Quelle élite pour quel peuple ?


Quelle élite pour quel peuple ?

Dans un cadre où se déploient plusieurs modes d’agir, de penser différents, dans un contexte de crises des valeurs, de difficultés économiques alarmantes, Mon peuple se noie dans l’ivresse de la joie et des plaisirs nouveaux du superflu ! Mon peuple joue. Mon peuple danse. Mon peuple se divertit et s’abrutit davantage. Ses membres, ses bras forts que sont sa jeunesse se pervertit et s’aliène. Au moment où l’Education se courbe face aux grèves et revendications incessantes de ses acteurs, où la Santé se tort de douleur du fait du déficit incontestable de matériaux et d’organes, où les infrastructures se perdent au rythme incessant d’un mauvais entretien, où l’acquisition des denrées se fait de plus en plus difficile, où les fédérations de sport quémandent des sponsors pour représenter la Nation aux compétitions internationales, où les artistes au talent confirmé et engagé se perdent dans la masse des amateurs non initié et nus de valeurs, où trouver un emploi reste un vrai parcours de djambar… Mon peuple saute, vibre, sous la cadence des pas et des coups de deux challengers. Quel dommage… !!! Où sont nos repères ?

Le Sénégal, Mon pays, Les Sénégalais mon Peuple !
Quelle désolation m’a envahie quand je me suis rendue compte qu’aujourd’hui au Sénégal les enfants nous citent comme idole des lutteurs ou des danseuses… les étudiants dans leur majorité se ruent vers les distributeurs de billets pour le paiement de leurs bourses scolaires à titre de dépense quotidienne au lieu de couvrir leur besoins scolaires… les instituteurs réclamant leurs indemnités au lieu de réclamer des moyens optimales d’enseignement…. Les médecins au même titre manifestant contre le sous-effectif ou leurs conditions de travail parfois obsolètes et rigoureuses certes mais oubliant le serment d’Hippocrate …. Nos routes, nos quartiers, nos bâtiments s’effondrent sous le poids du temps et de l’amortissement…. Nos denrées locales sont délaissées au profit de celles importées… Nos agriculteurs qui luttent sans relâche pour faire valoir leurs récoltes niaisées par les populations… Nos diplômés qui mènent croix et bannières pour obtenir un emploi dans la mesure où être embauché ne relève plus des compétences ou de l’expérience acquise car on ne vous pose pas la question de savoir qu’est-ce que vous pouvez-faire mais qui nous a mis en rapport…

La jeunesse d’aujourd’hui est l’avenir de demain, nous a-ton appris. Ou encore dis-moi quelle jeunesse tu as je te dirai quel peuple tu seras… Mais alors devrait-on être inquiet ??? Quel peuple serons-nous ? On n’a toujours focalisé la jeunesse comme un avenir parfois brillant parfois non. Mais on ne sait jamais demander ce que cette jeunesse pouvait faire maintenant en temps réel pour son peuple. Ces enfants qui, aujourd’hui connaissent mieux un Lutteur ou une danseuse plutôt qu’un Cheikh Anta Diop ou une Aline Sitoé Diatta, ces adolescents qui connaissent mieux les boites de nuits plutôt que les bibliothèques ou les musées… Ces jeunes qui s’adonnent à la vente au travers des voitures au lieu de s’exercer à une quelconque profession ou de s’instruire. Ces adultes qui font l’aumône ou attendant que leurs pauvres enfants ramènent des sous pour la popotte quotidienne… Nous en sommes à ce point. Où le Djom, le Foula, le Fayda, le Ngorr s’échangent avec la Téranga, le Nguisstal et le Tekki. Où on ne se concentre pas sur les Moyens mais sur la Finalité. Qu’importe donc les moyens qu’on utilise, qu’importe les sacrifices à consentir où même la voie à prendre, il faut réussir! Pourtant toute ascension est le fruit d’un long et dur parcours. Si aujourd’hui l’école de la vie perd son sens le plus intrinsèque à quoi bon former les enfants aux écoles de métiers ou élémentaires. En réalité nous sommes un peuple dont les jeunes dans la majorité ont opté pour la facilité et sont perdus dans les chemins croisés de la richesse matérielle. Fort heureusement il est des mouvements de conscientisation, des amazones et des révolutionnaires qui s’attèlent à reposer les jalons d’une Nation Sénégalaise Digne et fière. Il faut que les beaux idéaux se réincarnent !!!

Mame Diarra Patricia Thioune

Mardi 4 Juin 2013 01:28

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