Pénurie d’eau à Dakar et crise au sommet : Nous plaidons pour une expropriation par nécessité publique


Chers compatriotes, évoquer ici une crise au sommet de l’état n’est pas exagéré, quand on sait que ce sont les services présidentiels qui nous apprennent que le chef de l’état écourte son séjour à New York où se tient l’incontournable assemblée générale des Nations Unies pour venir faire face au problème d’acheminement de l’eau que vit Dakar depuis 2 semaines.. Cela nous renseigne au moins d’une chose : l’heure est grave. Apparemment le Président va prendre des mesures à la hauteur du désespoir que vivent les populations de Dakar. La SDE et la Sones ne sont pas à la hauteur, et ils ont induit en faute le ministre de tutelle qui a engagé sa parole en donnant une date de retour à la normale qui n’a pas été respectée. La parole publique est malmenée. En payera t il le prix fort ? Les heures qui viennent nous édifieront.

Les citoyens sont en manque d’eau et dans certains coins ils manquent d’électricité en même temps. Le Sénégal vit un recul d’un demi-siècle : C’est inadmissible ! Ce qui est d’autant plus inadmissible c’est que l’autorité publique évoque la fatalité pour calmer le mécontentement des populations. Le Sénégalais de 2013 est exigeant à juste titre et réclame le minimum de confort et de service que devrait lui assurer son état. L’eau est classée dans les besoins primaires de a pyramide de Maslow au niveau des besoins primaires, quand nous n’arrivons pas à maîtriser ce type  besoin, parler d’autres réformes devient secondaire.

Mais comme nous le disions récemment dans notre article intitulé cette pénurie révèle une défaillance au sommet de l’état. Et nous pensons que c’est à cette défaillance que le Président tentera de remédier. Nous avions espérer comme nous l’avions affirmé que « Certains événements peuvent constituer de véritables ruptures, entraînant, lorsqu’elles surviennent, une transformation radicale des habitudes, des natures et des fondements de la nation. C’est le cas aux USA au lendemain du 11 Septembre leur sécurité civile et aérienne a connu une révolution sans précédent et en France le scandale du sang contaminé a vu la mise en place de nouvelles règles dans le domaine de la santé pour une meilleure sécurité des français ». Nous attendons de voir.

Nous attendons alors de notre chef de l’état prenne des mesures fortes et nous espérons une rupture par rapport à ce type de situation dans notre pays.

a) Les dirigeants de la Sones doivent être remerciés !

b) Les dirigeants de la SDE doivent être remerciés !

c) Le contrat avec la SDE doit être dénoncé.

d) Les experts des corps de contrôle de l’état qui ont certifié la qualité des installations sur 25 ans doivent être poursuivis et sanctionnés pour défaut de conseil.

e) Etablir une enquête parlementaire pour tirer au clair ce manque de fiabilité dans  l’expertise des installations et dans la lenteur du rétablissement du service.

Le ministre de tutelle, les ministres de la santé et de l’intérieur doivent en profiter pour au moins mettre en place un protocole de crise, avec une communication efficace dans la gestion d’une telle crise. Les populations se plaignent d’un manque de communication. Les sénégalais s’attendaient des bulletins d’alerte sur la santé publique et sur la propagation de certaines maladies ou de leurs risques encourus! Mais ils n’ont rien vu venir

Il faudra par la suite engager rapidement un processus d’expropriation par nécessité publique pour ne pas parler de nationalisation, sujet qui nous ramènerait dans des débats stériles entre libéraux et socialistes etc.… Je note juste que c’est dans le pays de Keynes en Angleterre qu’on a vu l’état intervenir pour sauver le système bancaire en 2008, les américains ont procédé au même moment à la nationalisation de certains secteurs de l’automobile même si cette opération s’est accompagné d’une suppression du tiers des employés la force publique est intervenue chez le champion du libéralisme, et que ABN Amro a été sauvé en Europe par les mêmes procédés.

Au Sénégal la situation actuelle nous renseigne que la place stratégique qu’occupe la finance dans les grands pays européens, le nucléaire ou l’industrie militaire est occupée chez nous par la Sones, la Sénélec, la Sonatel et autres entreprises qui jouissent d’une délégation de pouvoir publique dans la nature de leurs activités. L’état du Sénégal doit reprendre le contrôle de ces entreprises, il n’y a rien qui l’interdit à part une soit disant idéologie qui sert plus le capital que l’intérêt national de notre pays.

 

Nous savons parfaitement que nous  soulevons ici une question cruciale qui engage des intérêts financiers et stratégiques sensibles. Mais c’est devant ces décisions courageuses à prendre qu’on attend une réelle rupture chez nos dirigeants. En tout cas nous l’espérons.

Mohamed LY.


Bamba Toure

Jeudi 26 Septembre 2013 07:51

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