MAMADOU LAMINE DIALLO SUR LA BAISSE DES DENRÉES DE 1ÈRE NÉCESSITÉ : « Elle n’ est réalisable qu’à partir du 3ème trimestre de 2012 »

Mamadou Lamine Diallo est le président du Mouvement politique « Tekki ». Il est aussi économiste. Il analyse avec l’œil d’un expert les attentes des populations sénégalaises par rapport à une éventuelle baisse des prix des denrées de première nécessité. Nous l’avons interpellé. « Si on veut être sérieux avec les populations, il faut leur dire la vérité. Les premières mesures pour une baisse des denrées de première nécessité ne devraient être réalisées que dans le troisième trimestre ou à la fin de l’année 2012. Voilà ce qui est faisable. Il est injuste d’imposer à Macky Sall de prendre des engagements dans ce sens. Telle est la conviction de Mamadou Diallo, président du Mouvement « Tekki » que nous avons interpellé sur une probable réduction des prix des denrées de nécessité.


À la question de savoir ce qui lui inspire les promesses de Wade par rapport à une éventuelle diminution du coût des denrées de première nécessité, Mamadou Lamine Diallo a eu ces mots : « C’est un élément de propagande que Me Wade a toujours utilisé. À l’époque, il parlait du prix du riz à 60 Fcfa. Nous sommes à 500 Fcfa aujourd’hui. Le gouvernement de l’alternance a fait ce qu’il a pu dans le domaine du riz. Entre 2008 et 2009, il a tenté une suppression des droits de douane avec une subvention  à la clé ; cela n’a pas donné grand chose ». Et M. Diallo d’ajouter : « Récemment, le gouvernement de l’alternance  a  tenté de contrôler les prix par un arrêté ministériel. Cela n’a pas été fructueux.

La question des denrées de première nécessité est revenue sur la scène dans la campagne électorale. Ce débat est intéressant. En ce qui nous concerne, il est tout à fait injuste de vouloir imposer à Macky Sall de s’engager dans la baisse des denrées de première nécessité dès le 1er trimestre de l’année 2012. Ce n’est pas juste ». Pour lui : « une telle démarche, c’est ignorer totalement les données économiques de base. La croissance économique au Sénégal  serait de l’ordre de 1 à 2 % en 2011 alors que les prévisions étaient chiffrées de l’ordre de 4% par année. Cela a des répercussions au niveau des recettes ».

À l’en croire : « cela veut dire que la priorité que le gouvernement aura dans les trois prochains mois  sera la question alimentaire. On me signale qu’il y a des poches de famine au Sénégal. Naturellement, le prochain gouvernement qui va s’installer va s’occuper des problèmes alimentaires.  Les mesures qui sont envisagées pour soulager le panier de la ménagère concernent la fiscalité. Ces exigences fiscales nécessitent de passer par l’Assemblée nationale.

Qui parle de l’Assemblée Nationale insinue une loi rectificative des finances ». Me Wade a sollicité des Sénégalais qu’on le laisse achever ses projets et pouvoir rembourser les prêts que les bailleurs de fonds lui ont accordés. Cela ne semble pas enchanter M. Diallo. Ce dernier est d’avis qu’il est bon d’attirer l’attention de nos honorables chefs religieux, des porteurs de voix, qu’en réalité, c’est à l’État du Sénégal que cet argent a été prêté. Ce sont souvent des conventions de financement que le ministre de l’économie et des finances signe. La situation macro-économique et financière de notre pays appelle à la prudence », conseille-t-il.

Mademba Ramata DIA

Source: Direct Infos

 


Bamba Toure

Jeudi 15 Mars 2012 14:01

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