perdent leur latin, réduits à performer dans le chapelet d’indélicatesses orales sur de vraies questions éthiques. Il ne sert à rien de bander des muscles en politique, dans le style des dopants « 45 jours » qui font des ravages dans l’arène. Idrissa Seck entonne un air de « Officier n’a pas peur » bien connu des Gawlos. Il réhabilite Wade en assumant son affection et ses combats passés. Hier comme aujourd’hui, il reste impassible : « Rewmi dokhoul » ! Cela ne vous rappelle pas le désarroi des jeunes filles (« Rang bi Dokhoul ») ? Avec un clin d’œil à son ami, le PM-Financier Abdoul Mbaye. Oui, il ressuscite le pèreKéba Mbaye « Les Sénégalais sont fatigués » ! Le Prince… charmant de la saison dernière est-il encore assez craquant pour les foules? 


Bamba Toure

Vendredi 5 Avril 2013 08:04

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