Le Sénégal est invité à une compétition de robotique. Mais pour le moment, en dehors de ce qu’offrent les Américains, l’équipe a du mal à trouver un appui étatique. Mamadou Gackou, le responsable, revient sur la genèse, la pertinence et les difficultés rencontrées.
Vous allez participer à une compétition de robotique aux Etats-Unis. D’où vient cette initiative ?
Cette initiative est partie d’une invitation qu’on a reçue des Etats-Unis. Il y a une compétition qui va se passer là-bas. Ça sera la première au niveau international. 120 pays sont invités dont le Sénégal et d’autres pays africains, le Mali, le Ghana, le Liberia entre autres. L’invitation nous est parvenue de l’Ambassade des Etats-Unis à travers leur école International school of Dakar. C’est pour avoir plus d’informations concernant la robotique. Ils avaient déjà une équipe robotique qui était à Dakar, mais c’étaient des jeunes Américains et des binationaux.
Le professeur en robotique m’a chargé d’aller dans les écoles publiques trouver des élèves qui sont dans les domaines technique, informatique, automatique et pneumatique pour leur donner une chance de sortir le génie qui est en eux. Après certains forums que j’ai tenus dans certaines écoles, j’ai trouvé une école qui rassemblait toutes ces branches, c’est la CFPT (Centre de formation professionnelle et technique, Sénégal-Japon : Ndlr). On a une équipe de 16 personnes qui s’appelle ‘’Senebot’’. On travaille depuis quelque temps sur des séances de robotique et montage. Je crois que cette équipe est compétente pour représenter le Sénégal.
Comment s’est faite la sélection de cette équipe ?
Elle s’est faite à travers l’âge et les branches d’études qu’ils font. On a besoin des étudiants qui sont en mécanique, en automatique, pneumatique et en informatique. On est parti de ces bases et la tranche d’âge pour la compétition est de 18 ans. On ne peut pas dépasser cet âge, c’est pour promouvoir l’étude robotique chez les jeunes. On pouvait avoir des jeunes âgés de 22 ans, mais pour cette fois, notre option, c’est la jeunesse.
Comment se fait actuellement la préparation ?
L’idée était d’attendre que le kit arrive sur Dakar pour pouvoir travailler. Mais du moment qu’on a un laboratoire opérationnel qui est sur place (à l’école américaine) avec beaucoup de matériel, on a préféré avoir une équipe sur place, dès le mois de janvier. Depuis lors, on travaille. La compétition se prépare dans de bonnes conditions, parce que nous avons tout sur place. On veut également organiser une compétition robotique locale au Sénégal. On aura quatre équipes, deux équipes américaines et deux autres sénégalaises qui vont compétir. C’est juste une façon de mettre les participants dans le bain pour qu’ils sachent à quoi s’attendre dans les compétitions internationales. Cela leur permettra d’être également à l’aise dans cette robotique. Comme ça, dès que le kit arrive, ils seront prêts pour le montage et à la programmation.
Qui assure actuellement la prise en charge ?
C’est un peu difficile. Depuis qu’on a commencé nos séances de robotique, on n’a pas encore reçu de l’aide. Tout ce que nous faisons actuellement sort de nos poches. Ceux qui organisent la compétition gèrent le logement et les billets d’avion. Tout ce qui reste à faire doit sortir de notre poche. On a 16 jeunes qui doivent chercher des passeports, à qui on doit payer les visas et tout ; et le coût est un peu élevé. Tous les samedis, on se réunit de 9 heures à 15 heures ; on doit également leur donner à manger. J’ai écrit des lettres de sponsoring que j’ai remises à certaines entreprises de la place, je n’ai pas eu de réponses pour l’instant. Avoir des gens qui sont prêts à nous aider aurait permis d’être dans de bonnes conditions pour faire le travail, parce qu’on ne part pas pour une compétition privée, c’est une compétition internationale pour représenter le pays. On tend la main à toute personne qui voudra nous aider. On a besoin d’un plus pour préparer le voyage, l’alimentation entre autres. Nous demandons aux bonnes volontés, au gouvernement de nous aider.
Est-ce que les autorités que vous avez rencontrées vous ont l’air d’être dans les dispositions de vous accompagner ?
Pas tellement. On était au ministère de la Formation professionnelle ; je leur ai expliqué le programme, ils étaient intéressés, mais ils m’ont demandé d’attendre que la lettre d’invitation soit disponible et qu’elle soit au nom de l’équipe nationale du Sénégal. Je leur ai dit qu’on travaille avec des Américains, qu’ils misent trop sur le timing et on n’a pas trop de temps. On devait mettre en place l’équipe B, au mois de janvier, pour les enregistrer et confirmer que l’Etat du Sénégal va participer à la compétition. Mais comme ça traînait de l’autre côté, je me suis dit qu’il fallait qu’on travaille et que s’ils veulent nous aider, ils nous trouveront en cours de route. Si on ne veut pas nous aider, on va voler de nos propres ailes. Je ne trouve pas trop d’ambition à aider sérieusement. En tout cas, on travaille et cela ne peut pas nous empêcher d’aller à la compétition.
Quel est l’esprit qui a guidé votre volonté de participer à la compétition ?
La robotique n’est pas trop développée en Afrique, particulièrement au Sénégal. On entend très rarement parler de robotique, alors qu’il y a des jeunes qui sont dans des écoles et des universités techniques, qui ont les connaissances, mais ne savent pas comment les exploiter. On s’est dit pourquoi ne pas inviter ces jeunes, dès maintenant, à travailler dessus. On peut changer le quotidien des Sénégalais grâce à la technologie. Il y a beaucoup de déchets plastiques dans les rues. Avec la robotique, on peut essayer de changer cela en quelque chose de positive. Ce, en construisant des robots qui peuvent travailler sur la transformation.
Est-ce que les élèves ont compris les enjeux ?
Quand j’ai rencontré les jeunes pour leur parler de cette affaire, ils étaient excités. Ils avaient un peu peur aussi parce qu’ils ne connaissent pas trop la robotique. Ils me disaient que ce ne sont pas des choses qui sont possibles à faire à Dakar, au Sénégal, en Afrique. Mais avec certains, on s’est dit qu’on peut changer beaucoup de choses avec la robotique. Depuis lors, on travaille, il y a cette envie d’apprendre, de compétir, de montrer ce qu’on est capable de faire, cela nous motive chaque jour. Il y a un club qui est là, on n’a pas envie de se limiter à cette compétition, on veut que ce club perdure, qu’on puisse aider d’autres jeunes à nous rejoindre dans le club, qu’on puisse aller jusqu’à organiser des compétitions locales et dans la sous-région. Je pense que ce sont des choses intéressantes et les gens doivent savoir qu’il y a des jeunes sénégalais âgés de 18 ans qui travaillent dans la robotique et qui font des choses exceptionnelles.
Le thème de cette compétition internationale, c’est l’eau potable. Quel est le lien entre la robotique et l’eau potable ?
Vous savez, même au Sénégal, on commence à avoir un problème concernant l’eau potable. On est confronté souvent à des coupures d’eau, le lac de Guerre qui nous sert de l’eau est à moitié vide. Le problème est plus accentué dans certains pays d’Asie. Si vous allez dans le Golf, un litre d’essence coûte moins cher qu’un litre d’eau. C’est un problème auquel on fait face à l’échelle internationale. La robotique peut être adaptée à n’importe quel problème. Pour chercher des solutions liées à la technologie, il faut penser à créer des robots qui pourront détecter où on peut trouver de l’eau potable, créer des robots qui peuvent filtrer de l’eau, des robots qui peuvent détecter les composants qui se trouvent dans l’eau qui peuvent nuire ou pas. On travaille dessus, c’est une chose intéressante qui peut servir. Après la compétition, les robots qui donneront de meilleures solutions seront utilisés pour offrir de l’eau potable.
Vous allez participer à une compétition de robotique aux Etats-Unis. D’où vient cette initiative ?
Cette initiative est partie d’une invitation qu’on a reçue des Etats-Unis. Il y a une compétition qui va se passer là-bas. Ça sera la première au niveau international. 120 pays sont invités dont le Sénégal et d’autres pays africains, le Mali, le Ghana, le Liberia entre autres. L’invitation nous est parvenue de l’Ambassade des Etats-Unis à travers leur école International school of Dakar. C’est pour avoir plus d’informations concernant la robotique. Ils avaient déjà une équipe robotique qui était à Dakar, mais c’étaient des jeunes Américains et des binationaux.
Le professeur en robotique m’a chargé d’aller dans les écoles publiques trouver des élèves qui sont dans les domaines technique, informatique, automatique et pneumatique pour leur donner une chance de sortir le génie qui est en eux. Après certains forums que j’ai tenus dans certaines écoles, j’ai trouvé une école qui rassemblait toutes ces branches, c’est la CFPT (Centre de formation professionnelle et technique, Sénégal-Japon : Ndlr). On a une équipe de 16 personnes qui s’appelle ‘’Senebot’’. On travaille depuis quelque temps sur des séances de robotique et montage. Je crois que cette équipe est compétente pour représenter le Sénégal.
Comment s’est faite la sélection de cette équipe ?
Elle s’est faite à travers l’âge et les branches d’études qu’ils font. On a besoin des étudiants qui sont en mécanique, en automatique, pneumatique et en informatique. On est parti de ces bases et la tranche d’âge pour la compétition est de 18 ans. On ne peut pas dépasser cet âge, c’est pour promouvoir l’étude robotique chez les jeunes. On pouvait avoir des jeunes âgés de 22 ans, mais pour cette fois, notre option, c’est la jeunesse.
Comment se fait actuellement la préparation ?
L’idée était d’attendre que le kit arrive sur Dakar pour pouvoir travailler. Mais du moment qu’on a un laboratoire opérationnel qui est sur place (à l’école américaine) avec beaucoup de matériel, on a préféré avoir une équipe sur place, dès le mois de janvier. Depuis lors, on travaille. La compétition se prépare dans de bonnes conditions, parce que nous avons tout sur place. On veut également organiser une compétition robotique locale au Sénégal. On aura quatre équipes, deux équipes américaines et deux autres sénégalaises qui vont compétir. C’est juste une façon de mettre les participants dans le bain pour qu’ils sachent à quoi s’attendre dans les compétitions internationales. Cela leur permettra d’être également à l’aise dans cette robotique. Comme ça, dès que le kit arrive, ils seront prêts pour le montage et à la programmation.
Qui assure actuellement la prise en charge ?
C’est un peu difficile. Depuis qu’on a commencé nos séances de robotique, on n’a pas encore reçu de l’aide. Tout ce que nous faisons actuellement sort de nos poches. Ceux qui organisent la compétition gèrent le logement et les billets d’avion. Tout ce qui reste à faire doit sortir de notre poche. On a 16 jeunes qui doivent chercher des passeports, à qui on doit payer les visas et tout ; et le coût est un peu élevé. Tous les samedis, on se réunit de 9 heures à 15 heures ; on doit également leur donner à manger. J’ai écrit des lettres de sponsoring que j’ai remises à certaines entreprises de la place, je n’ai pas eu de réponses pour l’instant. Avoir des gens qui sont prêts à nous aider aurait permis d’être dans de bonnes conditions pour faire le travail, parce qu’on ne part pas pour une compétition privée, c’est une compétition internationale pour représenter le pays. On tend la main à toute personne qui voudra nous aider. On a besoin d’un plus pour préparer le voyage, l’alimentation entre autres. Nous demandons aux bonnes volontés, au gouvernement de nous aider.
Est-ce que les autorités que vous avez rencontrées vous ont l’air d’être dans les dispositions de vous accompagner ?
Pas tellement. On était au ministère de la Formation professionnelle ; je leur ai expliqué le programme, ils étaient intéressés, mais ils m’ont demandé d’attendre que la lettre d’invitation soit disponible et qu’elle soit au nom de l’équipe nationale du Sénégal. Je leur ai dit qu’on travaille avec des Américains, qu’ils misent trop sur le timing et on n’a pas trop de temps. On devait mettre en place l’équipe B, au mois de janvier, pour les enregistrer et confirmer que l’Etat du Sénégal va participer à la compétition. Mais comme ça traînait de l’autre côté, je me suis dit qu’il fallait qu’on travaille et que s’ils veulent nous aider, ils nous trouveront en cours de route. Si on ne veut pas nous aider, on va voler de nos propres ailes. Je ne trouve pas trop d’ambition à aider sérieusement. En tout cas, on travaille et cela ne peut pas nous empêcher d’aller à la compétition.
Quel est l’esprit qui a guidé votre volonté de participer à la compétition ?
La robotique n’est pas trop développée en Afrique, particulièrement au Sénégal. On entend très rarement parler de robotique, alors qu’il y a des jeunes qui sont dans des écoles et des universités techniques, qui ont les connaissances, mais ne savent pas comment les exploiter. On s’est dit pourquoi ne pas inviter ces jeunes, dès maintenant, à travailler dessus. On peut changer le quotidien des Sénégalais grâce à la technologie. Il y a beaucoup de déchets plastiques dans les rues. Avec la robotique, on peut essayer de changer cela en quelque chose de positive. Ce, en construisant des robots qui peuvent travailler sur la transformation.
Est-ce que les élèves ont compris les enjeux ?
Quand j’ai rencontré les jeunes pour leur parler de cette affaire, ils étaient excités. Ils avaient un peu peur aussi parce qu’ils ne connaissent pas trop la robotique. Ils me disaient que ce ne sont pas des choses qui sont possibles à faire à Dakar, au Sénégal, en Afrique. Mais avec certains, on s’est dit qu’on peut changer beaucoup de choses avec la robotique. Depuis lors, on travaille, il y a cette envie d’apprendre, de compétir, de montrer ce qu’on est capable de faire, cela nous motive chaque jour. Il y a un club qui est là, on n’a pas envie de se limiter à cette compétition, on veut que ce club perdure, qu’on puisse aider d’autres jeunes à nous rejoindre dans le club, qu’on puisse aller jusqu’à organiser des compétitions locales et dans la sous-région. Je pense que ce sont des choses intéressantes et les gens doivent savoir qu’il y a des jeunes sénégalais âgés de 18 ans qui travaillent dans la robotique et qui font des choses exceptionnelles.
Le thème de cette compétition internationale, c’est l’eau potable. Quel est le lien entre la robotique et l’eau potable ?
Vous savez, même au Sénégal, on commence à avoir un problème concernant l’eau potable. On est confronté souvent à des coupures d’eau, le lac de Guerre qui nous sert de l’eau est à moitié vide. Le problème est plus accentué dans certains pays d’Asie. Si vous allez dans le Golf, un litre d’essence coûte moins cher qu’un litre d’eau. C’est un problème auquel on fait face à l’échelle internationale. La robotique peut être adaptée à n’importe quel problème. Pour chercher des solutions liées à la technologie, il faut penser à créer des robots qui pourront détecter où on peut trouver de l’eau potable, créer des robots qui peuvent filtrer de l’eau, des robots qui peuvent détecter les composants qui se trouvent dans l’eau qui peuvent nuire ou pas. On travaille dessus, c’est une chose intéressante qui peut servir. Après la compétition, les robots qui donneront de meilleures solutions seront utilisés pour offrir de l’eau potable.