Que fait-on quand l’autre ne veut pas faire l’amour ?


Par faute de temps, d’habitude, d’une naissance récente, d’une maladie ou autres causes, l’homme et la femme peuvent tous les deux potentiellement manquer de désir. Doit-on attendre patiemment que l’autre se réveille ? La chronique de Stéphanie Hannier, sexologue clinicienne*.
 
Longtemps l’on a pensé qu’il s’agissait d’une « affaire de femmes » car les hommes ont bien plus de testostérone que les femmes et que cette hormone est connue pour être celle du désir. Et puis les femmes étaient dites « moins portées sur la chose », « plus maternelles », « plus sentimentales qu’animales ». Bref, pas mal de différences et cela tombe bien, la complémentarité homme/femme est agréable sur bien des points, et nécessaire qui plus est!
Aujourd’hui, dans notre société en pleine évolution, si notre « nature » d’homme et de femme subsiste malgré nous et explique en partie notre manière de vivre et de réagir, il n’en va pas de même de nos comportements. Et parmi ceux-ci, notre manière de vivre et de travailler est éloquente quant au temps qu’il nous reste pour profiter de la vie, de notre couple, de notre famille et de notre sexualité.
 
 
Cela a pour effet que les hommes aussi 
en viennent à manquer de désir, 
ce n’est plus une affaire « de femmes »
comme beaucoup le croient encore… 
c’est l’affaire de tous !
 
 
Comment en finir avec ce « métro-boulot-dodo » qui peut tuer jusqu’à notre désir sexuel ? Il faut lui faire face, pour soi, pour son couple, mais aussi pour son/sa partenaire quand c’est lui/elle qui nous tourne le dos au lit. Cela signifie très certainement être dans une écoute empathique et constructive, mais certainement pas laisser les choses aller (« Et on verra où cela nous mène » comme me disait un patient).
Souvent, quand on laisse les aléas de la vie nous submerger, c’est là qu'il est un peu tard et que l’on remarque que le désir s’en est allé peu à peu. Et pour le faire revenir, c’est toute une thérapie !
Alors, avant d’en arriver là, soyez attentifs à quelques petites choses et posez-vous les questions suivantes :
Quand ai-je fait l’amour pour la dernière fois ?
Qui a été vers qui ? Qui était l’initiateur/trice ?
Comment était-ce ?
Ai-je été attentif/ve à ce qu’il se passait et au plaisir ressenti ?
A quand remontre notre dernier moment à deux ? 
Fait-on assez de place à notre couple, existe-t-il indépendamment du reste et prenons-nous soin de lui?
Ces questions (et bien d’autres encore) sont autant de signes (voire d’alarmes) que vous pouvez vous poser afin de voir quelles réponses ressortent. Il est d’ailleurs intéressant que votre partenaire se les pose également, et il serait même judicieux de se poser ces questions-là ensemble. Il s’agit d’une bonne occasion pour passer un moment constructif et propice au travail de son couple.
 
Et si le désir est bien manquant ? Parlez-vous et mettez en place du temps ensemble. Souvent, « planter le contexte » permet au film de se dérouler, et non pas l’inverse. Il est difficile de désirer ardemment son partenaire à long terme si l’on fait toujours l’amour dans la douche, en cinq minutes, entre deux biberons. Au risque de frôler le cliché, trop de couples consultent pour un manque d’aménagement de son chez-soi comme de son agenda (et agenda commun).
Bien que les thérapeutes soient capables de comprendre certain nombre de causes et d’explications aux problèmes de couples et au manque de temps, il n’y a que vous qui puissiez donner de ce dernier à votre couple.
Alors, n’attendez pas de vous croiser pour être sûr que tout va bien !


Lundi 27 Mars 2017 09:29

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